La Roca Team envoie un message fort
La Roca Team a fait le boulot et de quelle manière ! Elle est parfaitement entrée dans ces finales de Betclic Elite en disposant très facilement de Boulogne-Levallois (87-64). après avoir disputé les 20 minutes les plus abouties de sa saison. Un terrible 29-6 dans le second quart-temps a permis aux hommes de Sasa Obradovic de rejoindre les vestiaires avec plus de 30 points d’avance. Un récital, une leçon, un message fort envoyé. C’est tout un groupe qui veut ce titre, et qui s’est mis en mode Euroleague sur ce game 1. Il faudra confirmer dès lundi, avec la ferme intention de faire le break dans cette série, avant de se rendre à Roland-Garros jeudi.
LE MATCH
Une finale pour l’histoire débute sur le Rocher avec ce premier opus entre la Roca Team de Mike James et les Métropolitans 92 de Victor Wembanyama. Pour l’histoire puisque quoiqu’il arrive à l’issue de ces finales, une formation qui n’a jamais remporté le titre de champion de France sera sacrée et décrochera le graal suprême. En espérant bien évidemment que ce soit l’AS Monaco. Et pour cela, un départ idéal est nécessaire. Même si comme on l’a vu face au Maccabi, une série au meilleur des 5 matchs peut être longue et très intense.
A noter que Monaco et Boulogne-Levallois se sont affrontés trois fois cette saison avec autant de succès pour Donatas Motiejunas et ses coéquipiers. Mais tout est différent aujourd’hui, et les compteurs sont remis à zéro. Surtout que la forme ascendante des hommes de Vincent Collet rebat les cartes même si les Roca Boys s’avancent en favoris. Gaston-Médecin affiche complet pour jouer son rôle de sixième homme en tribunes, avec comme premier fidèle supporter le Prince Albert II.
Pour ce game 1 de ce choc entre les deux meilleures équipes de BetClic Elite, Sasa Obradovic a décidé de rester sur ce qui a été entrevu en quart et en demie. A savoir, laisser de côté en tribunes Donta Hall et Chima Moneke. Le cinq de départ concocté par le tacticien serbe est sans surprise avec Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, John Brown et Donatas Motiejunas. Pour les Mets, Vincent Collet fait lui aussi dans le classique avec Jones, Coulibaly, Konaté, Thomas et Wembanyama.
La finale est lancée de la plus belle des manières par les deux adversaires qui se rendent coup pour coup. Monaco prend les devants grâce à un Mike James qui régale ses partenaires en attaque. Le meneur US distille le jeu à merveille avec 5 passes décisives en plus de 6 minutes. Donatas Motiejunas, Yakuba Ouattara, Alpha Diallo se régalent. Sans oublier un grand John Brown en défense qui réalise un boulot monstrueux. Vincent Collet prend le premier temps-mort de cette rencontre avec 7 points de retard pour les siens (18-11).
A noter qu’en face, Boulogne-Levallois reste dans le coup grâce aux fulgurances de sa ligne arrière avec Jones et Brown. Mais le collectif monégasque est au diapason dans l’agressivité dans le sillage d’un John Brown omniprésent et qui montre l’exemple. L’ailier-fort est partout : au contre, au rebond, à l’interception, au scoring. Jaron Blossomgame d’un and one accentue cette avance. A l’issue de ces dix premières minutes, Monaco compte 8 points d’avance (23-15).
Les hommes de Sasa Obradovic poursuivent sur leur lancée et sont tout simplement en mode Euroleague. Collectivement, la partition est parfaite que ce soit défensivement ou offensivement. Alpha Diallo et Jaron Blossomgame apportent une densité physique face à laquelle les Mets ne peuvent pas rivaliser. Matthew Strazel répond présent à la mène, et Elie Okobo se montre clutch comme à ses plus belles heures. Sans oublier Yoan Makoundou qui supplée parfaitement John Brown en défense sur Wemby. 16 points d’avance pour l’ASM, Vincent Collet est obligé de reprendre un temps-mort (35-19).
Boulogne-Levallois est asphyxié par une défense asémiste qui ne donne rien et qui ne laisse pas le moindre espace. Quelle agressivité, quelle envie, et quelle première mi-temps incroyable livrée par les Monégasques. Le Prince Albert II est debout sur chaque action et se congratule avec le président Alexey Fedorychev président aux anges.
Mike James est le parfait leader de cette équipe. Un shoot clutch sur la tête de Konaté, suivi d’un caviar pour Jordan Loyd qui ne se fait pas prier en bon killer qu’il est pour faire franchir la barre des 20 points d’avance à ses coéquipiers (42-19). La folie s’empare de Gaston-Médecin qui acclame ses héros. Mais le récital ne s’arrête pas là. Alpha Diallo marche sur ses adversaires au rebond et prend feu aussi derrière l’arc. Mike James plante un T3 salvateur malgré Jones. Les fans sont en ébullition, la Roca Team à 31 points d’avance à la pause, après un cinglant 29-6 dans ce seul Q2 (52-21). Quelle prestation, quelle maestria, et quel départ canon dans ces finales ! Seule ombre au tableau, Matthew Strazel semble touché à l’épaule gauche.
Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic décide de revenir avec le même cinq de départ. A savoir Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, John Brown et Donatas Motiejunas. En face, Vincent Collet a cette fois mis Brown avec à ses côtés Jones, Coulibaly, Thomas et Wembanyama. Mike James et ses coéquipiers ne ménagent pas leurs efforts malgré l’issue écrite de ce game 1.
John Brown est toujours aussi précieux, au four et au moulin des deux côtés du terrain. Mike James et Donatas Motiejunas scorent également avec une certaine aisance. Ce qui a le don de déplaire à Vincent Collet. L’entraîneur de Boulogne-Levallois prend donc un nouveau temps-mort avec toujours 31 points de retard pour les siens (58-27).
Les Roca Boys sont toujours aussi sérieux. Mike James continue d’imprimer le tempo en attaque. John Brown et Jaron Blossomgame s’en donnent à coeur joie. Avant que Yoan Makoundou ne prennent parfaitement le relais avec 4 points coup sur coup. A l’aube des dix dernières minutes, Monaco compte 34 points d’avance (71-37).
Cet ultime quart-temps est bien évidemment anecdotique. Mis à part un panier du jeune espoir Ambroise Couture, son premier lors d’une finale, et qui fait que les 11 joueurs présents sur la feuille de match ont marqué. La Roca Team s’impose finalement de 23 points (87-64) et démarre donc de la meilleure façon possible ces finales de Betclic Elite. Quand les Roca Boys jouent à ce niveau, ils sont impossible à arrêter en France. Reste qu’il faudra conserver cette rigueur dès lundi soir, et surtout se méfier du réveil des Métropolitans 92 qui vont revenir à Gaston-Médecin le couteau entre les dents.
ILS ONT DIT
Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Nous avons eu une bonne approche et une très bonne attitude. Spécialement en première période, durant laquelle nous avons mis une grosse intensité, même s’ils ont raté quelques tirs. Tactiquement nous avons été bons, d’abord en arrêtant Wembanyama et puis en limitant les joueurs autour de lui. John Brown a fait du très bon boulot pour limiter Wembaynama. Ce n’est pas un bon matchup pour lui, nous le savons. Il ne faut pas se détendre pour autant. Je m’attends à une réaction de leur part. Et nous devrons être deux fois plus concentrés. On devra jouer avec la même intensité et rester sur ce message que nous avons passé. Mais il ne faut pas leur laisser de chance. Comme je le dis toujours, la règle de la jungle tue. »
Alpha Diallo (ailier de la Roca Team) : « Nous avons été très agressifs, notamment au cours du deuxième quart-temps. Nous voulions faire un gros match et c’est passé par le plan défensif. Nous savons que ce ne sera pas facile, et il fallait faire un effort d’équipe. Offensivement nous avons très bien partagé le ballon. Ce sont tous ces éléments qui nous ont permis de l’emporter. John Brown est un des meilleurs défenseurs d’Euroleague et ce n’est pas pour rien qu’il est le meilleur au niveau des interceptions. Il a parfaitement muselé Wembanyama. Nous lui faisons confiance, c’est un joueur clé. Aujourd’hui, il a pris ce match à coeur et nous avions besoin de ça. »
Vincent Collet (entraîneur de Boulogne-Levallois) : « Un deuxième quart-temps dramatique pour nous. Nous n’avons pas souvent fait ça, mais on a coulé. Il y a eu un renoncement de notre part, on a baissé la tête. Il n’y avait que des paniers faciles pour eux en transition. On a trop respecté Monaco. Le seul moyen d’exister, c’est de ne pas trop les respecter justement. J’ai trouvé mon équipe trop attentiste. On savait à la pause que cette première manche était perdue, et on voulait relever un peu la tête. Au-delà de la défaite, ce qui est inquiétant c’est le rapport de force. On a été surclassé. Pour inverser la tendance, il faut progresser d’ici lundi. Monaco a été au niveau qu’on attendait, mais nous n’avons pas su donner la réplique. On doit être irréprochable dans les comportements en permanence, ça n’a pas été le cas. J’étais obsédé par le rebond toute cette semaine, mais on ne l’a pas contrôlé. Si on veut espérer quelque chose, on ne peut pas être si naïfs. Nous avons besoin d’une réaction dans la dureté, dans le combat. Ce soir nous payons notre jeunesse aussi. C’est un autre contexte, il y a eu de la crispation. »
Armel Traoré (ailier de Boulogne-Levallois) : « Ca a été compliqué pour nous dans le deuxième quart-temps. Nous n’avons pas suivi le plan du coach, et la seule chose qu’il y a à faire, c’est de se rattraper lundi. Il faudra leur rentrer dedans, car c’est une nouvelle fois ce qu’ils vont faire. Ce n’est pas un seul match qui va décider du sort de la finale. Il ne faut pas passer par quatre chemins, ils ont été meilleurs que nous tout simplement. En deuxième mi-temps, on voulait juste montrer un meilleur visage. J’ai déjà joué ici, je voulais jouer le meilleur basket que je pouvais et aider l’équipe au maximum. Mais ça n’a pas suffi. »
LA FICHE TECHNIQUE
A Monaco, salle Gaston-Médecin, l’AS Monaco bat Boulogne-Levallois 87-64 (23-15, 29-6, 19-16, 16-27)
Monaco : 35 tirs sur 74 (10/24 à 3-pts), 7 LF sur 11, 43 rebonds (Motiejunas 8), 21 passes décisives (James 8), 4 interceptions, 9 balles perdues.
La marque : Diallo 14, James 12, Okobo 10, Brown 9, Blossomgame 8, Motiejunas 8, Loyd 7, Strazel 7, Makoundou 6, Ouattara 4, Couture 2.
Boulogne-Levallois : 26 tirs sur 61 (3/16 à 3-pts), 9 LF sur 12, 30 rebonds (Wembanyama 7), 21 passes décisives (Besson 5), 5 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : Traoré 15, Brown 10, Wembanyama 8, Coulibaly 7, Thomas 6, Ho You Fat 6, Sy 4, Jones 4, Besson 2, Konaté 2.