La Roca Team a fini par venir à bout de Strasbourg

La Roca Team a fini par venir à bout de Strasbourg

Les héros étaient fatigués, mais à l’envie, ils se sont accrochés et ont placé un coup d’accélérateur salvateur dans le dernier quart-temps face à Strasbourg. Le scénario de l’an dernier ne se reproduira pas puisque la Roca Team a remporté le game 1 de son quart de finale à Gaston-Médecin (88-84). Mais tout le monde est conscient d’avoir frisé la correctionnelle. Il faut maintenant définitivement oublier l’Euroleague dans les têtes, et se recentrer pour aller chercher une qualification en demie dès vendredi soir dans l’antre du Rhénus.

LE MATCH

Rentrée de Kaunas lundi après-midi, la Roca Team n’a pas eu le temps de souffler avec une séance vidéo dans la foulée, et tout ce qui s’ensuit avec. Les play-offs de Betclic Elite débutent ce soir à Gaston-Médecin face à Strasbourg pour Monaco, alors que l’Asvel est déjà qualifié, tout comme Bourg-en-Bresse, potentiel futur adversaire en demie. Le rythme effréné ne s’arrêtera donc qu’une fois la saison terminée. En espérant un premier titre de champion de France tant attendu par l’ensemble du peuple rouge et blanc.

Qui dit retour au championnat, dit contrainte pour Sasa Obradovic qui doit faire des choix quant à la gestion de son effectif. Deux étrangers doivent être laissés au repos. Jamais évident à ce stade de la saison. Le tacticien monégasque a donc décidé de se passer de Chima Moneke et Donta Hall. Dans son cinq de départ, sont alignés Mike James, Jordan Loyd, Alpha Diallo, Jaron Blossomgame et Donatas Motiejunas.

En face, la SIG est quelque peu miraculée, au terme d’une dernière journée complètement folle qui lui aura permis de décrocher de façon inespérée cette huitième et dernière place qualificative. Mais elle n’en reste pas moins dangereuse. Entraîné par Luca Bianchi, Strasbourg dispose d’un groupe complet et compétitif, avec l’ancien Roca Boy, Paul Lacombe en chef de file.

Le début de match des Roca Boys est catastrophique. Indigne d’un première rencontre de play-offs. Ils sont aux abonnés absents, avec de nombreuses pertes de balle, et se font également dominer au rebond par Cavalière qui est partout. Avec lui, Keene se régale sur du jeu rapide. Sasa Obradovic est obligé de prendre le premier temps-mort de cette partie après 4 minutes de jeu. Sa troupe est menée de 7 points (4-11).

Strasbourg est cependant dans la pénalité pour ces six minutes restantes dans ce Q1. Mais Donatas Motiejunas ne met qu’un lancer sur deux (5-11). Massa en met trop à chaque fois sur Donatas Motiejunas et écope logiquement d’une faute anti-sportive pour un coup de coude au visage. Gaston-Médecin se réveille pour donner de la voix, mais les visiteurs maîtrisent leur sujet avec une défense qui pose des problèmes aux asémistes (10-18).

L’homme qui sonne la révolte n’est autre que John Brown. De par son implication des deux côtés du terrain, et sa faculté a grappiller des ballons en défense. Il permet aux siens de revenir à 5 points, mais Keene au buzzer plante un T3 très compliqué malgré la présence de Matthew Strazel. 8 points d’avance pour la SIG au moment d’entamer le second quart-temps (16-24).

La Roca Team est plus appliquée en défense, forçant Strasbourg à ne pas marquer pendant 3 minutes. Mais elle ne parvient pas pour autant à mettre son jeu en place offensivement, et bafouille la plupart de ses attaques. En transition, Kurucs en profite pour laisser Monaco à distance (20-28).

Jordan Loyd peu en vue jusqu’à présent prend le jeu à son compte avec ses compères Elie Okobo et Mike James. L’arrière US y va de son petit and one, avant de faire mouche à trois points. Les Roca Boys reviennent à 4 points, et forcent Luca Bianchi à prendre le temps-mort (26-30).

Bénéfique puisqu’en sortie de temps-mort, Kurucs répond à Jordan Loyd. Et Donatas Motiejunas ne met à nouveau q’un lancer sur deux (27-33). Monaco se rapproche à deux unités grâce à Jordan Loyd et John Brown, mais se montre encore trop inconstant pour revenir à hauteur. La SIG peut compter sur un Mitchell de retour de blessure qui réalise une grosse première période (33-38).

Le capitaine Yak Ouattara ne cesse de montrer l’exemple de par son attitude rageuse, et sa volonté de guider les siens. Le Roca Boy claque un énorme dunk et fait lever les fans en tribunes. La Roca Team est à 3 points avec 1’30 minute à jouer avant la pause (35-38). Bien que bousculés pendant l’ensemble de cette première période, les Monégasques rejoignent les vestiaires avec seulement un tout petit point de retard (39-40). Un moindre mal.

Pour reprendre cette deuxième période, Sasa Obradovic revient sur le terrain avec Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, Jaron Blossomgame et Donatas Motiejunas. Et la Roca Team prend enfin les commandes. Jaron Blossomgame et Jordan Loyd dégainent à trois points, avant que Donatas Motiejunas ne régale dans la peinture (49-44). Cinq points d’avance pour l’ASM.

Strasbourg peut compter sur un Keene toujours aussi stratosphérique qui permet aux siens de recoller (49-49). Mais en face, Jordan Loyd a décidé de prendre les choses en main, et se met en mode gâchette qui ne loupe plus rien. Avec deux nouvelles bombes à trois points, il donne 6 points d’avance à la Roca Team (57-51). Le temps-mort est pris par Luca Bianchi.

Les Sigmens ne se laissent pas distancer pour autant et peuvent compter sur l’ancien de la maison monégasque Paul Lacombe. Il met 4 points coup sur coup, avant que Keene n’en plante à nouveau 5. Strasbourg repasse devant d’une toute petite possession (58-60). Alpha Diallo ne laisse pas le doute s’installer avec un and one mais Paul Lacombe est toujours là (60-61). A l’aube des dix dernières minutes, toujours ce petit point de retard pour Yakuba Ouattara et ses coéquipiers.

Une fois de plus, les Roca Boys bien qu’accrochés ressortent le bleu de chauffe. Alpha Diallo et Elie Okobo sont impossibles à arrêter en pénétration, avant que Mike James d’un cross suivi d’une passe dans le dos pour Yoan Makoundou ne régale le public (69-66). Laurent Bianchi prend le temps-mort. A juste titre avec Paul Lacombe, qui enquille encore à trois point dans le corner (69-69).

Les Roca Boys vont enfin faire une vraie série dans cette rencontre. Donatas Motiejunas plante deux lancers, Elie Okobo est toujours aussi présent dans ce fameux dernier quart, Yoan Makoundou est agressif sous le panier, et Mike James toujours aussi bon quand il pénètre. Avec en plus de ça, une défense de tous les instants. Un 10-0 plus tard, et Monaco semble avoir fait le break (79-69).

Strasbourg n’abdique pas et revient à 7 points alors qu’il reste encore 4 minutes à jouer (82-75). Et Elie Okobo fait 0/2 aux lancers à ce moment-là, ce qui relance encore un peu plus cette fin de rencontre. Keene quant à lui ne tremble pas et ramène la SIG à 5 petits points avec encore trois minutes à jouer (82-77). Ce sera irrespirable jusqu’au bout.

Mike James joue très bien le coup pour récupérer une faute offensive, mais la munition est très mal exploitée derrière. Paul Lacombe est servi derrière en transition. Les Alsaciens ne sont plus qu’à trois points alors qu’il reste 1’24 minute à disputer (82-79). Sasa Obradovic décide de prendre le temps-mort. Ses Roca Boys n’y arrivent plus sur jeu posé.

Heureusement que Strasbourg aussi ne réussit plus rien offensivement dans ces deux dernières minutes. Tout en douleur, la Roca Team assure donc ce succès primordial dans ce format au meilleur des trois manches qui ne laisse pas le droit à l’erreur. Avant de se rendre à Strasbourg, les hommes de Sasa Obradovic ont fait le plus dur en l’emportant à la maison, malgré des difficultés évidentes (88-84). Les héros de Kaunas étaient fatigués mais ont fait le job. Rendez-vous vendredi au Rhénus pour le game 2.

ILS ONT DIT

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « C’est encore plus dur que l’Euroleague. Mentalement et physiquement ça demande encore plus d’énergie. Après l’Euroleague il y a toujours ce sentiment de vide. Strasbourg au vu de son effectif et de la qualité des joueurs, méritait d’être plus haut au classement. Ils savent comment jouer ce genre de moment. Quant à nous, sur le terrain il faut donner son coeur. Ce n’est pas en étant égoïste que cela fonctionnera. Je préfère une victoire aussi accrochée que cela, qui nous mette en garde pour la suite, puisque ça renforcera notre motivation. »

Elie Okobo (arrière de la Roca Team) : « Il faut juste passer à autre chose maintenant. L’Euroleague c’est fini. On ne doit pas prendre ces matchs de play-offs à la légère. Jouer dur pendant 40 minutes, et ensemble. Chacun a voulu faire la sienne et ça a failli nous pénaliser. On a fait quelques stops défensifs, et on a su mettre nos lancers. Il faut qu’on se réveille par la suite. A Strasbourg, ça dépendra de nous, de comment on commence le match, et ce qu’on sera capable de faire. Strasbourg est une bonne équipe, et on peut tout à fait perdre contre elle. Il faut qu’on se rende compte de cela. Notre défense agressive en deuxième période nous a fait du bien. »

Luca Bianchi (entraîneur de Strasbourg) : « Je suis déçu, il y a des regrets, mais je suis fier aussi de ce qu’ont montré les gars. Nous avons essayé de rivaliser, en donnant la réplique, et en étant consistant. C’est la première fois de ma carrière qu’une équipe supérieure à l’évaluation s’incline. Mais il nous a manqués certaines choses. Des pertes de balles, peut-être plus contrôler le rythme. Nous sommes ici parce que nous le méritons, mais nous ne devons pas faire autant d’erreurs. Et les arbitres y compris. Ce qui s’est passé ce soir, ce n’est pas normal. Maintenant c’est les play-offs, on doit passer à autre chose. »

Léopold Cavalière (ailier-fort de Strasbourg) : « Nos erreurs ne sont pas flagrantes, mais elles sont petites et nous pénalisent au final. Il y a beaucoup de regrets à chaud. Il fallait une bataille intense pendant 40 minutes, surtout par rapport à leur talent offensif. Sur le papier, on est le quart le plus déséquilibré. Et pour lutter, on ne doit pas griller des cartouches bêtement. Notamment avec 19 balles perdues, et des fautes offensives évitables. On garde tout de même de l’espoir pour la suite. On a montré qu’on était capable. Face à une des meilleures équipes d’Europe, on doit être à fond pendant 40 minutes, pas 39. »

LA FICHE TECHNIQUE

A Monaco, salle Gaston-Médecin l’AS Monaco bat la SIG Strasbourg 88-84 (16-24, 23-16, 24-24, 25-20).

Monaco : 29 tirs sur 64 (5/20 à 3-pts), 25 LF sur 37, 37 rebonds (Diallo 6), 15 passes décisives (James 7), 6 interceptions, 17 balles perdues.

La marque : Loyd 19, Okobo 17, Motiejunas 14, James 9, Brown 9, Diallo 7, Blossomgame 5, Ouattara 4, Makoundou 4, Strazel.

Strasbourg : 33 tirs sur 69 (6/21 à 3-pts), 12 LF sur 16, 40 rebonds (Massa 8), 18 passes décisives (Keene 8), 12 interceptions, 19 balles perdues.

La marque : Keene 22, Lacombe 19, Massa 11, Cavalière 10, Kurucs 9, Mitchell 9, Lansdowne 4, Udanoh, Beaufort, Peterka.