La Roca Team nous a offert une soirée de rêve
Merci à l’AS Monaco d’avoir fait vibrer une salle Gaston-Médecin incandescente avec ses 3000 supporters qui ont mis une ambiance de feu. Une soirée de rêve tout simplement, déjà ancrée dans les annales, de par le combat livré par les deux équipes et la dramaturgie de cette rencontre. Dans sa rivalité face à l’Olympiakos, la Roca Team a écrit un nouveau chapitre de son histoire sur la scène européenne en s’imposant au bout du suspense, faisant preuve d’un caractère hors-norme (85-77). Mike James a une nouvelle prouvé qu’il était certainement le joueur le plus influent en Euroleague aujourd’hui. On remet ça dès dimanche avec le choc de Betclic Elite face à Paris. On vous attend encore nombreux.
LE MATCH
Comme on en a pris l’habitude au cours des deux dernières années, ces Monaco - Olympiakos ont toujours une saveur particulière. Une rivalité s’est créée entre ces deux formations depuis que le club princier a débarqué en Euroleague. Une série de playoffs dantesque en 2022 au meilleur des cinq manches, décrite comme une des plus incroyables sur la scène européenne. Une demie dans l’histoire l’an dernier avec ce Final Four à Kaunas, et ce terrible 27-2 encaissé lors du troisième quart-temps, encore dans toutes les têtes. Avec à chaque fois, le géant du Pirée qui a réussi à tirer son épingle du jeu dans ces chocs au couteau et éliminatoires.
Les fans de la Roca Team l’ont bien compris, et c’est pour cette raison qu’ils sont venus en nombre ce jeudi soir (3000) pour remplir les travées de Gaston-Médecin. Un big game de cette compétition entre deux rivaux qui veulent de nouveau atteindre le Final Four cette année, qui aura lieu cette fois à Berlin. Le vainqueur de ce match s’ancrera encore plus solidement dans le top 5 d’Euroleague, puisque les deux formations sont à égalité avant le coup d’envoi.
Pour cette réception du mastodonte de l’Olympe, Sasa Obradovic doit faire sans Jordan Loyd, insuffisamment remis de ses problèmes de dos (contractures). Avec lui en tribunes, Terry Tarpey ne figure pas sur la feuille de match. Pour son cinq de départ, l’entraîneur monégasque concocte une petite surprise au poste 5 avec Mam Jaiteh. À ses côtés, il y a Mike James, Yakuba Ouattara, Alpha Diallo et John Brown. En face, Georgios Bartzokas opte pour Walkup, Canaan, Papanikolaou, Peters et Fall.
Incontestablement, il s’agit de la plus grosse ambiance jamais vue à Gaston-Médecin cette année. Le coup d’envoi n’est même pas donné que le public est déjà chaud bouillant. Le début de rencontre entre les deux formations est très équilibré. Jusqu’à 10-10, ça se rend coup pour coup des deux côtés. Mike James à la passe est déjà là, Alpha Diallo et Donatas Motiejunas répondent présents au scoring. En face, Fall fait beaucoup de dégâts dans la peinture, mettant à mal Mam Jaiteh.
C’est le moment choisi par Mike James pour prendre chaud. Déjà très habile sur ses appuis à l’image de ce gros cross sur Papanikolaou, il fait mouche en plus de ça à trois points sur du jeu de transition (13-10). Derrière ça, le capitaine Yak Ouattara est servi dans le corner et ne tremble pas (15-12). Premier temps-mort des arbitres dans cette partie.
Le rythme est très élevé dans ce premier quart-temps avec des Grecs bien présents et qui peuvent compter sur un Canaan déjà très adroit. Mais la Roca team ne s’affole pas et livre une intense bataille dans le sillage de ses leaders. Donatas Motiejunas à trois points, Elie Okobo d’un petit shoot, et Mike James d’une pénétration régalent les supporters (22-17). En plus de ça, la défense est au rendez-vous ce qui fait que l’ASM a cinq points d’avance.
Plusieurs fois depuis le début de cette rencontre, Monaco pousse l’Olympiakos à aller au bout des 24 secondes, sans trouver de solution. Une magnifique séquence qui illustre un collectif au diapason : contre énorme de Petr Cornelie en transition, et sur la contre-attaque Kemba Walker fait mouche à trois points (25-17). Gaston-Médecin est en ébullition.
Les Roca Boys sont bien plus agressifs des deux côtés du terrain, et à ce niveau ça se ressent tout de suite au tableau d’affichage. Jaron Blossomgame est au rebond offensif, puis signe un and one sur un caviar de Petr Cornelie (29-21). Mais pour le Pirée, un homme est chaud bouillant. Il s’agit de Canaan qui maintient en vie les siens à lui tout seul.
Alors que le collectif asémiste récite parfaitement sa prestation (34-26), l’américain de l’Olympiakos offre un véritable récital. Il enchaîne les trois points comme des perles, et pousse donc Sasa Obradovic à prendre un temps-mort puisque Monaco n’a plus que 4 points d’avance (34-30). Canaan en est déjà à 17 points alors qu’il reste 4 minutes dans ce second quart-temps.
Sikma poursuit cette remontée pour les visiteurs, rapprochant les siens à deux points (34-32). Mike James décide de prendre les choses en main en bon leader qu’il est, permettant aux siens de mieux respirer (38-32). La fin de ce premier acte est très engagé avec un rude combat physique. Incroyable mais vrai : à la pause les hommes de Sasa Obradovic sont finalement derrière au tableau d’affichage d’une toute petite unité suite à un 7-0 encaissé (38-39).
Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic décide de repartir sur le terrain avec Mike James, Yakuba Ouattara, Alpha Diallo, John Brown et Donatas Motiejunas. En face c’est du pareil au même pour Bartzokas avec Walkup, Canaan, Papanikolaou, Peters et Fall. Il va falloir bonifier les temps-forts côté Roca Boys.
L’agressivité est toujours la même du côté des Monégasques et la lutte fait rage dès le début de ce troisième quart-temps. John Brown file seul sur une interception et marque avec la faute (41-39). Après cela, les deux adversaires se rendent la pareille avec des échanges de lead. Canaan est toujours aussi en réussite, et Peters trouve son rythme pour les Grecs (49-49).
Peters bien trouvé derrière l’arc ne manque pas la cible, puisqu’il est libre de tout marquage (49-52). Sasa Obradovic demande donc en premier un temps-mort au cours de cette seconde période alors que ses joueurs sont à trois points derrière. L’Olympiakos est dans la pénalité pour 5 minutes alors que Monaco ne compte qu’une faute d’équipe.
En sortie de temps-mort, Elie Okobo plante une banderille qui fait du bien, et il est parfaitement imité par Petr Cornelie dans le corner. La Roca Family se lève comme un seul homme en tribunes (58-55). Mais la fin de ce Q3 est plus que poussive… Le Pirée n’en demande pas tant et reprend donc les commandes à l’aube des dix dernières minutes grâce à un Peters métamorphosé depuis la pause (58-59).
Monaco bafouille ces deux premières minutes dans cet ultime opus avec des possessions très mal négociées et aucune création à l’attaque. Walkup peu en réussite jusqu'à présent à trois points sanctionne les Roca Boys dans le corner (58-62). Heureusement Jaron Blossomgame met une claquette heureuse derrière en fin de possession (60-62). Tout reste à raire.
Milutinov se joue de Donta Hall pour planter un and one. Mais Elie Okobo est très bon ce soir et règle la mire à trois points (65-63). Ce diable de John Brown surgit juste derrière pour intercepter et filer au dunk (65-65). Gaston-Médecin exulte et pousse encore plus fort. Quel choc !
Donatas Motiejunas redonne l’avantage aux siens mais prend une technique derrière et se retrouve expulsé car c’est sa deuxième de la partie. Walkup remet le Pirée sur orbite mais Donta Hall est en mode aérien pour monter au cercle (69-68). Quelle bataille sur le terrain, quelle rivalité entre ces deux formations.
Pour ces trois dernières minutes de jeu, Monégasques et Grecs sont dans la pénalité et c’est de plus en plus irrespirable au fil des possessions (71-71). Mike James s’élève plus haut que Canaan qui ne peut rien faire en défense (73-71). On entre dans le money-time et Brazdeikis égalise de nouveau (73-73).
En grand monsieur qu’il est, celui des grands soirs, et celui de ce début de saison tout simplement, Mike James prend les choses en main. Il plante un trois points de l’espace, et récolte deux lancers en transition après avoir mis un coup de rein au pauvre Peters qui ne sait plus où il est. Un seul est inscrit (77-73). Sur le temps-mort Gaston-Médecin chante à tue tête alors qu’il reste encore 1’15 minute à jouer.
Mike James est en feu, et personne ne peut défendre sur lui, c’est aussi simple que ça ! En Europe, il est tout simplement injouable. Il pénètre, enrhume tout le monde et sert Donta Hall qui monte au dunk (79-73). Gaston-Médecin est debout à l’unisson pour chanter à la gloire de ses joueurs qui ont tout donné pendant 40 minutes. Quelle ambiance, quelle soirée de rêve sur le Rocher !
Rien n’y fait pour l’Olympiakos face à une Roca Team qui se bat sur tous les ballons et qui assure son succès sur la ligne des lancers-francs. Donta Hall fait bondir les fans une dernière fois avec un contre énorme sur Canaan, n’hésitant pas à haranguer la foule. Mike James parachève son œuvre sur la ligne, les Roca Boys s’imposent dans cette rencontre déjà très importante qui marque un peu plus la rivalité entre Monaco et l’Olympiakos (85-77). On en redemande encore et encore. Pour vivre des soirées uniques dans ce genre.
ILS ONT DIT
Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « On a mérité cette victoire, on a fait preuve de caractère. On a vraiment très bien défendu, mais on manqué des shoots qui ont permis à l’Olympiakos de rester en vie en première période. C’est un grand succès pour nous, c’est important pour la confiance face à un concurrent direct. Mike James a encore été un facteur dominant, un vrai leader, non seulement au scoring, mais aussi de par son implication. Tout le collectif a suivi et a été vraiment bon. C’est une victoire de groupe, un grand match pour tout le monde et pour nos fans qui ont été grandioses. »
Georgios Bartzokas (entraîneur de l’Olympiakos) : « C’était un match compliqué, comme on s’y attendait. Il nous a manqués quelques petites choses. On a perdu des ballons qu’il ne fallait pas. On manque deux lancers-francs qui nous font du mal. Il fallait mieux gérer la fin, on leur a laissé trop de rebonds offensifs. On se rend compte à quel point c’est très difficile de venir gagner à Monaco. Je leur souhaite bonne chance pour la suite de la saison. »
Yakuba Ouattara (capitaine de la Roca Team) : « On est vraiment contents pour cette victoire, nous avons montré un état d’esprit irréprochable et c’est ce qui a fait la différence à la fin. Nous nous sommes pas désunis. Ce succès compte double au vu du classement avant le match. Il y avait un goût de revanche par rapport au Final Four de l’an passé, et on a travaillé ce qui n’avait pas été. Nous avons mis une grosse agressivité, ce qui a été la clé ce soir. Mike ? Il est serein, il est bien dans sa tête depuis le début de saison, et on le ressent sur le terrain. »
LA FICHE TECHNIQUE
À Monaco, salle Gaston-Médecin, l’AS Monaco bat l’Olympiakos 85-77 (22-17, 16-22, 20-20, 27-18)
Monaco : 28 tirs sur 59 (8/24 à 3-pts), 21 LF sur 27, 36 rebonds (Hall 6), 15 passes décisives (James 6), 7 interceptions, 8 balles perdues.
La marque : James 24, Okobo 11, Ouattara 8, Motiejunas 8, Hall 8, Blossomgame 7, Brown 7, Diallo 5, Walker 4, Cornelie 3, Jaiteh.
Olympiakos : 27 tirs sur 54 (11/24 à 3-pts), 12 LF sur 18, 24 rebonds (Fall 5), 18 passes décisives (Canaan 4), 4 interceptions, 13 balles perdues.
La marque : Canaan 20, Walkup 16, Peters 15, Fall 8, Milutinov 7, Mckissic 3, Sikma 2, Lountzis 1, Larentzakis 1, Papanikolaou.