Matthew Strazel : "Cette défaite ne peut que nous renforcer pour la suite"
Matthew Strazel est le seul monégasque sélectionné avec l’équipe de France pour cette fenêtre internationale. Le meneur de la Roca Team affronte ce soir la Croatie à Brest lors des phases de qualification pour l’Euro 2025 (coup d’envoi à 20h30). Une juste récompense pour celui qui ne cesse de gravir les échelons depuis qu’il a rejoint l’AS Monaco l’an dernier.
Matthew est devenu le pilier de Sasa Obradovic sur la scène nationale, et montre que son coach a raison de lui faire pleinement confiance. Même en Euroleague, lorsqu’il fallait répondre présent, le Roca Boy a toujours montré une détermination à toute épreuve. On l’oublie souvent, mais le bonhomme n’a que 21 ans, et dégage pourtant une sérénité impressionnante sur le terrain. L’avenir peut être radieux pour lui. Interview pour le site du club, de celui qui portera le numéro 85 sous le maillot bleu blanc rouge.
Matthew, avec un peu de recul, quel regard portes-tu sur cette élimination en demie de la Leaders Cup ? Qu’est-ce qu’il a manqué ?
Il y a ce même sentiment que l’an dernier. C’est aussi un mal pour un bien cette défaite. Car ça nous prouve que nous ne sommes pas intouchables dans le championnat de France. Si on ne joue pas de la bonne manière, on peut tomber, si on ne défend pas fort on peut être sanctionnés, et ça s’est vérifié. C’est ce qui nous est arrivé. Il y a de la déception, c’est rageant, mais d’un autre côté nous n’avons pas mis la forme et les moyens. Ce qui explique cette défaite logique.
Est-ce que ça peut avoir un impact au vu de la belle lancée sur laquelle vous étiez ?
Un impact négatif ? Je suis certain que non. Mais un impact positif, oui vraiment comme je l’ai dit. Ça ne peut que nous renforcer pour la suite de la saison. Ça nous prouve que même en championnat lors des matchs couperets, on doit être en mesure de les aborder comme des rencontres d’Euroleague de playoffs. Ce sont les conditions nécessaires.
La deuxième partie de saison n’en reste pas moins excitante… Est-ce que la Roca Team a les moyens de tout rafler ?
Oui, il y a les moyens. Surtout que cette deuxième partie de saison va aller très vite. On va devoir se reconnecter tous ensemble, pour refaire un run, une série, et se remettre sur notre belle lancée. Afin de se mettre dans les meilleures positions possibles pour tout rafler que ce soit sur la scène nationale mais aussi européenne.
Qu’est-ce qui a fait cette force en Euroleague mais aussi en championnat pour toi sur les dernières prestations, permettant cette série de victoires ?
J’ai envie de dire l’équilibre. Tout le monde a vraiment trouvé son rôle, au dépit de certains forcément comme partout. Mais les gars qui jouent, donnent cette sensation de savoir vraiment quoi faire lorsqu’ils sont sur le terrain, et ça aide beaucoup. C’est ce qui permet de se concentrer, être performant. Que ce soit en Betclic Elite ou en Euroleague, chaque joueur est vraiment carré sur son rôle. Et c’est ce qui nous a permis d’enchaîner ces victoires avant la Leaders Cup.
Sasa est toujours élogieux te concernant. On sent que le travail acharné que tu produis porte ses fruits. D’autant plus que tu es encore très jeune.. Ou trouves-tu cette force pour toujours aller plus haut ?
C’est quelque chose qui ne me laisse pas indifférent de voir que le coach est souvent élogieux à mon égard. Avec ça, j’ai l’impression de ne pas travailler pour rien. Dans tous les cas, ça me sert, mais c’est toujours valorisant de voir que quelqu’un le reconnaît. J’ai des objectifs lointains, qui ne s’arrêtent pas à cette saison et ni à la prochaine. Chaque fois que je bosse, je pense à ça, et je fais tout simplement le maximum pour me donner les moyens de mes ambitions.
Comment se passe cette fenêtre internationale avec les Bleus ? Dans quelle disposition es-tu avant d’affronter la Croatie ?
Cette parenthèse avec les Bleus se passe vraiment très bien. J’ai fait des entraînements de qualité, j’ai de bonnes sensations. Le but sur cette fenêtre, il sera collectif. Renvoyer un message à la concurrence, retrouver une identité pour cette équipe de France. Des gars qui défendent et qui se donnent à 100 %. J’ai l’impression qu’on a un groupe qui a vraiment envie de le faire. On a tous hâte de fouler le terrain ce soir face à la Croatie, et de prouver certaines choses.
Mike James va devenir le meilleur marqueur de l’Euroleague. Quelle est pour toi la différence entre le Mike de cette année et celui de l’an dernier ?
De nombreuses personnes disent de Mike qu’il a beaucoup changé. Moi j’ai envie de dire, qu’il a à la fois beaucoup changé mais qu’il est aussi resté le même. Il a gardé son agressivité, ce côté un peu froid avec les autres. Mais au contraire de l’année dernière, il s’est ouvert avec nous, ses coéquipiers. Je vais parler pour moi, on s’est encore plus rapprochés, Mike me donne davantage de conseils que lors de la saison précédente. Quand il voit que je perds la tête, et que je ne suis plus focus, il arrive à me trouver dans des petits moments pour me remettre la tête à l’endroit. On s’est appelés plusieurs fois, il prend de mes nouvelles, savoir comment ça se passe avec l’équipe de France. Il s’est vraiment ouvert à nous, et ça se retranscrit sur son jeu. Il choisit mieux ses tirs, et ses pourcentages montrent qu’il fait une saison de dingue. Je veux le voir continuer ainsi, et j’ai hâte de le voir dépasser ce record, parce qu’il le mérite.