Euroleague 2024-2025 : Tour d'horizon
L’Euroleague, la reine des compétitions européennes, la deuxième plus grande ligue au monde, avec des affrontements de légendes entre des clubs bastions d’histoire, reprend ses droits ce jeudi pour une saison 2024-2025 qui s’annonce plus que jamais excitante. Autour de la Roca Team et des deux autres représentants français que sont l’Asvel et Paris, il y a du beau monde. La lutte s’annonce exceptionnelle et indécise. Pour la première fois depuis 25 ans, le basket français compte trois équipes. Tour d’horizon.Le Pana, favori à sa propre succession ?
On se souvient de cette finale mémorable l’an dernier qui a vu le Panathinaikos de l’international français Mathias Lessort renversé le Real Madrid, leader indéboulonnable de la saison régulière, et qui était annoncé comme favori au titre. Mais on sait à quel point c’est dur d’aller au bout lorsqu’on finit en tête. Le champion d’Europe en titre s’annonce très difficile à battre, ayant construit un effectif dingue sur le papier, autour d’un budget record de 50 millions d’euros, dont 35 pour la seule masse salariale. Le groupe n’as quasiment pas changé. Seul départ notable, celui de Luca Vildoza chez le voisin et rival grec du Pirée. Ce dernier n’a pas réussi à s’imposer sous le maillot vert. Quant aux arrivées c’est du très lourd. Lorenzo Brown, un des meilleurs meneurs de cette Ligue arrive du Maccabi, tandis que Cedi Osman et Omer Yurtseven viennent tout droit de NBA. Impressionnant.
Le Real Madrid veut sa revanche
Depuis 2022, le grand Real Madrid se retrouve toujours en finale d’Euroleague. Le back-to-back leur était promis l’an dernier au vu de leur cavalier seul monstrueux lors de la phase régulière. Mais comme le disent la plupart des experts, c’est souvent là que c’est le plus dur de l’emporter. Et les hommes de Chus Mateo ont donc buté sur la dernière marche. La saison aurait pu être grandiose et jamais vue, puisque les Madrilènes ont tout raflé sur la scène nationale (championnat, coupe du Roi, Supercoupe). D’un point de vue effectif, le Real perd ses deux retraités légendaires que sont Rudy Fernandez et Sergio Rodriguez, mais aussi ses trois frenchies. Yabusele a pris la direction de la NBA et des Sixers, Poirier rejoint l’Efes, et Causeur le Milan. C’est donc un nouveau cycle qui débute même si des cadres comme Campazzo, Abalde, Musa, Hezonja, Deck et Tavares sont restés. Pour les entourer, quatre recrues sont arrivées. Serge Ibaka, Garuba, et deux arrières qui découvrent cette année l’Euroleague avec Felix et Rathan-Mayes. Un effectif qui a moins fière allure que l’an dernier, mais gare aux pensionnaires de la maison blanche.
L’Olympiakos, pour contester son plus grand rival
Et si l’Olympiakos était le plus grand danger cette saison pour les verts du Pana ? La formation de Georgios Bartzokas fait preuve d’une régularité chronique : finale en 2022 (défaite sur un game winner du Llull), Final Four en 2023 (éliminé en demie par le Real). La grande rivalité avec le Pana a été remise sur le devant de la scène cet été. Car oui, le Pana a fait fort. Mais que dire également du club du Pirée ? En tête d’affiche, Sasha Vezenkov, MVP 2023 revient dans son club, avec dans ses valises des joueurs comme Tyler Dorsey, Luca Vildoza, Keenan Evans. Et bien évidemment, le récent médaillé d’argent olympique, international français, l’arrière Evan Fournier. Sur le papier, là aussi, cet effectif version 2024-2025 en jette comme il faut.
Fenerbahçe, renouvellement d’effectif mais grosses ambitions
On se souvient malheureusement que le Fenerbahçe avait mis fin au rêve de la Roca Team de rejoindre le Final Four pour la deuxième année consécutive, après un game 5 qui s’est joué aux prolongations, et qui restera forcément dans les mémoires. Cette année, le club turc connaît un certain turnover. Le patron du groupe Hayes-Davis est resté. Mais sont partis Nick Calathes, Georgios Papagiannis, Dorsey et Motley. Des joueurs cadres de l’exercice précédent. Le recrutement est cependant bel et bien au niveau d’un club prétendant. Débarquent Wade Baldwin, Bonzie Colson, Nicolo Melli, Arturs Zagars, Devon Hall, Khem Birch et enfin la tour serbe Boban Marjanovic. Un recrutement très réussi et qui promet de belles choses.
Monaco, ambition Final Four
La Roca Team est arrivée en Euroleague en 2021 et a toujours disputé les play-offs depuis. Signe d’une régularité chronique au plus haut niveau. L’an dernier, il n’a manqué que très peu de chose pour se qualifier pour un deuxième Final Four consécutif. Ce qui sera forcément l’ambition du club cette année. Contrairement à l’été 2023 avec peu de mouvements, il y en a eu cette année sur le Rocher. Autour de Mike James, star de l’équipe qui a prolongé pour les trois prochaines saisons, les dirigeants sont allés chercher le meilleur passeur de l’histoire de l’Euroleague, Nick Calathes, un autre international grec Georgios Papagiannis, mais pas que. Furkan Korkmaz arrive de NBA, Vitto Brown de Turquie, et Juhann Begarin de Nanterre. De l’autre côté des cadres sont aussi partis, et il va falloir trouver des automatismes pour compenser les pertes de John Brown III, Jordan Loyd, Donta Hall, et de l’ex capitaine emblématique Yakuba Ouattara. Le jeu asémiste ne sera plus basé sur la verticalité. Si le bon équilibre est trouvé, cela peut faire très mal.
Barcelone, en quête d’une 3ème Euroleague
Depuis 2010, l’Euroleague échappe au FC Barcelone. Un club taillé pour jouer le titre chaque année. Après Roger Grimau, un entraîneur rookie à ce niveau, les dirigeants catalans ont décidé de faire appel cette fois à Joan Penarroya, davantage rompu aux joutes européennes. Kalinic, Jokubaitis et Rubio sont partis. Mais les recrues peuvent apporter avec Punter, Nunez et Youssoupha Fall. Sans oublier des joueurs venus de NBA avec Justin Anderson et Chimezie Metu. Un groupe plus dense que lors de l’exercice précédent, et le nouveau coach va devoir imposer sa philosophie de jeu, pour permettre à Barcelone de retrouver les sommets.
Maccabi Tel-Aviv, un renouveau qui s’annonce difficile
En raison de la guerre, le Maccabi Tel-Aviv a vécu une saison particulière, puisqu’elle a dû jouer toutes ses rencontres à domicile à Belgrade, sans quasiment le moindre public. Dans de telles conditions, les Israéliens ont tout de même réussi à se qualifier pour les play-offs, poussant le Pana jusqu’à un game 5 décisif, finalement perdu. Avec ce contexte compliqué, les stars du Maccabi sont logiquement parties. Baldwin, Brown, Colson et Nebo sont partis voir ailleurs. Ils ont été remplacés par Jordan Loyd, Rokas Jokubaitis, Wenyen Gabriel, Alpha Kaba et Jaylen Hoard apparaissent comme plus faibles sur le papier. Le roster est bien moins dense, et il sera compliqué de viser haut cette année pour le club nation.
Baskonia, la touche Pablo Laso
Dusko Ivanovic, emblématique coach de Baskonia a été remercié. C’est le légendaire Pablo Laso et son CV impressionnant qui est arrivé à la tête du club basque. Le natif de Vitoria revient chez lui, puisqu’il y a disputé la grande majorité de sa carrière de joueur. 6 joueurs ont été conservés, dont des cadres comme Howard, Sedekerskis, Moneke. Avec en complément des recrues de qualité comme Luwawu-Cabarrot, Donta Hall, Kamar Balwin, Trent Forrest et Ognjen Jaramaz. Au rayon des départs, deux grosses pertes avec Codi Miller-McIntyre et Matt Costello. Baskonia prétend au top 10.
Anadolu Efes, un retour au premier plan ?
Après son back-to-back réalisé sur les saisons 2021 et 2022, l’Anadolu Efes est rentré dans le rang sur ces deux derniers exercices. Mais le club turc veut croire à un futur qui s’annonce plus ensoleillé. L’ossature a été conservée autour du leader star et joueur le mieux payé de l’Euroleague, Shane Larkin. Tout en amenant des recrues très intéressantes comme Vincent Poirier, Rolands Smits, Stanley Johnson, Jordan Nwora. De quoi compenser les pertes de joueurs comme Will Clyburn et Tibor Pleiss, en perte de vitesse lors de la dernière saison. Sur le papier, l’Anadolu a de quoi être ambitieux. Alors si la mayonnaise prend, attention !
Virtus Bologne, une continuité autour des cadres
On se souvient du début de saison en boulet de canon de la Virtus Bologne l’an dernier, qui était la seule équipe à rester dans les clous du Real Madrid qui imprégnait un rythme d’enfer. Avec Luca Bianchi à la baguette, le jeu proposé par les Italiens séduisaient tout son monde. Mais après décembre, le choc n’a pas été tenu pour la Virtus qui a finalement terminé 9ème avec 17 victoires et autant de défaites. Sept cadres sont toujours là, à commencer par les deux principaux que sont l’international français Cordinier et le Géorgien Shengelia. Will Clyburn apparaît comme la grosse recrue de ce mercato estival, avec à ses côtés des arrivées comme Matt Morgan, Rayjon Tucker. Grazulis, Akele, Diouf et Visconti. Tout ce beau monde compense les départs de Lundberg, Dunston, Dobric, Abass, Mascolo, Mickey et Lomazs. À voir si les play-offs peuvent être atteignables pour la première fois de l’histoire du club dans cette version actuelle de l’Euroleague.
Partizan Belgrade, reconstruction totale de l’effectif
L’équipe de l’entraîneur légendaire Zeljko Obradovic avait réalisé un bon début de saison l’an dernier, mais cela n’avait pas suffi, puisque les Serbes s’étaient arrêtés aux portes du play-in avec une 11ème place décevante. Quand on connaît la ferveur et l’engouement autour du basket, nul doute que cela n’a plu aux dirigeants. Ces derniers ont totalement reconstruit leur effectif, ne gardant que le jeune Balsa Koprivica. 13 recrues sont donc arrivées avec des noms bien connus : Davies, Lundberg, Bonga et Marinkovic par exemple. D’autres comme T.Jones, Mike, Washington, Brown. D’anciens joueurs NBA débarquent dans la capitale serbe comme Nakic, le français Ntilikina et Pokusevski. Un nouveau challenge, et un défi excitant pour le Partizan Belgrade qui va démarrer cette saison dans l’inconnu.
Milan, le nouveau départ
Qu’on se le dise, les échecs successifs du Milan sur ces deux dernières saisons relèvent de l’anormal. Au vu de ce qui avait été bâti et d’un budget qui lors de l’exercice dernier dépassait tout de même les 33 millions d’euros. Explications ? Difficile à trouver. Un Nikola Mirotic pas à son vrai niveau, et qui a loupé un tiers de la saison d’Euroleague. Pour retrouver son standing, l’Olympia a décidé de signer Josh Nebo, Zach LeDay, mais aussi deux meneurs talentueux avec Leandro Bolmaro et Nenad Dimitrijevic. Sans oublier Fabien Causeur et Armoni Brooks. Ajoutés à cela les intérieurs McCormack et Diop, et vous avez un roster tout de même impressionnant sur le papier. Certes il y a eu des départs avec Melli, Napier, Voigtmann, Hall, Lo, Baron et Hines. Mais ce Milan-là a de quoi espérer repartir sur un nouveau cycle.
Zalgiris Kaunas, en trouble-fête ?
Autour d’Andrea Trinchieri, avec un budget limité, les dirigeants du Zalgiris ont bossé cet été. En faisant venir des joueurs qui veulent des responsabilités comme Francisco le français, Smailagic et Brazdeikis. Dunston arrive aussi pour apporter toute son expérience du plus haut niveau européen, avec aussi Mitchell, Wallace et Sirvydis. Le but est de faire oublier les départs de cadres comme Evans, Smits et Hayes. Une formation déchue de son titre de champion en Lituanie et qui a donc une volonté de prendre sa revanche. Que ce soit à l’échelle nationale, ou sur la scène européenne.
Bayern Munich, un retour au premier plan ambitionné
Le Bayern était à chaque fois dans les play-offs en fin de saison en 2021 et 2022. Ce qui ne fut pas le cas en 2023 et l’an dernier avec deux 15ème place décevante pour un club de ce standing. Pour rappel l’an dernier, le budget était de 24,5 millions d’euros. Pour succéder à Pablo Laso, c’est le Canadien Gordon Herbert qui prend la relève, celui ni plus ni moins, qui a fait de l’Allemagne une équipe championne du monde en 2023. Au niveau du groupe, deux internationaux allemands arrivent avec Voigtmann et Da Silva. Sur la ligne arrière, Napier et Madar renforcent cet effectif. Et dans la peinture, on peut aussi compter sur l’ajout de Kevin Yebo. Au rang des départs, Ibaka, Francisco, Bolmaro, et Bonga sont partis. Les ambitions sont cependant élevées avec l’envie de retrouver les play-offs. À voir ce que donnera ce collectif sur le terrain.
Etoile Rouge de Belgrade, gommer la saison précédente
Comme son voisin du Partizan, la saison de l’Etoile Rouge de Belgrade n’est pas à retenir, bien loin de là. Avec une triste 16ème place, elle n’a pas répondu aux attentes et au projet. Une anomalie qui veut être résolue avec cet exercice 2024-2025. Le recrutement en ce sens peut laisser augurer de belles perspectives. Kalinic, Dobric, Canaan, Miller McIntyre, Daum Plavsic. Avec à côté des tauliers comme Teodosic, Giedraitis et Mitrovic qui sont restés, le Red Star peut croire en ses chances d’équipe playoffable au printemps prochain.
L’Asvel, accrocher le bon wagon
Pour la première fois depuis 9 ans, l’Asvel aura un budget en décroissance pour la saison à venir. Avec une baisse de 5 millions d’euros de la masse salariale. Pierric Poupet sera toujours aux manettes de cette équipe. Il faut noter les départs de joueurs comme Fall, Luwawu-Cabarrot ou encore Mike Scott. Aucun écart n’a été fait cet été pour les remplacer. Neal Sako débarque, Melvin Ajinça aussi, Shaquille Harrison, Admiral Schofield. Les deux recrues clinquantes sur le papier sont celles de Théo Maledon qui revient au bercail, et Tarik Black, déjà 85 matchs d’Euroleague au compteur. Difficile de voir les Villeurbannais se fondre dans la masse pour lutter pour les play-offs. Mais sait-on jamais ?
Alba Berlin promis au bas de tableau ?
L’an dernier, l’Alba Berlin a fini lanterne rouge de la saison Euroleague 2023-2024 avec seulement 5 petites victoires. Depuis son retour dans cette compétition en 2019, il y est très dur de bien figurer pour les Allemands, cantonnés au bas de tableau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que rien n’a été fait pour que ça change. Pour cet exercice, 13 mêmes joueurs sont présents au départ, exceptés les deux tauliers qu’étaient Thiemann et Brown. Ils ont été remplacés par le prometteur Trevion Williams et un joueur méconnu du grand public Will McDowell-White. Une fois de plus, les play-offs semblent hors de portée pour l’Alba Berlin.
Paris, la nouveauté
Voilà le petit nouveau de cette compétition. Et il s’agit d’un club français aux dents longues. Le Paris Basketball. Pour rappel, ce club a été crée en 2018, et se retrouve donc dans la plus grande compétition européenne seulement 6 ans plus tard. Vainqueur de l’Eurocup l’an dernier, TJ Shorts et ses coéquipiers ont gagné le droit de prendre part à l’Euroleague. Cette année, ce sera sans son maître tacticien de l’an dernier qu’était Tuomas Iisalo, qui a décidé de rejoindre la NBA et les Grizzlies en tant que coach assistant. Celui qui le remplace est le Brésilien Tiago Splitter, alors qu’il n’a jamais été entraîneur en chef d’une équipe. Une lourde tâche. Au niveau du groupe, les stars TJ Shorts et Nadir Hifi ont été bien évidemment conservées. Sont arrivés dans la capitale Yakuba Ouattara, Maodo Lo, Kevarrius Hayes, Daulton Hommes et Léopold Cavalière. Des noms qui ont de quoi composer un effectif qui peut bien fonctionner sur la scène européenne. Au rang des départs notables, Mehdy Ngouama et Justin Simon ne font plus partie de cet effectif.