La Roca Team repart de Belgrade avec un goût amer

La Roca Team repart de Belgrade avec un goût amer

La Roca Team peut nourrir d’immenses regrets. D’abord parce qu’elle avait les moyens de l’emporter lors des 40 premières minutes de cette rencontre, avant que Mike James ne fasse des miracles pour arracher la prolongation. Mais ce ne fut pas suffisant. La faute à des incohérences évidentes du corps arbitral lors de cette prolongation. Ce qui a amené à cette défaite de 4 points face au Partizan Belgrade dans la bouillante et volcanique Stark Arena (85-89 AP). Frustrant au plus haut point. Mais il faut vite passer à autre chose puisque demain, l’ASM prendra la direction des airs pour se rendre à Kaunas, où l’attend le Zalgiris vendredi soir. 

LE MATCH 

On se souvient que l’an dernier, la Roca Team n’avait pas su résister à la bouillante atmosphère de la Stark Arena et ses 20 000 supporters déchaînés. Notamment au coeur d’un quatrième quart-temps, où elle fut emportée par la folie serbe. Cette fois, les Roca Boys auront à coeur de prouver qu’ils ont appris des leçons du passé, et surtout confirmer les deux derniers succès en Euroleague pour rester dans le top 3. Le classement est tellement serré, qu’il est possible de vite dégringoler en l’espace de deux matchs de la 3ème à la 10ème place. Positions auxquelles se trouvent actuellement Monaco (3ème) le Partizan (10ème) justement.

Sasa Obradovic, lui, l’enfant de l’Etoile Rouge, club rival et ennemi du Partizan veut faire un joli coup ce soir dans sa ville natale de Belgrade. Pour cela, il faudra livrer une intense bataille pendant 40 minutes, à commencer en défense. L’entraîneur monégasque qui voyage au complet avec tout son groupe pour cette semaine à trois déplacements, doit laisser deux joueurs en tribunes. Matthew Strazel et Mam Jaiteh ne figurent donc pas sur la feuille de match. Coach Obradovic aligne dans son cinq de départ Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, John Brown et Donatas Motiejunas. Du grand grand classique. 

En face, le Partizan alterne le chaud et le froid depuis le début de cette compétition. Ce qui s’explique aussi par le fait que le capitaine Kevin Punter se soit blessé à la jambe, et a donc manqué quelques matchs. Les Serbes et leur coach emblématique Zeljko Obradovic sont en quête de régularité pour remplir leur objectif de qualification en play-offs. Ce dernier a décidé d’aligner dans son cinq de départ Dozier, Punter, Leday, Smailagic et Caboclo. 

Les deux premières minutes bien que sans trop de points marqués sont dominés par le Partizan. En 1’30 minute, la Roca Team a déjà commis quatre fautes et se retrouvent donc menacée par la pénalité. Et surtout, il y a beaucoup de difficultés au rebond, un secteur dominé par les grands du Partizan en ce début de rencontre. Dozier fait bondir la Stark Arena, mais Mike James réplique avec deux lancers (2-2). 

Le duel entre Kevin Punter et Mike James est déjà lancé. Après une nouvelle domination de Caboclo le pivot brésilien de Belgrade au rebond offensif, le capitaine du Partizan dégaine à trois points, avant de marquer au poste en transition (2-9). Une entame très délicate pour les Asémistes avec Donatas Motiejunas qui perd deux ballons, ce qui permet de donner du jeu rapide à ses adversaires. Sur le premier temps-mort de Sasa Obradovic, l’ASM est à 9 points derrière après un dunk ravageur de l’omniprésent Caboclo (2-11). Un duo Punter-Caboclo qui lance les siens. 

Une sortie de temps-mort qui fait du bien pour Monaco qui se retrouve avant toute chose en défense, remettant les pendules à l’heure. De l’autre côté du terrain, John Brown est présent au rebond offensif avant que Donatas Motiejunas ne règle la mire derrière l’arc (7-11). La belle lancée se poursuit avec Mike James qui anime parfaitement le jeu avec ses qualités de percussion. Il sert à deux reprises Alpha Diallo qui permet aux Roca Boys d’égaliser (12-12). 

Sur un lancer converti, John Brown donne l’avantage pour la première fois à la Roca Team dans cette rencontre (13-12). Nunnally met fin à ces cinq minutes sans marquer le moindre panier en prenant le meilleur sur Elie Okobo ligne de fond (13-14). Les Serbes finissent mieux ce premier quart-temps et comptent trois points d’avance (13-16). Il y a bel et bien match. 

Kemba se signale pour son entrée dans cette partie avec un trois points en mode ficelle qui fait du bien, avant que Jaron Blossomgame ne montre ses qualités athlétiques comme toujours d’une grosse claquette dunk (18-18). Les deux formations sont dos à dos. La Roca Team est bien mieux dans cette partie à l’image de ce and one d’Alpha Diallo, d’un Elie Okobo très bon sur son duel, et d’un Kemba Walker qui provoque une faute offensive (23-20). 

Caboclo avec sa grande envergure domine dans la peinture et maintient les siens à hauteur (23-23). Mais pour les Monégasques, Elie Okobo réalise un excellent passage, en bon patron qu’il est, tout comme Jaron Blossomgame (29-25). Sur demi-terrain, le Partizan n’y arrive plus face à la défense asémiste. Le break n’est pas fait, la faute à des gamelles malheureuses derrière l’arc. Mais Donta Hall surgit au rebond offensif et oblige Zeljko Obradovic à demander un temps-mort (31-25). 

Nunnally remet les locaux en ordre de marche avec un panier ligne de fond, et un missile à trois points (31-30). Jordan Loyd en revanche, n’est pas dans un grand jour dans ce domaine. Donatas Motiejunas joue juste dans la peinture pour gagner son duel (33-30). À la pause, les Roca Boys comptent finalement trois points d’avance (35-32). 

Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic fait le choix de repartir sur le terrain avec Mike James, Jordan Loyd, Alpha Diallo, John Brown et Donatas Motiejunas. John Brown fait preuve d’une grosse agressivité, Mike James met un énorme shoot et Donatas Motiejunas fait mouche à trois points. La Roca Team garde les commandes (41-36). 

Le Partizan ne s’affole pas et revient dans le sillage de ses leaders Nunnally et Punter. Ces deux-là réalisent des actions de grandes classes et permettent à leurs coéquipiers de recoller au tableau d’affichage au coeur de ce troisième quart-temps (46-46). Tout est à refaire pour les Monégasques dans l’enfer de la Stark Arena qui se remet à gronder très fort et qui pousse Alpha Diallo à un 0/2 sur la ligne des lancers.

Nunnally poursuit son chantier et refait passer le volcan serbe en tête (46-48). Monaco déjoue au fil des minutes alors qu’il avait ce match en main. Le mano a mano est lancé, à l’image de ce trois points de Leday, et la réponse immédiate d’Elie Okobo (51-51). C’est à celui qui aura les nerfs les plus solides ce soir. À l’aube des dix dernières minutes, les deux adversaires sont dos à dos. Ce qui promet un quatrième quart-temps bouillant. 

Dans ce match très défensif, le Partizan fait preuve de plus de régularité dans cette entame d’ultime période. Avec notamment un grand Dozier qui fait mal aux Monégasques. Le meneur américain plante un trois points très longue distance qui donne 5 points d’avance aux siens (53-58). Sasa Obradovic est obligé de demander le temps-mort alors qu’il reste encore 8 minutes à jouer. 

La Roca Team n’y arrive pas et bafouille son jeu en attaque. Ça devient de plus en plus compliqué lors que Dozier toujours lui, se joue de John Brown et donne 8 points d’avance aux Serbes (53-61). Mais les hommes de Sasa Obradovic n’abdiquent pas et reviennent à quatre points grâce à John Brown et Alpha Diallo (59-63). Temps-mort pris par Zeljko Obradovic. 

Monaco est en mode course poursuite et reste collé aux basques des Serbes. Jordan Loyd répond aux lancers de Punter, et Mike James plante un trois points avec un brin de réussite. La Roca Team n’est plus qu’à un petit point alors qu’il reste encore plus de trois minutes à jouer (64-65). Zeljko Obradovic demande à nouveau le temps-mort.

Après un lancer de Nunnally, Monaco a les possessions pour égaliser. C’est finalement Donatas Motiejunas qui y parvient en prenant le meilleur sur Kevin Punter (66-66). On entre alors dans le money-time. Caboclo met un lancer sur deux pour le Partizan, et la Roca Team gâche la minutions qui suit à 1’30 minute du terme (66-67). 

Coboclo à nouveau est à 50% sur la ligne des lancers (66-68). Mais les Monégasques ne marquent plus et se retrouvent en difficulté alors qu’on entre dans la dernière minute. Kevin Punter manque son shoot, mais Mike James se fait chiper le ballon. Derrière Kevin Punter enflamme la Stark Arena sur du jeu de transition (66-70). 

Comme toujours, ce sont ces moments qui sont choisis par Mike James pour montrer à quel point il est le joueur le plus influent d’Euroleague. Dans un premier temps, sur un trois points qui rapproche les siens (69-70). Puis après les deux lancers de Nunnally, Magic Mike sort un shoot improbable presque sur la tête du banc du Partizan. C’est complètement clutch et surtout complètement fou puisque MJ égalise et envoie les deux équipes en prolongation (72-72).

Le Partizan fait encore la course devant dans le sillage de son capitaine Punter qui ne loupe plus rien. Donatas Motiejunas fait tout ce qu’il peut pour garder les Monégasques proches mais Mike James ne met qu’un lancer sur deux. Sur une interception de John Brown, la Roca Team revient à un tout petit point alors qu’il reste moins de deux minutes dans cette prolongation.

Alpha Diallo et John Brown réalisent un énorme boulot défensif comme toujours cette saison. Ce qui permet à Monaco de prendre les commandes pour la première fois dans cette prolongation grâce à Jordan Loyd qui plante un shoot au buzzer énorme en fin de possession (83-82). Dozier en homme fort qui supplée parfaitement Punter y va de son shoot, avant de provoquer la faute de Jaron Blossomgame. À 36 secondes de la fin, le Partizan a deux points d’avance (83-85).

Donatas Motiejunas est trouvé dans la peinture, mais en dépit d’une faute non sifflée, il ne parvient pas à égaliser. Encore plus sévère, il écope d’une faute anti-sportive imaginaire sur la transition. Que de regrets donc pour les Asémistes qui finissent par s’incliner à la Stark Arena face au Partizan (85-89). Que c’est dur…

ILS ONT DIT

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Bravo au Partizan pour leur victoire. Nous avons eu nos chances pour gagner la rencontre, mais nous n’avons pas su les saisir lors de situations importantes. Il était difficile de défendre sur des gars comme Punter et Nunnally. Mais au final, nous avons eu notre chance. Donc il y a certains regrets. Quelques décisions étranges ont décidé du vainqueur. On doit maintenant oublier cela et penser au prochain match. »
 
Zeljko Obradovic (entraîneur du Partizan) : « Nous sommes très heureux de cette victoire face à une équipe comme Monaco qui n’a jamais rien lâché et qui nous a poussés dans nos retranchements. C’est important pour nous de confirmer les bonne dispositions actuelles. Les gars ont fait du bon boulot. »

Donatas Motiejunas (pivot de la Roca Team) : « Ce qui s’est passé ce soir, c’est très embarrassant pour l’Euroleague. De toute ma carrière, je n’ai jamais parlé des arbitres. Mais ce qui s’est passé, c’est une honte pour la compétition. On doit oublier rapidement, passer au Zalgiris maintenant qui arrive vendredi. Une nouvelle histoire, un nouveau match, face à un adversaire très compliqué dans sa salle qui aura un public merveilleux derrière lui. »

LA FICHE TECHNIQUE 

À Belgrade, Stark Arena, le Partizan Belgrade bat l’AS Monaco 89-85 AP ( 16-13,16-22, 19-16, 21-21, 17-13)

Partizan : 29 tirs sur 58 (8/25 à 3-pts), 23 LF sur 29, 36 rebonds (Leday 5), 16 passes décisives (Dozier 7), 3 interceptions, 16 balles perdues.
La marque : Punter 25, Nunnally 23, Dozier 15, Caboclo 13, Smailagic 4, Leday 3, Vukcevic 2, Avramovic 2, Andjusic 2, Ponitka, Koprivica. 

Monaco : 31 tirs sur 70 (9/26 à 3-pts), 14 LF sur 19, 36 rebonds (James 8), 17 passes décisives (James 8), 6 interceptions, 12 balles perdues. 
La marque : Motiejunas 23, James 16, Diallo 10, Brown 10, Okobo 9, Loyd 6, Blossomgame 4, Hall 4, Walker 3, Ouattara, Cornelie.