
Des regrets pour la Roca Team qui s'incline en demie
La Roca Team s’est inclinée en demi-finale à la Zalgirio Arena de Kaunas face à l’Olympiakos (62-76). Une fin cruelle pour les hommes de Sasa Obradovic pour leur participation au premier Final Four de l’histoire du club. Après avoir livré une première mi-temps exceptionnelle et en tête de 12 points à la pause, ils ont pris la foudre dans un troisième quart-temps à sens unique dominé par les Grecs 27-2. Il a forcément été très difficile, et même impossible de s’en relever. L’objectif est maintenant de garder la tête haute pour tenter de décrocher une troisième place dimanche. Ce qui serait bien évidemment historique.
LE MATCH
La Roca Team est face à son histoire, tout simplement. Ni plus ni moins. Certes, elle a rempli son objectif du début de saison en atteignant le Final Four pour la première fois. Mais une fois à ce stade de la compétition, qui souhaite s’arrêter-là et ne pas voir plus loin ? Personne et encore moins la troupe d’un Mike James plus motivé que jamais à laisser une empreinte dans cette plus grande compétition européenne qu’est l’Euroleague. Pour poursuivre ce rêve, et revenir dimanche avec une chance de soulever le trophée, il faudra vaincre l’Olympiakos, premier de la saison régulière.
Les Roca Boys l’ont déjà fait cette saison, à deux reprises, à chaque fois sur des scores étriqués. Mais la vérité d’hier n’est pas celle de demain, encore plus sur ce genre de format en mode Final Four avec des matchs secs. Rappelons que l’ogre du Pirée a l'expérience qui parle pour lui avec une douzième participation au F4 cette année. Et pourra compter sur 5000 fans déchaînés en tribunes comme toujours.
Pour cette première demi-finale qui ouvre les hostilités de ce week-end indécis, Monaco est dans la peau d’un outsider aux dents longues. Non sans ambition. Sasa Obradovic a décidé de faire dans le classique pour son cinq de départ avec Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, John Brown et Donatas Motiejunas. En face, Georgios Bartzokas ne chamboule rien également avec Walkup, Canaan, Papanikolaou, Vezenkov et Fall.
La Roca Team et ses nombreux joueurs ne prenant part qu’à leur tout premier Final Four n’est pas impressionné le moins du monde par l’événement en début de rencontre. Les hommes de Sasa Obradovic mettent une pression de tous les instants en défense et forcent leurs adversaires à prendre des shoots difficiles. Monaco signe le meilleur départ dans le sillage d’un Jordan Loyd étincelant, et d’un Mike James créatif à la passe (8-4).
Papanikolaou récolte une faute malicieuse sur un trois points et en met seulement deux sur la ligne des lancers. Donatas Motiejunas fait sa petite spéciale dans la peinture et prend le meilleur sur Moustapha Fall. Sur la séquence qui suit, il défend très bien sur l’homme et le force à faire un marché. Chez lui, l’enfant de Kaunas est bel et bien dans sa rencontre (10-6).
Avec encore 4 minutes à jouer dans ce premier quart-temps, les deux formations sont dans la pénalité. Kostas Sloukas est entré sur le terrain, Sasa Obradovic a répondu en mettant Alpha Diallo sur lui en sortie de banc. Un très bon choix puisque l’ailier monégasque musèle parfaitement le meneur phare du Pirée.
Pour l’Olympiakos, seul Canaan se montre tranchant et arrive à créer du danger en pénétration. Vezenkov et Papanikolaou trouvent tout de même la faille à trois points. Mais en face pour la Roca Team, Mike James est l’homme de ces grands rendez-vous. A trois reprises, il assène des shoots monstrueux, avant qu’Elie Okobo n’envoie Chima Moneke au dunk sur aleey-oop. 6 points d’avance pour l’ASM à la fin de ce Q1 (20-14).
Les Grecs, en bons habitués qu’ils sont, ne s'affolent pas pour autant, et peuvent se reposer sur un homme qui aime faire mal à la Roca Team. Mckissic se signale pour ses premières minutes avec un énorme trois points, et un panier sur transition suite à une perte de balle d’Elie Okobo. L’Olympiakos est revenu à hauteur et Sasa Obradovic demande le temps-mort (22-22). L’ambiance est de plus en plus chaude dans la Zalgirio Arena.
La Roca Team ne panique pas pour autant et se remet tranquillement en ordre de marche avec un trois points de Jordan Loyd dans le corner bien décalé par Elie Okobo. Ce dernier met deux lancers avant de trouver John Brown Ligne de fond (29-25). L’ailier fort US est partout sur le terrain avec son compatriote Alpha Diallo. Ce duo infatigable en défense met au diapason tous ceux qui veulent se frotter à lui. Donta Hall est pas mal dans le genre avec un contre monstrueux sur Sloukas qui ne trouve pas la parade.
Mike James décide de reprendre les choses en main offensivement, et plante un shoot mi-distance sur la tête de Sloukas. Avant qu’Elie Okobo ne se distingue une fois de plus. L’arrière international français résiste le long de la touche pour monter au lay-up, avant de planter un T3 en transition qui calme comme il faut la furia grecque en tribunes (38-28). A noter la récupération de balle énorme de Donatas Motiejunas lors d’une grosse lutte avec Black, bien secondé par John Brown qui s’est jeté comme un mort de faim au sol.
Avec 10 points de retard, Georgios Bartzokas a fait le choix logique de prendre un temps-mort. Rien n’y fait dans ces 20 premières minutes pour l’Oympiakos, dominé par une Roca Team qui en veut tout simplement plus, et prête à y laisser sa vie sur le terrain. Yak Ouattara et ses coéquipiers sont tout simplement monstrueux en défense. Avec trois nouveaux lancers de Mike James, les hommes de la Principauté rentrent aux vestiaires avec 12 points d’avance (41-29). Un matelas confortable mais il faudra surveiller la révolte du Pirée.
Au retour des vestiaires, les deux coachs ont fait le choix de mettre les mêmes cinq de départ que lors de l’entame de cette rencontre. A savoir pour Sasa Obradovic : Mike James, Jordan Loyd, Yakuba Ouattara, John Brown et Donatas Motiejunas. Pour son homologue Bartzokas : Walkup, Canaan, Papanikolaou, Vezenkov et Fall.
Comme attendu, la révolte n’aura pas tardé. Les Roca Boys ont du mal sur toutes leurs offensives, ne trouvant plus de solution. En face, l'Olympiakos retrouve de l’énergie en haussant le curseur. Plus agressif, et retrouvant leur basket, il démarre tambour battant ce Q3. Vezenkov ligne de fond monte au dunk, Papanikolaou y va de son and one mais aussi d’un trois points. Et Fall est enfin dominant dans la peinture. Sasa Obradovic demande le temps-mort alors que les Grecs ne sont plus qu’à trois points (41-37).
La série noire se poursuit et sur un trois points de Vezenkov, la Roca Team encaisse un cinglant 15-0. Dans une ambiance survoltée, il faut maintenant faire la course derrière (41-43). Elie Okobo stoppe cette spirale infernale en transition (43-43) mais rien n’y fait dans ce Q3. L’Olympiakos force l’ASM à aller au bout de ses possessions, sans réussite. L’agressivité adverse, mélangée à la perte totale de contrôle de Monaco, font la bascule dans cette demie.
Le cauchemar se poursuit puisque les Roca Boys vont tout simplement encaisser un 13-0 pour finir ce troisième quart-temps. Les hommes forts grecs répondent présents avec le MVP Vezenkov en chef de file. Sur un nouveau 13-0 encaissé, à l’aube des dix dernières minutes, la Roca Team a 13 points de retard (43-56). Difficile de voir comment elle peut se relever de ce terrible Q3 terminé sur un 27-2.
Monaco n’abdique pas pour autant et tente de combler ce retard tant bien que mal avec Elie Okobo et Mike James. Les Roca Boys reviennent à 9 points et provoquent le temps-mort de Georgios Bartzokas (51-60). Mais c’est difficile tant l’Olympiakos paraît serein et tranquille dans ce second acte avec un duo Vezenkov-Fall totalement dominateur dans la peinture (55-66).
Au bout d’une nouvelle saison exceptionnelle en Europe avec cette fois un Final Four à la clé, la Roca Team s’arrête finalement en demie après une demie qui laissera d’énormes regrets au vu du scénario de la rencontre. L’Olympiakos n’a pas fini de hanter les esprits de nos joueurs asémistes, après l’élimination de l’an dernier en quart lors du game 5 décisif au Pirée. Difficile à encaisser, mais les pensionnaires du Rocher apprendront de cette défaite, pour revenir encore plus forts.
ILS ONT DIT
Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : " Je veux d’abord féliciter l’Olympiakos pour sa victoire et son incroyable troisième quart-temps. Ils méritent leur qualification en finale. Je disais avant le match que ce n’était pas grave si jamais on s’inclinait car on avait moins d’expérience. Mais ce scénario nous laisse d’énormes regrets. Nous avons dominé la première période après avoir joué un grand basket et on y croyait très fort. Et puis il y a ce troisième quart-temps qui nous fait très mal, qui change complètement le momentum de cette partie. Des absences difficiles à expliquer, qu'on a déjà eues par le passé à ces mêmes moments. Il faut se relever et aller de l’avant. On peut encore écrire une page de l’histoire du club dimanche en cas de succès. "
Oleksiy Yefimov (manager général de la Roca Team) : " Le Real, le FC Barcelone et l'Olympiakos étaient présents lors du dernier Final Four. Le seul nouveau venu est la Roca Team qui a remplacé l'Anadolu Efes Istanbul, champion sortant. Il s'agit déjà d'un exploit historique et exceptionnel. L'expérience n'a pas de prix et pour l'acquérir, il faut parfois en payer le prix fort. Ce soir, nous n'avons pas perdu, mais nous avons acquis une expérience qui nous aidera à l'avenir et nous rendra certainement plus forts. Nous pouvons être fiers de ce parcours historique. "
Yakuba Ouattara (capitaine de la Roca Team) : " On a cherché à sauver la baraque individuellement au lieu d’apporter une réponse collective dans ce troisième quart-temps. Nous sommes retombés dans des travers déjà vus, qu'il ne fallait pas commettre ce soir. C’est une très grosse déception car nous étions arrivés ici avec beaucoup d’envie. Après notre première mi-temps, nous pensions vraiment que nous pouvions le faire. On doit se remobiliser pour le match de la troisième place dimanche afin de montrer un tout autre visage. "
Jordan Loyd (arrière de la Roca Team) : " A mon avis, ils n’ont rien fait de spécial dans ce 3e quart-temps, tout est de notre faute. Notre erreur a été de ne pas réussir à contenir leur jeu habituel, au moment où ils ont haussé leur niveau de jeu. On a laissé trop de paniers faciles, ce qui leur a permis de rentrer dans leur rythme, car on n’était pas en place défensivement, aussi bien qu’on l’a fait en première mi-temps. Nous avons joué deux matchs différents dans une même rencontre. On veut revenir l’année prochaine, on va construire sur cette saison et cette expérience au Final Four pour la suite. Ce n’est pas la fin d’un rêve, juste une leçon pour l’avenir. On peut vraiment apprendre beaucoup de ça. "
LA FICHE TECHNIQUE
A Kaunas, Zalgirio Arena, l’Olympiakos bat l’AS Monaco 76-62 (14-20, 15-21, 27-2, 20-19)
Olympiakos : 25 tirs 48 (7/19 à 3-pts), 19 LF sur 33, 37 rebonds (Papanikolaou 8), 23 passes décisives (Sloukas 7), 7 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : Vezenkov 19, Papanikolaou 15, Fall 12, Sloukas 9, Canaan 7, Mckissic 5, Larentzakis 4, Black 3, Bolomboy 2, Walkup, Peters, Lountzis.
Monaco : 20 tirs sur 55 (5/24 à 3-pts), 17 LF sur 24, 33 rebonds (Hall 7), 10 passes décisives (Okobo 5), 5 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : James 17, Okobo 17, Loyd 11, Motiejunas 7, Brown 4, Moneke 2, Hall 2, Diallo 2, Ouattara.