
Une Roca Team héroïque arrache un ultime combat à disputer dans la capitale
Dos au mur, la Roca Team a toujours su montrer des ressources insoupçonnées. Dans un match 4 ultra physique, la bande à Alpha Diallo a déployé son immense caractère et sa capacité à réagir collectivement. Une équipe ayant un unique objectif : remporter un troisième titre de champion de France consécutif. Au final, les Roca Boys l’emportent de 6 unités (80-74) dans un match digne des grandes finales : une intensité folle, une féroce défense, un cœur énorme et un duo Elie Okobo – Matthew Strazel de gala. Le premier sort MVP de la partie avec 19 points, 7 rebonds, 3 passes décisives et 20 d’évaluation alors que le second a notamment remis son équipe dans la partie grâce à deux shoots stratosphériques (20 points et 17 d’évaluation). L’épilogue de la saison aura donc lieu mardi soir à l’Adidas Arena à 20h30 lors d’un game 5 décisif. L’AS Monaco Basket n’est qu’à une étape de marquer un peu plus l’histoire du basket français. Et de pourquoi pas réaliser une remontada rarissime au passage.LE MATCH
En ce dimanche après-midi, nous nous retrouvons une fois de plus à Gaston Médecin pour l’Episode 4 de ces finales. Grace à une Roca Team qui a refusé d’abdiquer vendredi soir et qui a livré une deuxième période de patron pour rester en vie dans ces finales. Le momentum a peut-être changé de camp, il faudra s’attendre à des ajustements du côté du Paris Basketball. Une chose est sûre, après deux premières prestations insipides dans la capitale, les Roca Boys se sont rassurés et ont montré qu’ils avaient les armes pour répondre, et de nouveau jouer dur avec des qualités athlétiques qu’on leur connaît.
Vassilis Spanoulis a effectué un petit changement dans le groupe sur la feuille de match. C’est Georgios Papagiannis n’est pas là et Donatas Motiejunas intègre les 12. Le cinq de départ de l’entraîneur monégasque est composé de Matthew Strazel, Elie Okobo, Alpha Diallo, Terry Tarpey et Mam Jaiteh. Tiago Splitter opte quant à lui pour TJ Shorts, Ouattara, Ward, Jantunen et Hayes.
Début de match en fanfare pour la Roca Team qui montre ses intentions dès les premières secondes. Seul en coin derrière la ligne, Terry Tarpey lance les hostilités. Elie Okobo et Alpha Diallo l’imitent et mettent directement le feu à Gaston Médecin qui rugit (8-0).
Terry Tarpey est absolument partout dans ces premières minutes et envoie l’attaque parisienne au tapis après un bash monstrueux. Paris réagit petit à petit. Jantunen s’offre le premier tir primé de son équipe sur une remontée de balle rapide. Hifi sort du banc et se montre directement (11-7). La bataille du rebond est remportée pour le moment par l’ASM.
Le match se rééquilibre après quelques petites maladresses monégasques. Sy ramène le club de la capitale à 2 points. Timing choisi par Vassilis Spanoulis pour poser son temps-mort. La dynamique reste en faveur des visiteurs. Paris revient à hauteur de l’ASM (13-13).
Au rebond, c’est toujours un grand combat mais les balles commencent à retomber un peu plus dans les mains parisiennes. TJ Shorts en profite pour mettre son équipe devant au score pour la première fois de la partie (15-16). Après un petit coup de moins bien, les Roca Boys finissent mieux et Jordan Loyd conclut ce Q1 avec un shoot du parking (20-16).
Si Paris est revenu sur les talons de la bande à Alpha Diallo, la Roca Team ne s’affole pas et met les ingrédients nécessaires dans ce game 4. A l’image de Jaron Blossomgame qui lance parfaitement le Q2 à 0 degré. Nick Calathes trouve Mam Jaiteh sous le cercle grâce à une passe lumineuse (25-18).
La tension monte d’un cran et la température aussi avec un accrochage entre Alpha Diallo et TJ Shorts. Le capitaine de l’ASM écope d’une faute antisportive. Paris en profite, TJ Shorts, lui aussi impliqué mais non sanctionné par le trio arbitral, réussit ses 2 lancers alors que Jantunen fait filoche à 3 points (25-23).
Chaque coup de sifflet fait bondir les deux bancs. Ward et surtout Tiago Splitter se font reprendre par la patrouille. Faute technique (29-23). Ça chauffe. Les deux équipes sont rapidement dans la pénalité, chaque faute envoie le joueur sur la ligne des lancers. Matthew Strazel réalise un 4/4 dans l’exercice, en face Sy fait également un sans-faute (35-30).
La fin de cette première période est parisienne. Les fautes se multiplient, notamment des fautes techniques pour Monaco. La tension se fait vraiment ressentir sur le terrain et dans les tribunes. Une tension qui se répercute sur le jeu proposé par les deux équipes. Un rythme qui profite aux visiteurs dans la dernière minute. Hommes permet même au club de la capitale de passer devant au buzzer (40-43). Les nerfs seront soumis à rude épreuve dans le second acte.
Les deux formations reviennent sur le parquet de Gaston Médecin après quelques minutes de break. Pour renverser le match, Vassilis Spanoulis donne les clés de l’équipe à Elie Okobo. L’international français sera accompagné de Matthew Strazel, Alpha Diallo, Terry Tarpey et Mam Jaiteh. Tiago Splitter, lui reste dans le classique avec TJ Shorts, Ouattara, Ward, Jantunen et Hayes.
La Roca Team a eu pour habitude de bien débuter les quarts temps et poursuit sur cette lignée. Terry Tarpey lance ce Q3 pour Monaco. En face, le diable de TJ Shorts, un peu plus discret que lors des deux premiers matchs, a la réussite avec lui (42-46), au contraire de Matthew Strazel. Nouvelle gamelle pour le français.
Le Paris Basket prend désormais le contrôle du match et s’offre quelques points d’avance après des tirs forcés de la part des Asémistes (48-54). Encore là, l’ASM ne lâche rien. Le collectif monégasque s’accroche. La défense reste en place, l’attaque parisienne rate un peu plus et donne des munitions aux troupes de Vassilis Spanoulis.
Jordan Loyd et Elie Okobo donnent le tournis aux visiteurs. Matthew Strazel fait filoche au bout du chrono de ce Q3 et remet l’ASM à un petit point de Paris (55-56). Ce Q3 se termine avec seulement 28 points marqués, 15-13.
Tout se jouera donc lors des 10 dernières minutes, soit Paris sera sacré champion de France soit Monaco accrochera un match 5 décisif. La Roca Family donne de la voix et pousse son équipe jusqu’au bout. La Roca Team est dos au mur.
Jantunen fait mal d’entrée de Q4 après un échec de Nick Calathes derrière la ligne à 3 points (57-59). Comme durant toute la saison, cette équipe de l’ASM joue avec courage, caractère et Gaston Médecin tremble pour Matthew Strazel. Le meneur de jeu français sort 2 shoots en déséquilibre dont il a le secret. Le Rocher explose comme un volcan (65-61). Clutch.
Le match s’est totalement inversé désormais. Les Roca Boys mènent la danse et les visiteurs se frustrent un peu. Faute technique pour Paris. Il reste 2 minutes à jouer et l’ASM mène de 4 points (71-67). Tension extrême à Gaston Médecin.
Paris est dans la pénalité, une faute et le joueur monégasque file sur la ligne des lancers. Alpha Diallo est impeccable dans cet exercice à deux reprises (75-67). Irrespirable. La Roca Family est debout et pousse pour soutenir leurs protégés en défense dans ce money-time.
Les hommes de Vassilis Spanoulis gèrent parfaitement les deux dernières minutes et ne laissent aucune opportunité à leurs adversaires. La défense dresse les barbelés et l’attaque fait mouche avec des lancers assurés (78-69). Auteur d’une grande performance, Elie Okobo doit laisser ses partenaires après 5 fautes.
Hommes offre un infime espoir pour les siens mais le collectif de la Roca Team est impressionnant. Monaco Basket s’impose de 7 unités après une grosse seconde période (80-74) et remet les pendules à l’heure. 2-2 dans la série, le match 5 décidera du sort de ces finales. Les Roca Boys ne sont qu’à une victoire d’un troisième titre de champion de France consécutif. Vivement l’épilogue.
ILS ONT DIT
Vassilis Spanoulis (entraîneur de la Roca Team) : « C’était un match avec une grosse intensité. L’équipe a montré un réel caractère avec une énergie folle. Je suis fier de l’état d’esprit affiché par le collectif. On a joué très physique en défense mais toujours dans les règles. Il y avait une grosse dépense d’énergie. On mérite de gagner les deux derniers matchs. »
Elie Okobo (arrière de la Roca Team) : « Sur ce match, on a mis beaucoup plus d’intensité dans ce qu’on faisait. On a mis plus d’ingrédients, un jeu plus collectif, plus de réussite au shoot… On est aussi restés soudés dans les moments faibles. On devait se battre devant notre public, on ne voulait pas que ça se finisse ici. On va partir pour un match 5, il faudra être à fond pendant 40 minutes. D’abord, on doit reposer notre corps mais il me tarde de jouer ce match. On a l’expérience et il faudra l’utiliser pour jouer à l’extérieur. »
Matthew Strazel (meneur de la Roca Team) : « Gagner aujourd’hui pour perdre dans deux jours ça ne sert à rien. On montre un meilleur visage depuis deux matchs, c’est le principal. Il faut continuer sur cette lignée. On joue mieux dos au mur, on l’a dit et on l’a prouvé lors du game 3 et cet après-midi. Maintenant l’équipe qui aura le plus envie l’emportera mardi, on va faire parler notre expérience de ce type de match. Le play-off c’est beaucoup le mental qui guide le match, il faut rester humble, frais dans la tête et être prêt à combattre. Lors des 3 premiers matchs, ils ont réussi à un peu me mettre le doute en me mettant une grosse pression défensive. Ce soir, j’ai essayé de simplifier les choses. Je savais qu’il fallait un tir qui rentre pour me lâcher. Je ne pense pas aux statistiques, le but c’est de remporter ce titre. »
LA FICHE TECHNIQUE
À Monaco, salle Gaston Médecin, l’AS Monaco bat le Paris Basketball 80-74 (20-16, 20-27, 15-13, 25-18).
Monaco : 24 tirs sur 63 (10/25 à 3-pts), 22 LF sur 27, 40 rebonds (Tarpey 10), 16 passes décisives (Calathes 4), 6 interceptions, 13 balles perdues.
La marque : Strazel 20, Okobo 19, Diallo 13, Loyd 8, Tarpey 7, Blossomgame 6, Jaiteh 5, Calathes 2, Begarin.
Paris : 23 tirs sur 65 (8/25 à 3-pts), 20 LF sur 23, 42 rebonds (Hayes 6, Sy 6), 16 passes décisives (TJ Shorts 6), 6 interceptions, 16 balles perdues.
La marque : TJ Shorts 13, Hayes 12, Hifi 11, Jantunen 9, Hommes 9, Ward 6, Cavaliere 4, Sy 4, Lô 4, Ouattara 2, Dossou-Yovo.