La Roca Team tombe face au géant du Real
Il n’y avait rien à faire pour la Roca Team face à ce Real-Madrid là. Le champion d’Europe en titre a récité son basket pour glaner sa 19ème victoire depuis le début de l’exercice, et demeurer toujours invaincu par la même occasion (73-91). Les hommes de Sasa Obradovic concèdent leur deuxième défaite consécutive de la semaine en EuroLeague, et devront réagir la semaine prochaine à Baskonia pour repartir de l’avant. Ce qui ne sera une mince affaire sur le terrain de la formation de Chima Moneke, ancien de la maison rouge et blanche. Mais avant cela, il va falloir se remobiliser dimanche en championnat avec la réception de Blois.
LE MATCH
Pour cette 9ème journée d’Euroleague, la Roca Team se rend ni plus ni moins que sur le parquet de la meilleure équipe d’Europe : le Real Madrid, l’ancien club de Petr Cornelie. Les Espagnols sont tout simplement invaincus en compétition officielle cette année. 18 matchs, 18 victoires dont deux face au rival barcelonais. C’est dire la tâche énorme qui attend les Monégasques ce soir.
Sasa Obradovic doit une nouvelle fois faire des choix concernant son groupe. L’entraîneur monégasque a décidé de laisser en tribunes Matthew Strazel et Yakuba Ouattara. Du côté du terrain, sont alignés dans le cinq de départ Mike James, Jordan Loyd, Alpha Diallo, John Brown et Donatas Motiejunas. En face Chus Mateo fait lui aussi dans le classique avec Campazzo, Causeur, Musa, Deck et Tavares.
D’entrée de match, Donatas Motiejunas montre à quel point il peut se montrer précieux avec sa panoplie élargie. Dans la peinture mais aussi à trois points (5-2). En face, il trouve à qui parler, en la personne de Tavares. Le pivot du Real fait mal de par sa taille et sa densité comme toujours (5-6). Les deux formations se rendent coup pour coup dans ces premières minutes (8-8).
Petit à petit, le Real prend le dessus, profitant d’un jeu de transition ultra-rapide pour marquer des paniers facilement par Deck et Causeur. Mais aussi avec un Musa qui se régale derrière l’arc, et un Tavares qui fait toujours autant de dégâts. 7 points de retard pour les Roca Boys, ce qui oblige Sasa Obradovic à prendre le premier-temps mort de cette partie après six minutes de jeu (10-17).
Monaco n’a pas de solution, même en sortie de temps-mort. La transition Marilène est bien trop efficace derrière une grosse défense à l’image de ce contre de Tavares sur Mike James. 13 points d’avance pour les Espagnols sur 6 nouveaux points de Musa (10-23). La Roca Team vient d’encaisser un terrible 17-2 en l’espace de moins de quatre minutes. C’est dur pour les hommes de Sasa Obradovic.
Jaron Blossomgame tente de sonner la révolte avec un dunk rageur ligne de fou. Mais rien n’y fait. Le Real est injouable durant ces dix premières minutes de jeu. Musa encore lui dégaine à trois points pour porter son compteur points à 14, et Tavares met deux nouveaux lancers (12-28). En face, Monaco est sans réussite au shoot. À la fin de ce premier quart-temps, la Roca Team est à 10 points derrière (20-30). Petr Cornelie l’ancien de la maison blanche, et Elie Okobo ont mis deux tirs primés qui font du bien. La défense doit maintenant se régler pour espérer faire un coup dans la capitaine espagnole.
Le collectif madrilène est tout simplement impressionnant et continue son chantier monstrueux. Poirier, Yabusele, et bien évidemment ce diable de Sergio Llull se montrent en évidence. Ce dernier plante deux banderilles coup sur coup à trois points. Les paniers de Petr Cornelie et Kemba Walker sont presque anecdotiques. L’ASM compte 19 points de retard. Sasa Obradovic est obligé de prendre un second temps-mort (24-43).
Donatas Motiejunas inscrit deux points faciles sous le cercle, mais la Roca Team encaisse trop de points et ne parvient pas à faire des stops défensifs face au jeu collectif madrilène. Et surtout à des artilleurs à trois points qui régalent leurs supporters. Sergio Llull plante de nouveau un shoot improbable qui fait exploser le Wizink Center (26-46). A contrario, Jordan Loyd and co manquent trop de tirs ouverts pour espérer rivaliser.
La profondeur de banc est telle au Real, que Mario Henzonja n’entre sur le terrain qu’après 18 minutes de jeu. Donatas Motiejunas est le seul à poser des soucis à la défense locale de par ses prises de position, et son intelligence de jeu. Le pivot lituanien y va de son and one, et de deux lancers (31-48). Il a inscrit 12 points déjà et oblige Chus Mateo à prendre son premier temps-mort.
Monaco défend mieux et marque deux fois coup sur coup en transition avec John Brown et Alpha Diallo. Mais dans ces moments-là, le Real peut compter sur ses légendes. Rudy Fernandez marque derrière l’arc pour stopper ce 9-0 encaissé (35-51). À la pause, les hommes de Sasa Obradovic comptent 14 points de retard (39-53).
Au retour des vestiaires, Monaco tente de se rebiffer, mais le Real semble imperturbable et poursuit sur cette ligne directrice. Tavares est monstrueux sous le cercle au contre mais aussi dans la dissuasion. C’est donc très difficile pour Mike James et ses coéquipiers. Les locaux compte de nouveau 18 points d’avance après 3 minutes dans ce troisième quart-temps (45-63).
Tavares est le point central de cette formation et quand il joue à un tel niveau, il a une influence énorme sur le collectif. Le pivot est au dunk, puis à la passe pour Causeur. Le français plante un nouveau trois points en transition portant l’avance des Madrilènes à 23 points (47-70). Sasa Obradovic demande le temps-mort.
Le sort de cette rencontre est bel et bien scellée. Monaco part de trop loin pour espérer quelconque retour. Au contraire le score continue de grimper dans les grandes largeurs en faveur des hommes de Chus Mateo. À la fin de ce troisième quart-temps, et à l’aube des dix dernières minutes, le champion d’Europe en titre compte 30 points d’avance (50-80). Le coup est rude pour les Monégasques, et les chiffres sont hallucinants en faveur des hôtes du soir.
Le dernier quart-temps est donc bel et bien anecdotique, bien que le score est moins sévère. La Roca Team a subi de plein fouet la forme étincelante du grand Real Madrid. Les hommes de Sasa Obradovic s’inclinent de 18 points face à ce qui se fait de mieux en Europe actuellement (73-91). Une semaine noire donc pour les pensionnaires du Rocher qui doivent maintenant penser à la Betclic Elite dimanche, avant de repasser en mode Euroleague la semaine prochaine.
ILS ONT DIT
Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Bravo au Real Madrid qui a montré qu’il était le favori pour gagner l’Euroleague en fin de saison. Ils ont joué de très belle manière, et nous n’avons pas trouvé les solutions face à cette agressivité. Ils ont partagé la balle comme il fallait, chaque joueur peut apporter à n’importe quel moment. C’est une semaine difficile pour nous après la défaite face à Efes. Il faudra se relever, la saison est encore très longue. »
Terry Tarpey (ailier de la Roca Team) : « Pour gagner, ça doit toujours commencer par la défense. Chose qu’on n’a pas fait. Nous n’étions pas au niveau pour jouer contre le Real Madrid. En face, ils ont très bien partagé le ballon, c’est dur quand la balle bouge comme ça de l’autre côté. La saison est longue, on doit rebondir. On va regarder la vidéo, et on apprendra. »
Fabien Causeur (arrière du Real Madrid) : « On est sur une dynamique extraordinaire. On est invaincus depuis le début de saison, et on essaye de ne pas y penser avant chaque match. Nous sommes très bien rentrés dans la rencontre, avec de l’intensité et du jeu rapide. La réussite qu’on a eu à trois points en première mi-temps fait la différence. En face, Monaco ne l’a pas eu et n’a pas montré sa meilleure version ce soir. »
LA FICHE TECHNIQUE
À Madrid, Wizink Center, le Real Madrid bat l’AS Monaco 91-73 (30-20, 23-19, 27-11, 11-25)
Real Madrid : 30 tirs sur 55 (12/34 à 3-pts), 19 LF sur 20, 39 rebonds (Poirier 11), 27 passes décisives (Campazzo 5), 3 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : Musa 21, Llull 14, Tavares 12, Poirier 12, Campazzo 12, Deck 7, Causeur 7, Yabusele 3, Fernandez 3, Rodriguez, Hezonja.
Monaco : 27 tirs sur 73 (8/24 à 3-pts), 11 LF sur 11, 33 rebonds (Hall 8), 17 passes décisives (Okobo 6), 8 interceptions, 8 balles perdues.
La marque : Motiejunas 14, James 13, Brown 9, Cornelie 8, Hall 8, Okobo 6, Blossomgame 4, Diallo 4, Tarpey 3, Walker 2, Loyd 2.