Monaco ne défendra pas son titre à Bercy

Monaco ne défendra pas son titre à Bercy

La Roca Team n’ira pas défendre son titre à Bercy. Malgré un ultime sursaut d’orgueil qui a failli combler 18 points de retard, elle s’est inclinée face à une excellente formation de la SIG Strasbourg qui mérite pleinement sa qualification en finale (89-93), dans le sillage d’un excellent Paul Lacombe. Les hommes de Sasa Obradovic ont connu un retard à l’allumage qu’ils n’ont jamais su combler par la suite. Il faut maintenant vite basculer vers cette double week d’Euroleague qui arrive à Gaston-Médecin.

LE MATCH 

Pour cette demi-finale de Coupe de France, la Roca Team affronte une équipe de Strasbourg qui a fait forte impression hier lors de son quart face à Nancy, en franchissant notamment la barre des 100 points au tableau d’affichage. Yakuba Ouattara et ses coéquipiers quant à eux ont fini par l’emporter contre Nanterre, au bout d’un thriller qui a tenu en haleine tout ce beau monde présent à l’Arena Loire de Trélazé, jusqu’aux ultimes possessions. 

Sasa Obradovic doit toujours faire sans Alpha Diallo. Mais également sans Jordan Loyd, avec qui il ne veut pas prendre le moindre risque par rapport à son dos. Lui qui était revenu hier au jeu, sans le moindre entraînement dans les jambes. L’entraîneur serbe décide de commencer sur le parquet avec Matthew Strazel, Mike James, Terry Tarpey, John Brown III et Donatas Motiejunas.

Le début de match est loin d’être idéal, bien au contraire. Les hommes de Sasa Obradovic ne sont pas du tout dans le rythme et se trompent dans de nombreux choix offensifs. Le tempo n’est pas en synergie avec une demi-finale de Coupe de France. Et Strasbourg ne se fait pas prier avec notamment un Paul Lacombe qui plante 9 points en moins de trois minutes. On y ajoute un trois points de Maille, et voilà un 13-0 encaissé par la Roca Team (0-13). Sasa Obradovic prend tout de suite un temps-mort. 

Bénéfique puisque Jaron Blossomgame est au rebond offensif juste derrière, et Matthew Strazel dégaine à trois points (5-13). Face à une formation de la SIG qui a un immense appétit, les Monégasques vont devoir faire preuve de régularité s’ils veulent défendre leur titre à Bercy. Paul Lacombe est toujours en grande forme, mais Mike James met ses deux lancers (7-15).

Le duel a bel et bien lieu avec des formations qui se rendent coup pour coup depuis ce départ canon des Alsaciens. Yakuba Ouattara fait mouche à longue distance, et Mike James ne se manque pas une fois de plus sur la ligne des lancers (13-21). Mais en face, un homme est chaud bouillant. L’ancien Roca Boy Paul Lacombe est en feu, puisqu’il a mis 16 points sur les 24 initiaux de son équipe (13-24). 

Défensivement, l’ASM n’y est pas du tout, laissant faire aux Strasbourgeois tout ce qu’ils souhaitent. Mam Jaiteh ne met qu’un lancer, et Booth s’illustre. Avant que son coéquipier Hooker ne file à toute vitesse au panier. Un premier quart-temps très délicat pour Mike James and co. Les Roca Boys sont à 11 points derrière au tableau d’affichage (18-29).

L’agressivité change du tout au tout pour les Monégasques qui en montrent beaucoup plus. Elie Okobo et John Brown III avec des lancers permettent à leurs coéquipiers de revenir à 8 points (21-29). Quant à la SIG, elle ne trouve plus la faille, et se heurte à la dureté des hommes de Sasa Obradovic en défense. 

Mais malheureusement Monaco ne parvient pas à capitaliser, la faute à une maladresse chronique. Le piège alsacien se referme, tandis que Booth et Mcgee règlent de nouveau la mire pour redonner de l’air à leurs coéquipiers (21-34). Cette première période est d’une extrême difficulté, avec une formation asémiste qui ne parvient pas à trouver ses intérieurs, et qui a énormément de mal.

Le jeu est haché avec de nombreuses fautes, et Strasbourg reste au-dessus de la barre des 10 points d’avance. Matthew Strazel est adroit à longue distance, au contraire de ses partenaires jusqu’à présent. Quant à Elie Okobo, il est souvent envoyé sur la ligne des lancers-francs, et rapproche l’AS Monaco à 9 points (28-37). Mais pas de place au doute pour les Sigmens, avec Paul Lacombe qui anime parfaitement le jeu des siens. 14 points d’avance sont pris, et Sasa Obradovic prend de nouveau un temps-mort (28-42). 

Les Roca Boys ont des bonnes positions de shoot à l’image de Mike James et Elie Okobo, mais la réussite n’est pas du tout au rendez-vous. Le pourcentage est catastrophique avec un 6/26 en cours, preuve qu’il est quasi impossible d’exister dans ces conditions. Mcgee est le parfait complément de Paul Lacombe sur la ligne arrière, et plante un and one malgré la défense de Mike James (30-45). Mike James réalise une grosse fin de second quart-temps avec 7 points consécutifs. Monaco rejoint les vestiaires avec 11 points de retard (37-48). 

Pour cette seconde période, Sasa Obradovic décide de revenir sur le terrain avec le même cinq de départ. À savoir Mike James, Matthew Strazel, Terry Tarpey, John Brown III et Donatas Motiejunas. Terry Tarpey donne le ton sur un trois points d’entrée, bien décalé par Mike James. Mais Cavalière répond dans la foulée (40-51). 

Malgré un énorme shoot de Mike James longue distance, Strasbourg peut compter sur un collectif au rendez-vous avec Cavaliere et Lacombe (43-55). Les Roca Boys ne parviennent pas à faire de véritable run pour revenir totalement dans la course et sont toujours derrière. Heureusement qu’ils peuvent compter sur des énormes tirs de Matthew Strazel et Mike James (49-57). Mais Mcgee n’est pas en reste et redonne 13 points d’avance à ses coéquipiers (49-62). Sasa Obradovic prend un temps-mort. 

Rien n’y fait pour les Monégasques qui n’y arrivent définitivement pas. La réussite strasbourgeoise est insolente derrière l’arc, et il n’y a pas la moindre solution pour la troupe de Sasa Obradovic. Maille, Lacombe et Booth donnent 17 points d’avance aux Sigmens (53-70). Comme si cela ne suffisait pas, Sasa Obradovic est expulsé par les arbitres, tout comme Jaron Blossomgame. À l’aube des dix dernières minutes, la Roca Team compte 18 points de retard (60-78). 

Le dernier quart-temps de cette demie est complètement fou de la part de Matthew Strazel et de ses coéquipiers. Mike James et Elie Okobo sonnent la révolte en scorant de manière incroyable. Donta Hall redevient aérien. Et John Brown III reste le soldat qu’il est en défense. Petit à petit les Roca Boys grappillent, Strabourg n’y arrive plus. Terry Tarpey sur un and one fait revenir Monaco à un petit point (89-90). Hooker met un seul lancer (89-91). Mike James tente le trois points de la gagne mais manque la cible de peu… La Roca Team est donc éliminée au finish.

C’est bel et bien la SIG qui se rendra à Bercy pour affronter Dijon en finale de la Coupe de France. Les Roca Boys n’ont pas mis les ingrédients qu’il fallait au départ, et ont été punis par des Strasbourgeois emmenés par un Paul Lacombe des très grands jours. Au bout du compte, les pensionnaires du Rocher sont venus mourir tout près (89-93).

ILS ONT DIT 

Mirko Ocokoljic (entraîneur assistant de la Roca Team) : « On n'a pas bien commencé le match, comme on ne le souhaitait pas. Strasbourg a été très fort, était prêt à jouer. Nous ne voulons pas une nouvelle fois parler du nombre de matches qu'on a joués cette saison. L'énergie n'était pas bonne, notre réaction a été trop tardive. Nous n'avons pas dominé à l'intérieur, nous ne mettions pas nos tirs extérieurs. Nous avons dépensé beaucoup d'énergie. Les disqualifiantes font partie du jeu, les techniques de la veille aussi. Les coaches tentent parfois de provoquer des réactions. Les joueurs ont essayé de réagir. J'ai vu Dijon-Vichy. Ce sera une belle finale quoi qu'il arrive, ce sera super pour le basket français. »

Matthew Strazel (meneur de la Roca Team) : « Strasbourg a fait un match complet, du début à la fin. Ils ont mis les shoots qu'il fallait. On peut s'en prendre à notre début de match, nous avons manqué d'agressivité. On a tiré sur pas mal de joueurs, il y a des gros temps de jeu. On a pourtant l'habitude de ces enchaînements, on doit être capable de performer, de tuer les matches rapidement. On ne va pas douter on est sur un super rythme en Euroligue. On prend un coup. On n'a pas réussi à prendre la Leaders Cup et la Coupe, deux titres sur la scène nationale qui nous échappent. Quand on regardera la fin de saison, je ne sais pas si on pourra parler de flop mais on doit être capable de les prendre. On a réussi à faire « clic » l'année dernière au moment des play-offs de Betclic, j'espère qu'on fera pareil cette année. On doit continuer de bosser, de se remettre en question. Pour les joueurs étrangers, le Final Four d'Euroligue fait rêver. Pour les joueurs français, la finale à Bercy fait rêver aussi. Pour le club, le Final Four c'est un plus gros objectif, mais la Coupe de France tenait aussi à coeur aux autres. »

LA FICHE TECHNIQUE 

A Trélazé, Strasbourg bat l’AS Monaco 93-89 (29-18, 19-19, 30-23, 15-29)

Strasbourg : 28 tirs sur 52 (12/22 à 3-pts), 25 LF sur 35, 31 rebonds (Cavaliere 7), 19 passes décisives (Lacombe 6), 4 interceptions, 20 balles perdues.
La marque : Lacombe 30, McGee 25, Booth 9, Maille 9, Cavaliere 7, Booker 6, Invernizzi 3, Brooks 2, Akin 2, Dallo.

Monaco : 27 tirs sur 62 (13/31 à 3-pts), 22 LF sur 33, 36 rebonds (Brown III 6), 12 passes décisives (Motiejunas 3), 6 interceptions, 15 balles perdues.
La marque : Okobo 27, James 27, Strazel 12, Tarpey 6, Hall 4, Blossomgame 4, Brown III 3, Ouattara 3, Jaiteh 2, Motiejunas 1, Cornelie 0.