La Roca Team remporte le sommet haut la main

La Roca Team remporte le sommet haut la main

La Roca Team a de nouveau mis le feu à Gaston-Médecin pour la deuxième fois en cette fin de semaine. Pour ce choc au sommet face à Paris, les hommes de Sasa Obradovic ont fait la course en tête de la première à la dernière minute, pour finalement s’imposer de 22 points (84-62). Une prestation collective de haut vol qui s’est encore plus dessinée après l’expulsion de Jordan Loyd. Le public a alors poussé comme un véritable sixième homme, et le groupe monégasque a réagi en ne faisant qu’un.

LE MATCH

Après l’Olympiakos jeudi en Euroleague, place à un autre choc à Gaston-Médecin, cette fois en championnat. Les supporters monégasques sont donc gâtés en ce début du mois de décembre. Paris qui n’est autre que le dauphin de la Roca Team débarque sur le Rocher pour ce duel au sommet de Betclic Elite. Avec la ferme intention de faire trébucher le favori, et de confirmer qu’il a bel et bien sa place au milieu des deux mastodontes d’Euroleague que sont Monaco et l’Asvel.

Au milieu d’un calendrier infernal, Sasa Obradovic a dû faire des choix comme toujours cette saison. Une semaine à trois déplacements arrive dont deux en l’espace de 48h sur la scène européenne, au Partizan Belgrade et à Kaunas. Loin d’être évident. De ce fait, Donatas Motiejunas est laissé au repos. En revanche, Jordan Loyd est de retour dans le groupe, ce qui constitue une formidable nouvelle. La bataille des étoiles à l’arrière aura bien lieu.

Sasa Obradovic a décidé d’aligner dans son cinq de départ Matthew Strazel, Matthew Strazel, Mike James, Terry Tarpey, Jaron Blossomgame et Mam Jaiteh. Le message est clair du côté de l’entraîneur monégasque avec une volonté de mettre en avant une très grosse défense d’entrée de jeu. En face, Tuomas Iisalo opte pour T.J. Shorts, Ward, Malcolm, Jantunen et Kratzer.

Comme attendu avec un tel cinq de départ, la Roca Team met une agressivité défensive de tous les instants qui gêne énormément Paris dans ce début de match. Preuve en est, les hommes de la capitaine ne mettent que deux petits dans les 5 premières minutes sur lay-up de Nadir Hifi. En face, les Roca Boys sont très appliqués et prouvent qu’ils veulent faire mal ce soir.

Mike James en bon leader qu’il est prend les choses en main en attaque. Il plante à trois points deux fois coup sur coup, et quand ce n’est pas le cas il se mue en parfait passeur pour Jaron Blossomgame. Tuomas Iisalo est obligé de prendre le premier temps-mort de cette rencontre alors que ses joueurs ont 8 points de retard (10-2).

Sy stoppe cette série avec un trois points, mais la Roca Team continue son énorme travail en défense mais aussi au rebond à l’image d’un John Brown qui en veut toujours plus que tout le monde (13-5). Les Monégasques poursuivent leur énorme boulot en réalisant un premier quart-temps tout simplement incroyable. Petr Cornelie y va de son shoot longue distance, John Brown de son panier en transition, et Jordan Loyd de son and one. Verdict ? 14 points d’avance pour l’ASM (23-9).

Les hommes de Sasa Obradovic restent sur leur très belle lancée, notamment en défense. Ce qui fait qu’ils se nourrissent de récupération de balle pour exploser sur du jeu de transition. Avec notamment un Elie Okobo omniprésent. Il s’illustre dans tous les compartiments et Jordan Loyd fait mouche à trois points également. 19 points d’avance sont pris, et Sasa Obradovic prend un temps-mort alors que les pensionnaires de la capitale reviennent à 16 points (33-17).

Ward dégaine à trois points pour faire franchir la barre des 20 points en 15 minutes de jeu. Signe que la défense imposée par les Asémistes posent de gros problèmes. Donta Hall s’envole dans les airs sur un alley-oop, bien servi par Matthew Strazel (35-21). Mais petit à petit, les Parisiens grappillent leur retard, en mettant plus de volume (35-23).

Monaco se fait du bien en allant chercher des fautes pour obtenir des lancers. Jaron Blossomgame et Matthew Strazel font 100% et redonnent 16 points d’avance à leurs coéquipiers (39-23). Et surtout Mike James régale avec un numéro de soliste impressionnant. A deux minutes de la fin de ce premier acte, les Roca Boys sont 15 points devant (42-27).

Paris a laissé passer l’orage malgré un Matthew Strazel très fort au duel. Mais Malcolm règle la mire à trois points avant que T.J. Shorts en transition ne trouve la faille (44-32). Sasa Obradovic prend son deuxième temps-mort de cette mi-temps alors qu’il reste encore 45 secondes. À la pause, la Roca Team compte finalement 10 points d’avance (44-34).

Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic décide de revenir sur le terrain avec le même cinq de départ. À savoir Matthew Strazel, Mike James, Terry Tarpey, Jaron Blossomgame et Mam Jaiteh. Paris reste sur sa lancée positive avec T.J Shorts et Ward. Les visiteurs ne sont plus qu’à huit points (46-38). Et Monaco a de plus en plus de mal en attaque.

Mike James soulage les siens avec un and one d’envergure, mais collectivement Paris s’est remis dans le sens de la marche (49-41). Il y a bel et bien match entre les cadors de ce championnat de Betclic Elite. Tout reste à faire avec encore 17 minutes à jouer. C’est encore long, très long. Et il va falloir tenir pour les hommes de Sasa Obradovic.

La tendance des dernières minutes se confirme au fil des possessions. Malgré un Mike James qui tente de sauver la baraque, Monaco est dans le dur. Surtout qu’en face Sy et Malcolm mettent deux trois points coup sur coup. Paris n’est plus qu’à quatre points, ce qui oblige Sasa Obradovic à demander le temps-mort (51-47).

Une sortie de temps-mort plus que bénéfiques puisque la Roca Team peut compter sur ses artilleurs en chef. Elie Okobo et Mike James régalent le public de Gaston-Médecin avec deux énormes trois points (57-47). Les fans exultent, Monaco reprend 10 points d’avance et cette fois c’est Tuomas Iisalo qui prend le temps-mort à son tour.

Suite à une altercation entre Jordan Loyd et Denis, Sasa Obradovic explose de colère. Après les ralentis visionnés, Jordan Loyd est expulsé et Denis écope d’une simple anti-sportive, tout comme Sasa Obradovic. Il n’en fallait pas plus pour chauffer les fans de la Roca Team. Jordan Loyd sort ovationné comme un héros.

Sur chaque possession parisienne, les sifflets descendent des travées de Gaston-Médecin. Et chaque panier est célébré de fort belle manière. L’ambiance Euroleague est présente sur le Rocher en ce dimanche. Matthew Strazel régale et John Brown y va de son rebond offensif rempli d’énergie (61-51).

Matthew Strazel réalise de magnifiques minutes sur le terrain, digne d’un leader d’expérience du haut de ses 21 printemps. Le meneur français est impressionnant en défense et joue parfaitement le coup pour servir Elie Okobo ligne de fond. Quel collectif qui a réagit de fort belle manière. 14 points d’avance pour l’ASM à l’aube des dix dernières minutes (65-51).

Paris n’abdique pas et veut continuer d’y croire dans ce dernier quart-temps. Mais Donta Hall fait le chaud avec une claquette dunk monstrueuse dont lui seul a le secret (69-55). Il n’en fallait pas plus pour enflammer les fans asémistes (69-55). Sur un panier de Mike James qui maintient les hommes de la capitale à distance, Tuomas Iisalo interrompt le jeu avec un temps-mort (71-57).

Monaco est trop solide en défense pour perdre cette rencontre. Alpha Diallo file au dunk en transition et confirme la tendance d’une domination des hommes du Rocher avant que Mike James n’obtienne la faute et mette ses deux lancers. 18 points d’avance pour l’ASM avec encore 4 minutes au compteur (75-57).

Des nouveaux missiles longue distance scellent définitivement le sort de cette rencontre, de ce choc au sommet qui a fini par tenir ses promesses. La Roca Team s’impose de 22 points au final (84-62) et confirme qu’elle est bel et bien la seule tout en haut de ce classement de Betclic Élite.

ILS ONT DIT

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Ce n’est jamais facile à dire mais je pense que oui ce qu’il y a eu avec Jordan a changé la face de cette rencontre. Paris était en train de revenir et il y a eu une vraie réaction collective avec beaucoup d’agressivité. Avec les supporters y compris. C’est ce qui nous a permis d’aller chercher la victoire. Ça s’est fait naturellement avec les joueurs et le public qui a poussé. »

Tuomas Iisalo (entraîneur de Paris) : « Il y avait une différence de niveau entre les deux équipes, il n’y a rien d’autre à dire. On devra travailler sur ce qui n’a pas été dans les prochains mois pour être prêt à rejouer contre Monaco. On a affronté une des meilleures équipes d’Europe, ils ont joué avec beaucoup d’énergie et ça nous a posés de vrais problèmes. C’est un challenge pour nous de réussir à faire face à ce genre d’adversité. C’est comme cela qu’on apprend en jouant contre les meilleurs. »

Matthew Strazel (arrière de la Roca Team) : « C’était important de rester en haut, d’être solide, et de ne pas les laisser se rapprocher de nous. Le calendrier est chargé, c’est une victoire qui compte pour nous ce soir. Paris est une bonne équipe avec des extérieurs talentueux et des intérieurs qui ont pris des rebonds. Cette altercation avec Jordan ? Ça nous a aidés d’être à domicile avec le public qui a poussé. C’était instinctif. Une vraie réaction collective. On a senti qu’à chaque action nous étions portés. Dans ce genre de match au couteau, on voulait montrer qu’il y avait un écart de niveau entre eux et nous. »

Mike James (meneur de la Roca Team) : « On a joué dur et c’est une bonne chose, mais on aurait pu être un peu plus concentrés. Il faut aussi prendre en compte que nous sortons d’une longue semaine de travail. Personnellement je me sens bien, j’essaye de rester en bonne santé. Je comprends les rotations du coach car il y a beaucoup de matchs. On parle beaucoup avec Sasa Obradovic à ce sujet-là. C’est normal de moins jouer en championnat afin d’être performant en Euroleague. »

Bandja Sy (ailier-fort de Paris) : « On n’a pas bien abordé cette rencontre. Nous avons subi et face à des équipes de ce calibre-là, ça ne pardonne pas et c’est dur de revenir. Quand on voit la fin de ce match, c’est le premier quart-temps qui ne nous aide pas. C’est compliqué à analyser à chaud. On se doit de débuter les matchs en étant plus agressif et plus physique. Ce soir on n’a pas su le faire. C’est difficile de courir derrière le score, et surtout contre Monaco. Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive, on doit corriger ça rapidement. Ça doit nous aider à grandir et nous montrer ce qu’on doit faire pour être à leur niveau. »

Nadir Hifi (meneur de Paris) : « L’écart reflète la physionomie du match. On ne leur a jamais fait peur, on a mal commencé la rencontre. Ça ne suffit pas, on doit être plus consistant face à une équipe comme ça. Ca ne pardonne pas. On voulait faire meilleure sensation en affrontant une équipe Euroleague. C’était un vrai test pour nous, ça montre qu’on a beaucoup de travail encore. »

LA FICHE TECHNIQUE

À Monaco, salle Gaston-Médecin, l’AS Monaco bat Paris 84-62 (23-9, 21-25, 21-17, 19-11)

Monaco : 27 tirs sur 64 (9/25 à 3-pts), 21 LF sur 24, 39 rebonds (Blossomgame 6), 14 passes décisives (Strazel 6), 9 interceptions, 9 balles perdues.

La marque : James 22, Okobo 15, Blossomgame 14, Diallo 8, Loyd 6, Brown 6, Strazel 6, Hall 4, Cornelie 3, Tarpey, Jaiteh.

Paris : 24 tirs sur 60 (6/26 à 3-pts), 8 LF sur 14, 35 rebonds (Kratzer 8), 8 passes décisives (Hifi 2), 5 interceptions, 16 balles perdues.

La marque : Shorts 13, Malcolm 8, Hifi 8, Sy 8, Ward 7, Simon 6, Kratzer 6, Jantunen 4, Denis, Ngouama.