Mam Jaiteh rejoint la Roca Team
L’AS Monaco est heureuse d’annoncer la signature pour les deux prochaines saisons du pivot international français Mam Jaiteh (28 ans, 2m08) en provenance de la Virtus Bologne, où il vient de passer les deux dernières saisons. Il y a notamment remporté la Supercoupe d’Italie et l’Eurocup l’an dernier. Cette saison, il a disputé l’Euroleague sous les couleurs mythiques du club phare italien, aux côtés de joueurs comme Teodosic et Shengelia pour ne citer qu’eux. Un renfort de poids qui vient compléter la peinture de la Roca Team.
Mam Jaiteh a découvert le basket sur le tard. Le natif de Pantin en Seine-Saint-Denis a commencé à l’âge de 13 ans seulement. Il est très vite repéré par Nanterre, notamment grâce à sa grande taille, avant de rejoindre le Centre Fédéral. En NM1 (troisième division française), il est élu meilleur jeune joueur. Il commence sa carrière professionnelle en Pro B du côté de Boulogne-sur-Mer et explose rapidement. Arrive la confirmation en Pro A avec trois saisons à Nanterre, puis une à Strasbourg, et deux à Limoges. Par la suite, il a joué en Italie, en Turquie et en Russie. Avant donc de revenir cette année dans le championnat de France, cette fois sur le Rocher.
Bienvenue à Mam Jaiteh, nouveau joueur de l’AS Monaco !
Mam, tout d’abord pourquoi as-tu choisi de rejoindre Monaco ?
C’est une option qui est venue assez tôt à moi dans l’année. J’ai pu me poser la question et réfléchir avec mon entourage afin de savoir si c’était un choix qui était bon à faire ou non. J’ai pu discuter et apprendre des choses sur le club, ses ambitions, et ce qu’il attendait de moi. Ça m'a paru totalement cohérent du coup de pouvoir rejoindre une équipe comme Monaco.
Tu viens de finir le championnat italien, est-ce que la déception est encore présente après cette finale perdue face au Milan ?
Le ressenti est très amer. Je suis un compétiteur avant tout. D’autant plus que c’est la deuxième fois en deux ans que je perds des finales contre Milan à titre personnel. Il y a ce goût d’inachevé en moi. Mais il faut apprendre à très vite relativiser. Bien que ce ne soit pas facile. Ces finales ont été très disputées et nous avons tout donné pour tenter de l’emporter.
Que retiens-tu de tes deux saisons à la Virtus ?
Ce que je retiens prioritairement, c’est l’ambiance, l’accueil, cette atmosphère, et cette ferveur qu’il y a autour du club. Aussi bien pendant les matchs, que dans la ville. Bologne, on appelle cette ville « basket City » et c’est réel. Les gens te reconnaissent, et ça va même au-delà de ça. Même à Rome, à trois heures de chez moi. A la fin d’un match de basket, j’ai plus en tête les chants des supporters que des fois le match en lui-même.
En Euroleague, qu’est-ce qui change pour toi dans cette compétition ?
Ce qui change fondamentalement, ce ne sont que des petits détails. Il n’y a pas de gros changements, mais c’est ce qui fait la différence. Une certaine connaissance du jeu, les actions sont plus précises, on sait pour qui on joue et pourquoi. C’est beaucoup moins hasardeux. Il y a beaucoup plus de travail derrière ça. Plus c’est clair, plus c’est établi, et plus c’est simple de s’exprimer.
Tu as joué deux fois contre Monaco cette saison. Qu’est-ce qui a pu te marquer face à eux ?
Contre Monaco cette année, ce qui m’a marqué, c’est leur caractéristique. A savoir une agressivité de tous les instants. Ils bousculaient les équipes adverses en mettant beaucoup d’énergie. C’était une équipe très athlétique et physique, et c’est comme ça qu’ils ont posé de nombreux problèmes. Avec Bologne, nous n’avons pas tenu dans ce registre. Et je pense que c’est une volonté du club d’avoir cette identité-là. Ils ont battu toutes les équipes sur ça. Et quand on voit contre l’Olympiakos en demie, ils perdent sur un run incroyable, sinon ils auraient pu aller au bout.
Est-ce que tu as un peu suivi leur parcours et saison ? C’est rare de voir pareille performance en France…
Déjà il faut se rendre compte de la difficulté de ce que le club a accompli cette saison. C’est assez incroyable et tout le crédit lui revient. C’est une saison historique, aussi bien pour Monaco, que pour le basket français. Ça fait très longtemps qu’une équipe française n’a pas réalisé pareille performance. Sans aucun doute possible, c’est une saison très positive. Même si objectivement, ils peuvent être déçus d’avoir perdu contre l’Olympiakos. Mais c’est une année qui reste pleinement aboutie et accomplie.
As-tu déjà pu échanger avec le coach ou certains joueurs ?
J’ai pu échanger avec certains joueurs oui. Je suis aussi dans l’attente de pouvoir échanger avec les membres du staff également. Je n’ai aucun doute que c’est quelque chose qui va se faire très rapidement.
Tu as commencé le basket sur le tard. Et tu as réussi à exploser au plus haut niveau. Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
Sur mon parcours, je dirais qu’il y a un mixte entre une part de chance, d’opportunisme, de talent, et de travail. C’est ce qui fait que j’en suis là aujourd’hui. J’ai réussi à jongler avec ces éléments-là tout au long de ma carrière. Avec une volonté permanente et une soif d’apprendre. Pour montrer la meilleure version de moi-même. C’est ce qui me définit. Je suis toujours à la recherche de l’excellence. Cet été je veux me préparer pour être encore meilleur que la saison dernière. Tant que j’ai cet état d’esprit, ce sera positif pour moi.
Tu connais le championnat français pour y avoir passé de nombreuses années au début de ta carrière professionnelle. Quel regard portes-tu à ce sujet ?
Je pense que c’est un championnat très relevé, et même probablement sous-estimé, en termes de niveau, d’intensité, et de compétitivité. Il y a d’autres championnats où les matchs paraissent plus faciles qu’en France. Même en étant considéré comme favori, Monaco doit disputer chaque match à fond. Ce n’est pas possible de se permettre de se relâcher. Les autres équipes seront totalement motivées et déterminées avant de jouer contre nous.