Jordan Loyd : « J’ai reçu beaucoup d’amour »

Jordan Loyd : « J’ai reçu beaucoup d’amour »

Jordan Loyd, le MVP des finales de Betclic Elite version 2022-2023, a signé son grand retour sur les parquets, après trois mois de convalescence suite à une blessure au dos. Il est revenu il y a 10 jours contre Gravelines, recevant beaucoup d’amour du groupe, et des fans, heureux de le retrouver. L’arrière monégasque, considéré comme l’un des chouchous du public, s’est livré sans concession pour le site de l’AS Monaco Basket. Son come-back, les moments difficiles loin des terrains, le début de saison des siens, sa relation avec Sasa Obradovic, tout y passe. Interview exclusive.

Jordan, tu es de retour sur le terrain. Quel plaisir pour toi, pour nous et pour les fans. Comment te sens-tu ?

Je vous remercie et je remercie tous les fans pour le soutien. C’était un plaisir pour moi de refouler les terrains. Ça faisait longtemps que j’attendais cela, et j’ai travaillé dur. Je me suis beaucoup investi pour revenir, le club aussi, le staff. Je suis vraiment reconnaissant du soutien que j’ai reçu, et de l’énergie qui m’a été apportée. Evidemment, je n’ai pas encore le rythme que je voudrais avoir, depuis mes derniers matchs en juin, mais je me sens bien. Mon corps est en bonne santé. Et c’est ça la chose la plus importante. Je suis simplement heureux d’être sur le terrain.

Qu'est-ce que Sasa t'a dit à l'oreille quand tu es sorti contre Gravelines ?

Il m’a souhaité un bon retour, tout en me disant qu’il était heureux de me revoir sur le parquet. Le coach et moi avons une très bonne relation. Nous sommes toujours honnêtes l’un envers l’autre. Il a été incroyable en me faisant confiance, et en me soutenant dans cette période difficile depuis cet été. Nous avons toujours été en lien, à communiquer. Il voulait que je profite de ce retour sur les terrains. Voila ce qu’il m’a dit. Ça m'a fait du bien de voir qu’un entraîneur et tout un groupe vous montrent de l’amour de cette manière.

Es-tu à 100% aujourd'hui ? Physiquement…

En ce qui concerne mes jambes et ma remise en forme d’un point de vue basket, je ne peux pas dire que je suis à 100% de mes moyens. Mais pour ce qui est de mon dos et de tout le reste, oui. Je me sens très bien, et même beaucoup mieux que l’année dernière. J’ai encore du chemin à faire, chaque jour je dois avoir une routine, et être discipliné dans ce que je fais à l’entraînement. Je suis positif et j’ai confiance en moi. Mentalement, je suis prêt pour cette saison. Il faut être à fond.

L'année dernière, tu es revenu à Milan, puis tu t’es à nouveau blessé. Cette fois, le bilan est plus positif, avec ce retour en Euroleague pour toi, et une belle victoire d’équipe...

Oui c’est exact. On peut dire que la boucle est bouclée. L’an dernier quand je suis revenu à Milan, j’ai joué 40 secondes et je me suis blessé à l’épaule. J’essayais de ne pas trop avoir ça en tête lors de mon retour cette saison. Mon premier match de championnat a été une victoire, et c'est le plus important. Je dois faire preuve de patience, car je ne vais pas tout de suite évoluer au niveau que je souhaite. Il faut prendre les choses étape par étape. J’ai confiance en mes capacités, et je suis heureux d’avoir pu contribuer et aider l’équipe à remporter cette grande victoire à l’extérieur à Milan.

Comment as-tu vécu ces trois derniers mois à travailler dur pour revenir ? Loin de tes coéquipiers et du terrain…

Ces derniers mois, je dois donner beaucoup de crédit au staff médical. Tous ces gars m’ont vraiment poussé à me remettre en forme. Ils n’ont pas hésité à me briser certaines habitudes dont j’avais besoin pour rester en bonne santé, et faire évoluer mon corps. J’ai perdu du poids. Je pense que je suis plus fort et probablement dans la meilleure forme physique depuis que je suis professionnel. Il ne me reste plus qu’à construire à partir de cela. L’éloignement de l’équipe à été difficile pour moi. Les voir jouer, en déplacement, mentalement c’était dur. J’étais un peu déprimé. Ma femme m’a beaucoup aidé à rester positif, et pourtant je sais que parfois j’étais difficile à gérer. C’est grâce à elle que je suis resté sain d’esprit. Ces moments compliqués sont éprouvants mentalement et physiquement. J’ai passé beaucoup de temps en famille avec ma fille pour me reposer, et profiter de ces moments. Il faut savoir voir le verre à moitié plein

Quel regard as-tu sur le début de saison de ton équipe, d’un point de vue extérieur ?

Il fallait s’attendre à ce début de saison en Euroleague. Les deux premiers matchs ont été difficiles, ce qui est dû à une pré-saison assez courte, et durant laquelle il y avait beaucoup de joueurs blessés. Nous avons rencontré de nombreux obstacles, mais nous nous sommes repris. Les gars ont trouvé la voie, et nous devons encore construire cette alchimie avec les quelques nouveaux joueurs que nous avons cette année. Je pense que nous avons fait du bon boulot pour maintenir notre position actuelle, et nous pouvons encore faire mieux.

Un petit mot sur Mike James ? Nous avons l'impression que depuis votre absence, il prend encore plus à cœur son rôle de leader. D’ailleurs, tu as dit qu'il était le meilleur joueur d'Europe en ce moment... 

Oui, c'est vrai. Je l'ai dit publiquement, j'ai le sentiment que Mike est le meilleur joueur d'Europe à l'heure actuelle. Il joue très bien. Il a été formidable avec l'équipe. Il l’est sur le terrain et en dehors. Il est incroyable. J’ai le sentiment qu’il est vraiment en train de se trouver. Et comme je lui ai dit après le match contre Milan, quand il se met en route, je le cherche, j'organise des choses pour lui et vice-versa. Mais il joue incroyablement bien en ce moment, il est dans un bon rythme et je suis heureux qu'il soit dans cette forme. Et quand il joue comme ça, ça ne peut qu'aider, évidemment, lui-même tout d’abord, mais aussi notre équipe. La façon dont il est mentalement et physiquement prêt à jouer est vraiment magnifique en ce moment.

 Kemba, peux-tu nous parler de lui ? Son intégration dans le groupe et sa façon d’être..

J’ai parlé de Kemba de nombreuses fois, et tu sais, c’est vraiment un gars spécial. C'est un excellent joueur de vestiaire. Avec la carrière qu’il a eue, je le trouve très humble. L'influence qu'il a sur cette équipe est incroyable. Que ce soit sur et en dehors du terrain. Avoir un mec comme lui dans son équipe est vraiment extraordinaire. Il a vraiment réussi. Kemba a vraiment travaillé dur pendant l'intersaison et avant les matches, pour revenir sur le terrain. Et il s'est très bien intégré parmi nous. Tout le monde l'aime. Nous ne lui souhaitons que le meilleur, et il se débrouille très bien jusqu'à présent. Chaque jour, j'ai l'impression qu'il devient plus fort et qu'il s'améliore. Il n'a été qu'une source de positivité, d'énergie et d'esprit pour nous. Et je pense que c'est formidable.

Peut-on dire que l'Asvel est un adversaire plus dangereux avec le changement d'entraîneur ?

Evidemment avec le changement d'entraîneur à l’Asvel, on peut voir que la passion, l'énergie et l’état d’esprit se développent. Ces gars-là ont eu des difficultés, mais avec un changement comme celui-là, on peut voir la différence. Ils ont d’ailleurs obtenu une grande victoire la semaine dernière, leur première en EuroLeague. Donc, oui, ils sont super dangereux, évidemment. Avec la période faste que nous avons eue contre eux, c'est quelque chose que nous devons garder à l’esprit. Car ils vont chercher à stopper cela. Mais nous ne devons pas trop nous concentrer sur les autres équipes. Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes. Il est évident que c'est un grand adversaire, c'est un de nos rivaux et nous le savons. Nous devons donc être prêts pour un grand choc.

Qu'est-ce que Monaco - Asvel signifie aujourd'hui ? Y a-t-il une vraie rivalité sur le terrain ?

Oui, aujourd’hui on peut parler de rivalité entre Monaco et l’Asvel. Ils ont été les géants de cette ligue française pendant de nombreuses années. Et ils jouent encore les premiers rôles. Vu que nous avons gagné l’an dernier et que nous avons été dominants, je suis persuadé qu’ils veulent nous battre, comme toutes les autres formations. C’est cool d’avoir une rivalité de la sorte dans son championnat, dans son pays. On a toujours envie de gagner ce genre de rencontre. C’est ce qui est très excitant en tant que joueur, on veut toujours vivre ces moments. J’imagine que l’ambiance sera excellente. On a besoin de notre public, et je suis impatient de jouer.