Kemba Walker : "Nous allons vivre de grands moments"
Hier, l’AS Monaco Basket a annoncé la signature de Kemba Walker (33 ans, 1m83) superstar NBA, pour la saison à venir. Une arrivée retentissante qui a enflammé la twittosphère dans le monde entier. Jamais un joueur de ce standing n’a évolué dans le championnat de France, si l’on exclut le passage effectué par Tony Parker lors du lock-out NBA en 2011. 4 fois All-Star NBA, meilleur marqueur de l’histoire de la franchise des Charlotte Hornets, 750 matches disputés dans la plus prestigieuse des ligues, ancien champion universitaire NCAA, c’est un CV tout simplement monstrueux qui vient poser ses bagages en Principauté. Ce qui fait entrer la Roca Team dans une dimension supérieure. Avec Mike James, Elie Okobo, et Jordan Loyd à ses côtés, Monaco dispose d’une ligne arrière ahurissante. Certainement la meilleure d’Europe à ce jour.La question qui se pose autour de cette arrivée, c’est dans quel état physique est Kemba Walker ? Son genou qui a mis en péril sa carrière NBA représente la principale interrogation. Au total, il n’a pu disputer que seulement 9 rencontres lors des deux dernières saisons. Bien trop peu. C’est donc un pari fort qu’ont tenté les dirigeants monégasques. Mais comment ne peut pas l'engager ? Lui le roi du crossover, qui a su se faire un nom, tout en prouvant qu’Allen Iverson disposait d’un digne hériter, en tant que meneur de petite taille.
Pour le site du club, Kemba Walker a donné sa toute première interview.
Pourquoi as-tu choisi de rejoindre Monaco ? Qu’est-ce qui t’a convaincu dans ce projet ?
Le club s’intéressait beaucoup à moi, et je voulais juste faire partie d’un club qui me voulait, qui croit en moi. J’ai vu que les dirigeants sentaient que je pouvais les aider à atteindre un autre niveau. C'est ce qui m’a convaincu, et ce qui a fait que j’ai décidé de rejoindre Monaco. De plus, il s’agit d’une ville extraordinaire, dans laquelle j’ai envie de passer du temps, acquérir une nouvelle expérience de vie. Ce sera donc un moment très amusant, et j’attends avec impatience cette opportunité. Je veux juste continuer à jouer au basket à un haut niveau, et Monaco me le permet.
Tu étais parmi les athlètes de Nike que Michael Jordan avait emmené à Monaco il y a quelques années. Quel souvenir en gardes-tu ?
Je me souviens de la beauté de la ville, et j’y ai passé un super moment. J’ai fait du shopping, j’ai visité de superbes hôtels. Tout le monde était super sympa, accueillant. J’ai hâte de recommencer, et d’apprendre à connaître les gens ici à Monaco. Je suis donc très enthousiaste à cette idée.
Est-ce que tu connais déjà certains joueurs ici à Monaco ? Ou en Euroleague ?
Pas beaucoup à vrai dire. J’en connais oui à travers le basket, mais pas personnellement. Mike James par exemple, je ne peux pas dire que je le connais, mais nous nous sommes peut-être croisés une ou deux fois. J’ai hâte de vraiment rencontrer le reste des gars, apprendre à les connaître en tant que coéquipiers, pour rivaliser avec les meilleurs. Je pense que nous allons passer de bons moments.
Quel est ton ressenti justement sur Mike James ?
Nous savons tous à quel point c’est un joueur spécial. J’adore sa façon de jouer et j’aime sa créativité. Il a une immense passion pour le jeu et ça se voit. Je pense qu’il a une grande confiance en lui, et j’ai hâte d’être à ses côtés sur le terrain. Ce sera très amusant. Pour n’en citer que quelques uns, je peux parler d’Alpha Diallo que je considère comme un très bon joueur, mais aussi Donta Hall.
Que penses-tu de l’Euroleague justement ? On dit que c’est la plus grande compétition au monde après la NBA…
Oui et je suis entièrement d’accord avec cela. Je n’ai entendu que de bonnes choses sur l’Euroleague. Et j’ai beaucoup d’amis qui jouent dans cette compétition. L’un de mes anciens coéquipiers à l’université et l’un de mes amis les plus proches, Shabazz Napier m’a donné beaucoup de conseils pour prendre cette décision. Ce qui m’a aidé à faire ce choix et à me sentir bien dans cette situation. Je le remercie. Sans oublier mes amis d’enfance et de lycée. Pour revenir à l’Euroleague, je connais énormément de joueurs qui ont évolué à l’étranger, et je n’ai eu que des bons retours sur cette compétition. J’ai hâte d’en découdre et ce sera un moment extraordinaire.
Le 17 novembre 2018 tu as marqué 60 points contre Philadelphie, record de franchise des Charlotte Hornets. Racontes-nous cette soirée spéciale pour toi ?
C’était à la fois un cadeau et une malédiction. J’ai marqué 60 points, et c’était la chose la plus incroyable que j’ai pu faire durant ma carrière. J’étais très excité à l’idée de marquer 60 points en NBA, surtout en tant que petit meneur. Ce fut un énorme accomplissement pour moi. Mais nous avons perdu, et ça m’a vraiment fait mal. Je suis un tel compétiteur, que je voulais absolument gagner. Ce sentiment de marquer autant de points, pour finalement perdre, était très difficile à digérer. C’est ce qui a rendu ma soirée difficile. J’étais tout de même fier de moi, car c’était avant toute chose une soirée spéciale. C’est ce qui explique pourquoi c’était à la fois un cadeau et une malédiction.
Comment analyses-tu tes années en NBA ? Tu as été All-Star, tu as joué dans des franchises mythiques, tu es le meilleur marqueur des Charlotte Hornets..
Je pense que j’ai eu une carrière très réussie. Pourtant, je ne pense pas qu’en arrivant en NBA, les gens me voyaient être quatre fois All-Star, où faire ce que j’ai pu faire, notamment aux Hornets. Surtout en tant que petit meneur. J’ai eu une carrière assez incroyable et j’en suis fier. Tout cela est le fruit d’un travail acharné, et c’est tout ce que je souhaitais. J’aime tellement le basket si tu savais. Ma seule obsession était de m’améliorer chaque année. C’était mon objectif pour grandir, être le meilleur coéquipier possible, et essayer de reconstruire la franchise des Hornets.
Ces trois dernières années n’ont pas été faciles pour toi avec ces blessures au genou. Comment as-tu vécu cela ?
Pas facile, c'est trop faible pour décrire ce que j'ai ressenti. Ca a été vraiment très dur pour moi. Mais je veux laisser ces années difficiles derrière moi. Et c’est pour ça que je continue à bosser et m’entraîner d’arrache-pied. Comme je l’ai déjà dit, j’aime tellement ce jeu, que je ne veux pas encore l’abandonner. Je ne pense pas que mon temps soit encore écoulé. Je veux continuer jusqu’à que je n’en puisse plus. M’amuser, prendre du plaisir, être entouré de gens formidables. Je me réjouis de cette opportunité à Monaco, et je veux aider à construire quelque chose.
Est-ce que tu as pu voir le parcours en Euroleague de Monaco et la saison historique en France ?
Malheureusement non, je n’en ai pas eu l’occasion. Mais évidemment, depuis que nous sommes en contact, j’ai fait autant de recherches que possible. Je me suis renseigné sur l’équipe, j’ai appris du coup comment s’était déroulée la saison précédente. Je sais que ces gars sont allés très loin, et j'espère réussir à les amener au niveau suivant. Franchir encore une étape.
Quelles seront tes ambitions avec Monaco ?
Je veux juste gagner. Gagner, gagner. Et m’amuser en le faisant. Transmettre mon expérience aux gars et à l’équipe autant que possible. Je veux aider à 100% et par tous les moyens qui puissent exister. Je suis prêt à faire tout ce dont mon équipe a besoin. C’est quelque chose dont il faudra parler plus en détails à un moment ou un autre. Mais littéralement, tout ce que mes coéquipiers ont besoin que je fasse, je suis prêt à le faire. Je veux prendre du plaisir à jouer au basket tous les soirs, être très compétitif, et je sais que c’est le cas en Euroleague. Je sais que ça joue dur, les adversaires sont courageux, combatifs. C’est comme ça que je veux être sur le terrain pour rivaliser avec ce qui se fait de mieux.
Dans ta tête, penses-tu encore à la NBA pour y rejouer un jour ?
Je n’en suis pas certain. Je veux dire que la NBA est bien évidemment l’objectif principal, mais j’y ai joué pendant de nombreuses années. Pour l’instant je me concentre uniquement sur ma nouvelle aventure, cette expérience qui m’attend avec la nouvelle vie que je vais avoir. Je suis tellement enthousiaste et impatient de saisir cette opportunité à Monaco. J’ai vraiment hâte de découvrir la ville, les gens, mes coéquipiers, le staff et tout ce qui entoure le club. Nous allons vivre de grands moments. Vivement que ça commence.