Gaston-Médecin prend feu, la Roca Team revient à 1-1

Gaston-Médecin prend feu, la Roca Team revient à 1-1

Merci la Roca Team ! Il n’y a rien d’autre à ajouter. La Roca Team est plus que jamais vivante. Au terme d’un match complètement fou, après avoir compté 16 points d’avance au cours du premier acte, puis 9 de retard à l’entame du dernier quart-temps, elle a réussi à trouver les ressources nécessaires pour dompter le Fenerbahçe (93-88). Une soirée que seul le basket peut nous offrir, l’Euroleague au pied du Rocher, à Gaston-Médecin. Quelle ambiance, quels supporters, quelle équipe ! 1-1, la balle est au centre avant de s’envoler pour Istanbul. Cette série est loin d’être terminée, et on hâte de voir la suite. Une chose est sûre : les deux formations continueront de se rendre coup pour coup jusqu’au bout. Et les Roca Boys ont bel et bien enfilé leur plus belle tenue de combat, au coeur d’une soirée d’ivresse.

LE MATCH

Un air de revanche, une volonté de se rebiffer immédiatement. Comme l’an dernier face au Maccabi, la Roca Team se retrouve au pied du mur au moment de disputer ce game 2 contre le Fenerbahçe, toujours à Gaston-Médecin. Après la cruelle défaite de mercredi après prolongation, elle doit immédiatement réagir sous peine de se retrouver en très grande difficulté avant de prendre la direction d’Istanbul la semaine prochaine. Mais les Roca Boys savent faire face, ont de l’expérience et du vécu. À n’en pas douter, ils réagiront en ne faisant qu’un, avec ce sixième homme en tribunes qui devra faire encore plus de bruit que lors de l’opus initial de cette série des play-offs Euroleague. Une nouvelle folle soirée s’annonce au pied du Rocher, entre frissons, émotions, et grands moments garantis.

On se souvient que lors du game 1, la Roca Team avait démarré pied au plancher, asphyxiant une équipe turque qui ne trouvait pas la parade face à une défense ultra-agressive. Mais Monaco n’a pas su tuer la rencontre, et les hommes de Sarunas Jasikevicius en ont profité pour grappiller au fil des minutes, pour faire en sorte de l’emporter finalement en prolongation. Des ajustements ont été faits par Sasa Obradovic et son staff. Une réaction est attendue, et qu’on se le dise, il n’y a pas d’autre choix que de l’emporter ce soir. 

Pour cela, Sasa Obradovic a décidé de changer quelque chose. Yakuba Ouattara fait son retour sur la feuille de match, et Kemba Walker est quant à lui laissé en tribunes avec Terry Tarpey. Le cinq de départ de l’entraîneur évolue avec Matthwew Strazel qui débute à la mène. À ses côtés, il y a Mike James, Jaron Blossomgame, John Brown III et Donatas Motiejunas. En face Sarunas Jasikevicius opte pour Calathes, Dorsey, Biberovic, Hayes-Davis et Sanli. Rien n’est modifié dans sa composition de départ, et le coach du Fener dispose du même roster. Ce qui veut dire que Jonathan Motley est toujours out. 

La Roca Team démarre tambour battant et montre qu’elle est bel et bien passée à autre chose. Le public pousse comme un véritable sixième homme. Donatas Motiejunas régale ligne de fond, Jaron Blossomgame écrase un dunk monstrueux suite à une interception, se permet un petit trash-talk, et Mike James plante 5 points coup sur coup. Ça en est trop pour Sarunas Jasikevicius qui prend son premier temps-mort après seulement 1’30 minute. Gaston-Médecin est en ébullition, les Roca Boys ont planté un 9-0 (9-0). 

Jaron Blossomgame est dans son match, et se paie Biberovic sur toutes les actions, avec notamment un contre monstrueux sur la planche. John Brown III résiste à Sanli mais le Fener reste dans le coup grâce à Dorsey qui marque les 5 points de son équipe en 4 minutes dans ce Q1 (11-5). Matthew Strazel dégaine à trois points, mais Dorsey toujours lui réplique dans la foulée (14-7). L’arrière américain est chaud bouillant et plante un panier longue distance avec la faute de Mike James (14-11). Le Fener est pleinement revenu grâce à un seul homme qui a mis tous les points des siens. 

Mais collectivement, l’ASM est omniprésente et livre un vrai combat. À la différence que cette fois contrairement au game 1, elle parvient à faire un véritable trou. Matthew Strazel est au four et moulin, tout comme Donatas Motiejunas. Le pivot lituanien récupère des ballons tel un mort de faim, et enflamme un peu plus les supporters sur un trois points ouvert. Quel premier quart-temps du pivot lituanien qui marqué 10 points et qui donne 16 points d’avance à Monaco (27-11). Un 13-0 série en cours. 

Pierre stoppe ce run avec un panier longue distance, mais Alpha Diallo prend le meilleur sur Guduric pour monter au dunk, avant que Jordan Loyd ne provoque la faute et mette ses deux lancers (31-15). C’est un festival offensif de la part des Monégasques, mais les Turcs finissent mieux ce Q1 sur un 6-0, et reviennent à 10 points sur un trois points au buzzer de Wilbekin (31-21). 

Fenerbahçe s’est remis la tête à l’endroit avec Hayes-Davis qui prend le meilleur sur son vis-à-vis et un Calathes aussi qui se distingue enfin. Les Trucs ne sont plus qu’à 8 points ce qui a le don de provoquer la colère de Sasa Obradovic (33-25). L’entraîneur monégasque prend son premier temps-mort après 12 minutes de jeu. À noter que Mike James est sorti rapidement pour deux fautes au cours du Q1. 
Le match devient fou des deux côtés du terrain avec des attaques qui marquent presque sur chacune des possessions. Le Fener tout d’abord revient grâce à des missiles longue distance de Calathes et Guduric (39-36). Le suspense est pleinement relancé dans ce game 2. Les leaders offensifs Mike James et Elie Okobo décident alors de prendre les choses en main avec des exploits dignes de ce nom. Les deux compères redonnent 10 points d’avance aux leurs, et font lever les Roca Fans comme un seul homme (50-40). Quel match d’une intensité incroyable.

Ça se rend coup pour coup, nous sommes bel et bien en plein affrontement des play-offs d’Euroleague. Quelle lutte. Papagiannis est présent sous le cercle et Biberovic marque un shoot ouvert pour Fenerbahçe (52-44). Donta Hall est adroit aux lancers et fait son match, mais Wilbekin se montre impérial derrière l’arc avec un 4/5 dans ce domaine (54-50). À la pause, la Roca Team compte seulement 4 petits points d’avance. Tout reste à faire. 

Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic fait le choix de revenir avec un cinq de départ identique. À savoir Matthew Strazel, Mike James, Jaron Blossomgame, John Brown III et Donatas Motiejunas. Sarunas Jasikevicius est obligé de changer quelque chose puisque Sanli s’est tordu la cheville. L’entraîneur lituanien revient avec Dorsey, Wilbekin, Biberovic, Hayes-Davis et Papagiannis. 

La tendance se confirme avec un Dorsey qui envoie un véritable missile pour rapprocher le Fener à un tout petit point pour la première fois de cette partie (54-53). Mais John Brown III réplique immédiatement avec un and one en pénétration qui fait le plus grand bien (57-53). C’est indécis, serré, et il va falloir se battre jusqu’au bout pour tenter d’égaliser à 1-1 dans cette série. 

C’est une toute autre rencontre. Même Sarunas Jasikevicius est galvanisé sur le banc turc, sentant que le vent peut tourner au cours de ce troisième quart-temps. Un peu comme ce fut le cas mercredi soir. Fenerbahçe revient à deux points grâce à son duo Dorsey-Wilbekin (59-57), mais les Roca Boys ne veulent rien lâcher. Dorsey encore lui fait passer devant ses coéquipiers pour la première fois dans cette partie (59-60). Donatas Motiejunas réplique mais Hayes-Davis égalise (62-62). C’est chaud et très tendu à Gaston-Médecin. Dorsey fait une nouvelle fois des misères et plante un trois points (62-66). Le temps-mort est pris par Sasa Obradovic. 

La Roca Team n’arrive pas à enclencher de série, et perd John Brown III touché à la main qui a dû rejoindre les vestiaires. Hayes-Davis, Pierre et Wilbekin donnent 7 points d’avance au Fenerbahçe (65-72).  Rien ne tourne rond dans ce troisième quart-temps dominé de la tête et des épaules par les Turcs. À l’aube des dix dernières minutes, la Roca Team est à 9 points derrière (65-74).

Jordan Loyd plante un trois points et tente de sonner la révolte (68-74). Furieux, Sarunas Jasikevicius demande immédiatement le temps-mort. Monaco se rebiffe et veut entraîner la foule dans cet élan. Jordan Loyd sert Mam Jaiteh qui monte au dunk, et le Fener se retrouve dans la pénalité avec encore plus de 7 minutes à jouer avant la fin de rencontre (70-74). Les Roca Boys s’arrachent sur chaque ballon, et Jordan Loyd est au rebond pour ramener les siens à deux points (72-74). Nouveau-temps mort pris par le coach du Fener. J-Loyd est dans tous les bons coups, tout comme Mam Jaiteh. 

Ce match devient complètement fou. Mam Jaiteh est partout, et Jaron Blossomgame se mue en parfait scoreur. Il est présent ligne de fond avant de faire exploser Gaston-Médecin sur un trois points monstrueux. La Roca Team repasse devant, mais Hayes-Davis met ses deux lancers juste derrière pour remettre les deux formations dos à dos (77-77). Il reste encore 5 minutes à jouer, et Dorsey remet le Fener devant (77-79). Le temps-mort est pris par Sasa Obradovic. 

Donatas Motiejunas met ses deux lancers alors qu’il reste moins de 4 minutes au chrono (79-79). Les Roca Boys sont des morts de faim en défense et récupère des nombreux ballons. De l’autre côté du terrain, Elie Okobo fait parler la foudre et son talent. Cinq points d’avance pour l’ASM avec encore 2’45 minutes à jouer (84-79). Sarunas Jasikevicius demande le temps-mort.

Scottie WIlbekin fait mouche à longue distance en sortie de temps-mort et les deux dernières minutes s’annoncent irrespirables (84-82). Elie Okobo met un lancer suite à une technique donnée au coach adverse, mais Donatas Motiejunas écope lui d’une anti-sportive et Hayes-Davis met ses deux lancers (85-84). Un seul petit point d’avance pour l’ASM.
Guduric met un seul lancer, et les deux formations sont dos à dos avec encore 1’38 minute au tableau d’affichage (85-85). Alpha Diallo est au rebond offensif et monte au cercle, puis Jordan Loyd capte un rebond défensif primordial et met ses deux lancers (89-85). Guduric manque son shoot, et Jordan Loyd assure un lancer sur deux derrière (90-85). Mais ce diable de Wilbekin plante le T3 de l’espoir pour les visiteurs (90-88). Le temps-mort est pris par Sasa Obradovic. 

C’est à Jordan Loyd que revient la lourde responsabilité de tuer le match. Mais qui d’autre que lui pour planter un tir assassin comme il sait si bien le faire ? Jordan Loyd résume parfaitement l’état d’esprit de cette équipe qui n’a jamais abandonné. L’arrière US s’élève et envoie Gaston-Médecin aux anges (93-88). Oui mesdames et messieurs, la Roca Team est toujours en vie, et est revenu à égalité dans cette série. 1-1 balle au centre avant de prendre la direction d’Istanbul mardi. DAGHE MUNEGU ! 

ILS ONT DIT 

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Je veux avant tout féliciter mes joueurs qui ont montré un gros caractère. Ce n’était pas simple de jouer cette rencontre. Fenerbahçe a joué comme lors du match 1 et a rentré des shoots incroyables. La physionomie a beaucoup ressemblé à mercredi. Matthew et Mam ont beaucoup apporté à ce collectif, que ce soit offensivement et défensivement. Et Donatas Motiejunas s’est battu des deux côtés du terrain. Le quatrième quart-temps ? Dans ce genre de moment, c’est ce supplément d’âme pour revenir qui fait la différence. Des actions d’éclats que ce soit en défense ou en attaque. Jordan Loyd ? Il a fait la différence et ça montre à quel point il a pu manquer.»

Sarunas Jasikevicius (entraîneur du Fenerbahçe) : « On a survécu en première mi-temps grâce aux trois-points et notre adresse. Notre troisième quart-temps a été très bon et derrière ça se joue sur des détails. Un rebond mal négocié, une faute qu’il ne faut pas faire. Bravo à Monaco et son coach Sasa Obradovic. Ils méritent leur victoire, la série est encore longue. Motley sera disponible pour le game 3. »

Matthew Strazel (meneur de la Roca Team) : « C’était un match de caractère, avec vraiment rien de facile. On gagne, on a l’impression que c’est compliqué, mais au moins on l’emporte à la fin. Cette fois-ci on ne l’a pas laissé passer. Maintenant il va falloir aller chercher une victoire à Istanbul. Il y a plein de petits détails à corriger. Les erreurs, les rebonds offensifs qu’on leur laisse, tout ce qui leur donne de la confiance comme les shoots de Wilbekin et Dorsey. Il ne faudra pas leur laisser prendre confiance. »

LA FICHE TECHNIQUE 

À Monaco, salle Gaston-Médecin, l’AS Monaco bat le Fenerbahçe 93-88 (31-21, 23-29, 11-24, 28-14)

Monaco : 30 tirs sur 55 (11/21 à 3-pts), 22 LF sur 27, 34 rebonds (James 7), 16 passes décisives (James 7), 7 interceptions, 13 balles perdues.
La marque : Motiejunas 18, Loyd 15, Brown III 11, Okobo 13, James 8, Diallo 8, Blossomgame 8, Strazel 5, Hall 5, Jaiteh 2.

Fenerbahçe : 31 tirs sur 63 (16/34 à 3-pts), 10 LF sur 13, 25 rebonds (Hayes-Davis 6), 18 passes décisives (Calathes 7), 6 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : Dorsey 25, Wilbekin 23, Hayes-Davis 10, Guduric 8, Calathes 7, Papagiannis 6, Guduric 5, Sestina 2, Biberovic 2, Sanli.