Un sommet face à l'Olympiakos pour atteindre la finale

Un sommet face à l'Olympiakos pour atteindre la finale

C’est un rêve qui devient réalité. Monaco participe ce week-end au Final Four, réunissant les 4 meilleures équipes de la saison d'Euroleague. Signe du chemin parcouru ces dix dernières années. Une ascension fulgurante et XXL. Il y 8 jours de cela, Gaston-Médecin vivait une soirée d’exception et mémorable, comme seul le sport peut offrir, avec ce game 5 de folie entre la Roca Team et le Maccabi qui a vu les hommes de Sasa Obradovic prendre le meilleur finalement dans les 3 dernières minutes, pour rallier le F4 au terme d’une série tout bonnement époustouflante et qui a atteint des sommets en termes d’intensité et de dramaturgie.

Un petit novice dans la cour des grands serait-on tenté de dire. La Roca Team pour sa deuxième participation à l’Euroleague, prendra donc part au Final Four à Kaunas, après avoir échoué l’an dernier aux portes de cet exploit, en s’inclinant lors du match 5 en terre grecque face à l'Olympiakos. C’est justement face au Pirée que Mike James and co iront demain chercher une place en finale face au vainqueur du choc des titans espagnols entre le Real et le Barça. Coup d’envoi à 17h, heure française, et 18h heure locale en Lituanie. 

La Roca Team a pris la voie des airs hier après-midi

La Roca Team comme à son habitude s’est entraînée hier en fin de matinée à Gaston-Médecin après une petite séance vidéo. Par la suite, déjeuner tous ensemble, et direction l’aéroport pour s’envoler sur les coups de 16h du tarmac de l’aéroport de Nice. Les Roca Boys sont arrivés après 2h30 de vol, et ont pu rejoindre leur hôtel, où logent également les trois autres équipes de ce Final Four. Repas dans la bonne humeur, légers soins pour ceux qui en avaient besoin, et une bonne nuit de sommeil pour récupérer. 

Aujourd’hui une matinée consacrée principalement aux médias et à tout ce qui entoure ce week-end qui s’annonce comme un moment d’histoire du club de l’AS Monaco. Puis en fin d’après-midi, direction la mythique Zalgirio Arena et ses 15 500 places pour un léger entraînement avant de retourner à l’hôtel pour effectuer une séance vidéo. 

Donatas Motiejunas, l’enfant du pays et de la ville de retour à la maison

A l’arrivée à l’aéroport de Kaunas aux alentours de 20h30 hier soir, les Monégasques ont pu voir une horde de journalistes et de fans présents. Tous ces derniers étaient venus pour une seule personne : Donatas Motiejunas. Le pivot lituanien de l’ASM est un enfant de Kaunas, a été formé au Zalgiris, et a donc été accueilli comme il se doit.

Donatas Motiejunas, une histoire qui date de 2005

D-Mo comme on le surnomme a commencé le basket à Kaunas il y a 25 ans ans de cela. Il a fait toutes ses classes chez les équipes jeunes du Zalgiris, avant d’intégrer l’équipe professionnelle en 2007. Il y a passé une saison avant de rejoindre l’autre club de la ville et d’exploser aux yeux de l’Europe et puis de la NBA par la suite. En sélection nationale, il joue avec toutes les équipes jeunes, étant champion d’Europe des moins de 18 ans en 2007 et 2008, ainsi que champion du monde des moins de 19 ans en 2009. Il était finaliste de l’Euro 2013, remporté par… la France.

Le Final Four : Un accomplissement qui ne souffre d’aucune contestation

La Roca Team va tenter d’écrire un peu plus l’histoire du club en allant pourquoi pas au bout de ce rêve, et qui récompenserait une saison tout simplement exceptionnelle, marquée par une régularité chronique. La troupe de Sasa Obradovic a toujours été dans le peloton de tête en Euroleague cette année, ne quittant jamais le top 5. C’est donc logiquement et avec un grand mérite, que les Asémistes se retrouvent à lutter avec 3 bastions du basket européen que sont l’Olympiakos, le Barça et le Real. Et si Monaco s’imposait aussi comme un mastodonte en devenir lors des prochaines années ? 

Un roster au complet

Sasa Obradovic pourra compter sur un roster au complet et en forme. Au meilleur moment de l’année. Mike James est ok après sa légère blessure en fin de match face au Maccabi. Chima Moneke a prouvé que coach Sasa peut encore compter sur lui, et qu’il sera intéressant de lui donner des minutes pour donner du fil à retordre à Vezenkov. En bref, tous les voyants sont au vert. 

Avantage psychologique pour Monaco 

Cette saison, la Roca Team et l’Olympiakos se sont affrontées à deux reprises. Une première fois en octobre dernier au Pirée et une seconde sur le Rocher en début d’année 2023. Avec au total, deux victoires pour les hommes de Sasa Obradovic. A l’aller, de 5 points (81-76) grâce à un duo Mike James-Elie Okobo étincelant (43 points à eux deux). Au retour, dans une rencontre très défensive, Monaco a fait la différence en seconde période pour prendre le meilleur sur son adversaire (64-60). Deux succès qui peuvent donc compter dans les têtes, même si sur un match sec, les compteurs sont remis à zéro.

Le quart de l’an dernier encore dans toutes les têtes 

On s’en souvient encore comme si c’était hier. Une série inoubliable durant laquelle la Roca Team a gagné le respect de toute l’Europe, en prouvant qu’il fallait compter sur elle. Une série incroyable, durant laquelle les deux équipes se sont rendues coup pour coup, et qui ne pouvait que se clore dans le money-time d’un game 5 irrespirable dans l’antre chaude bouillante du Stade de la Paix et de l’Amitié. Une défaite qui a marqué l’ASM mais qui lui a aussi servi pour grandir, et en être là aujourd’hui.

Mike James et le Final Four 

Le meneur #55 de la Roca Team, est le seul Roca Boy à avoir disputé un Final Four d’Euroleague (sous le maillot de Vitoria en 2016). Mike James est un enfant du Pana en Grèce, mais éprouve du respect pour le rival éternel :  « Même si j’ai été leur adversaire par le passé (quand il évoluait au Pana), ils jouent au basket de la bonne façon. Ils jouent dur, ils jouent en équipe, et ils sont bons. Donc j’ai beaucoup de respect pour eux. »

Mike James et Sloukas se sont affrontés au Final Four en 2016 

Mike James disputera donc le deuxième Final Four de sa carrière. Le premier en 2016 s’était soldé par une défaite en demie face au Fenerbahçe (88-77), lui qui portait les couleurs du Caja Laboral (Baskonia). En face de lui, il y avait tout simplement Kostas Sloukas MVP de la rencontre qui avait fini la rencontre avec 13 points et 20 d’évaluation. Deux des plus grandes références de l’Euroleague à ce poste qui se connaissent par cœur vont donc à nouveau croiser le fer à ce stade de la compétition.

D-Mo et Papanikolaou anciens Rockets 

Le pivot lituanien de la Roca Team Donatas Motiejunas et le Grec Kostas Papanikolaou, l'intérieur emblématique de l'Olympiakos, se connaissent bien. Ils portèrent ensemble la tenue NBA des Houston Rockets en 2014-15, quand Houston parvint jusqu'en finale de conférence. D-Mo tourna cette saison-là à plus de 12 points de moyenne, 3e meilleur marqueur des Rockets derrière James Harden et Dwight Howard.

Isaiah Canaan et John Brown anciens coéquipiers et amis dans la vie 

On se souvient que lors du titre de la Roca Team en Eurocup en 2021, elle avait face à elle en finale une véritable armada. L’Unics Kazan était composé de tops joueurs, et encore la saison d’après en Euroleague avant le retrait des clubs russes de la compétition. Parmi eux, John Brown l’ailier-fort actuel de l’ASM et Isaiah Canaan l’arrière du Pirée. Des éléments forts de leur effectif respectif, et amis dans la vie. Isaiah Canaan a déclaré sur JB : « On se parle presque tous les jours pour prendre des nouvelles l’un de l’autre. C’est un joueur incroyable, capable de défendre sur n’importe qui et il mérite d’être là. J’espère qu’il n’augmentera pas ses stats d’interceptions contre nous (rires). »

Motiejunas et Sloukas, même génération

En 2008, la Grèce et la Lituanie s’affrontaient en finale de l’Euro U18 en Grèce. Un certain Donatas Motiejunas était nommé MVP de la compétition, tandis que Kostas Sloukas, meneur de l’Olympiakos, était élu dans le 1er cinq. Deux grands talents à l’aube de deux carrières géantes, qui se retrouvent une fois encore en duel ce mardi au pied du Rocher.

Moustapha Fall, ancien de la maison

Cette rencontre face à l’Olympiakos sera l’occasion de voir à l’œuvre un ancien joueur de la Roca Team, Moustapha Fall. Le pivot international français, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo, a porté le maillot Rouge et Blanc en 2014- 2015 en Pro B, la saison de la montée sous les ordres de Zvezdan Mitrovic. Passé par Antibes et Chalon-sur-Saône, il s’est ensuite exilé en Turquie (Sakarya Büyükşehir Basketball et Turk Telekom Ankara) et en Russie (Lokomotiv Kuban Krasnodar) avant de revenir en France en 2020 à l’ASVEL. Depuis le début de saison 2021- 2022, il fait les beaux jours de l’Olympiakos et représente l’un des éléments de base du coach Georgios Bartzokas. Un véritable point d’ancrage dans la peinture dont se servent à merveille les Grecs.

Sasha Vezenkov la star du Pirée MVP de l'Euroleague

Même si cette formation s’appuie avant tout sur un collectif impressionnant, on ne peut pas enlever qu’elle est avant tout guidée par l’ailier-fort Sasha Vezenkov. Il fait les beaux jours du club grec depuis 2018 et s’est affirmé comme la star, bien accompagné par la légende grecque Kostas Sloukas. Le Bulgare a été élu MVP de cette saison d’Euroleague avec une évaluation à 25,3 (17,2 points, 6,8 rebonds en moyenne par match), et est même annoncé avec insistance en NBA du côté des Sacramento Kings pour le prochain exercice. Affaire à suivre, puisqu’il a également prolongé à l’Olympiakos jusqu’en 2025.

L’Olympiakos, ce géant grec qui dispute son 12ème Final Four

Le club du Pirée, champion de Grèce en titre (13 fois sacré) a remporté trois fois l’Euroleague dans son histoire (1997, 2012 et 2013) et a été cinq fois finaliste (1994, 1995, 2010, 2015 et 2017). Au total, les pensionnaires de la capitale ont pris part à pas moins de 11 Final Four entre 1994 et 2022. Cette année, il s’agit donc du 12ème Final Four pour les Grecs qui ont aussi remporté la coupe intercontinentale en 2013.

Olympiakos, la continuité

Le demi-finaliste 2022 (battu au Final Four par l'Anadolu sur un buzzer beater de Micic l’an dernier) n’a pas beaucoup changé. Tyler Dorsey, le meneur, a rejoint la NBA avant d’aller au Fener pour la fin de saison, et a été remplacé par l’ancien coéquipier de John Brown à Kazan, Isaiah Canaan. Sous les ordres de Georgios Bartzokas, les redoutables Thomas Walkup et Kostas Sloukas sont toujours là. Tout comme Giannoulis Larentsakis, le natif de Maroussi. A l’aile, le MVP du quart de finale, Sasha Vezenkov, a rempilé au Pirée de même que le puissant McKissic et l’emblématique Papanikolaou. Alex Peters, en provenance de Baskonia (10,7 pts) est arrivé en renfort. Dans la peinture, l’Olympiakos est encore plus armé : le géant international tricolore Moustapha Fall (2,18m) est désormais épaulé par l’ancien pivot du Maccabi Tel Aviv, Tarik Black, et par l’ancien ailier-fort du CSK Moscou durant 4 ans, Joel Bolomboy, né à Donetsk (Ukraine) d’un père congolais et d’une mère russe.

Des duels clés 

Cet Olympiakos-Monaco promet d’être indécis, et il y aura de nombreux duels scrutés aux quatre coins du terrain. A l’arrière Canaan et Walkup feront face à Mike James et Jordan Loyd. Sans oublier les sixièmes hommes qui peuvent tout changer que sont Kostas Sloukas et Elie Okobo. Alpha Diallo et Papanikolaou joueront leur rôle de couteau suisse à l’aile. John Brown devra montrer toutes ses aptitudes de grand défenseur pour limiter le rendement de Sasha Vezenkov. Et dans la peinture, ça risque de voler haut en altitude avec Donta Hall opposé au Français Moustapha Fall.

La Zalgirio Arena au sein de Kaunas, ville temple du basket 

La Zalgirio Arena (15.442 places) a été inaugurée en 2011. Bâtie sur l’île Nemunas (du nom du fleuve qui traverse la ville), elle succéda à la légendaire Kaunas Sport Hall (5.000 places) nichée à côté d’un grand parc, qui abrita des joueurs mythiques dont le géant Arvydas Sabonis, et où Donatas Motiejunas effectua donc ses débuts dans le monde professionnel de la balle orange. Le basket est le sport roi en Lituanie. Parmi les innombrables grands joueurs également originaires de Kaunas, citons Sarunas Jasikevicius, le coach du Barça, Zydraunas Ilgauskas, l’ancien pivot mythique des Cavaliers, Sarunas Marciulonis et tant d’autres.

Près de 5000 fans grecs attendus 

Comme toujours lors de ces Final Four, les Grecs de l’Olympiakos se déplacent en nombre. Une ferveur comme il n’y a que très peu en Europe. Cette année, le F4 à Kaunas ne déroge pas à la règle. Le club du Pirée sera celui qui aura le plus de représentants en tribunes. Proches des 5000, les fans feront tout pour enflammer la Zalgirio Arena. 

La Watch Party à Gaston-Médecin avec les Barjots Dunkers 

Pour les supporters monégasques qui n'ont pas pu faire le déplacement jusqu'à Kaunas, il sera possible de regarder le match tous ensemble du côté de Gaston-Médecin. Près de 1200 fans sont attendus et pourront profiter des animations prévues avec un DJ et bien évidemment les inévitables Barjots Dunkers qui assureront le show pour un spectacle de qualité. En espérant la qualification pour la finale au bout, afin de voir le Rocher s'embraser. 

TV : Un dispositif exceptionnel avec Skweek TV, à suivre aussi sur Monaco Info et La Chaîne l’Equipe 

Un dispositif exceptionnel en direct de Kaunas Pour l’occasion, SKWEEK délocalise son antenne au sein de la Zalgirio Arena de Kaunas, en Lituanie. David Cozette, Ali Traoré et Stephen Brun seront aux commentaires et prendront l’antenne une heure avant chaque rencontre aux côtés de Maximilien le Liard et Alain Digbeu. Julie Yalap et Charlotte Sauvaget seront quant à elles au plus près du terrain pour recueillir les impressions et les réactions des joueurs. Près de 7 heures de direct. Monaco Info diffusera également toutes les rencontres de Monaco ce week-end pour les résidents de la Principauté. Monaco vs Olympiakos sera aussi à suivre sur la Chaîne l’Equipe.

L’autre demie : le choc des géants d’Espagne

Après la demi-finale entre Monaco et l’Olympiakos, aura lieu celle entre les deux mastodontes d’Espagne que sont le Real et le Barça. Un classique pour les amoureux du basket qui fait saliver d’avance. Les plus gros palmarès espagnols s'affrontent pour la sixième fois déjà cette saison. Le club merengue mène 3-2 dans les confrontations avant l’affrontement le plus important entre les éternels rivaux.

7 français au Final Four

La France sera bien représentée lors de ce Final Four avec bien évidemment l’AS Monaco en tant que club. Mais aussi de par ses joueurs. Ils seront 7 au total : Okobo, Ouattara, Makoundou, Strazel, Fall, Cornelie, Causeur. Il aurait pu en avoir deux de plus, mais Vincent Poirier est blessé, tandis que Yabusele est suspendu suite à la bagarre générale qui avait eu lieu lors du match 2 face au Partizan.

ILS ONT DIT 

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Le Final Four c’est quelque chose qui fait saliver toutes les équipes qui disputent l’Euroleague. C’est là où il y a les meilleurs joueurs, les meilleurs coachs. C’était un objectif avoué pour nous du début de saison, et nous avons réussi à le faire. Maintenant à nous de continuer sur cette voie pour se donner le droit de rêver. On sait que nous sommes aux côtés de clubs qui ont une grande histoire. Nous avons mérité d’être là et les joueurs vont se battre jusqu’au bout. Face à L’Olympiakos, la clé ne sera pas Vezenkov. Ce sera avant tout collectif, et il faudra en grande partie limiter l’influence de Sloukas. C’est une belle page pour le club de Monaco et le basket français. »

Mike James (meneur de la Roca Team) : « Ma première et seule fois pour un Final Four c’était il y a sept ans déjà maintenant. J’ai rejoint le club pour ça l’an dernier qui avait cette ambition, et nous y sommes parvenus au prix d’une belle saison. Maintenant, c’est sympa d’être ici pour ce bel événement. A nous de tout faire pour tenter de l’emporter et aller au bout de cette aventure. Sur des matchs secs comme c’est le cas lors de ce week-end, il n’y a pas de favori. Tout peut se passer. »

Kostas Papanikolaou (capitaine de l’Olympiakos) : « C’était une année incroyable pour nous. On voulait se qualifier pour ce Final Four une nouvelle fois, et nous l’avons fait en finissant premiers de la saison régulière. L’Euroleague est tellement difficile que ça représente forcément quelque chose d’être ici. Nous en sommes très heureux. Comme on a pu le voir en play-offs avec de grosses batailles, le classement ne veut plus dire grand-chose même si le top 4 est présent pour ce week-end. » 

Georgios Bartzokas (entraîneur de l’Olympiakos) : « Nous sommes très contents d’être ici pour jouer à ce plus haut niveau européen que représente le Final Four. C’est un sentiment incroyable, c’est une autre compétition qui commence ce week-end. J’ai échangé avec mes collègues entraîneurs et nous sommes d’accord sur cela. On doit profiter du moment, c’est la récompense d’un travail monstrueux pour toutes les équipes qui seront ici. Celle qui ira au bout le méritera, et nous sommes là pour ça, pour faire fructifier ce boulot effectué depuis le début de saison et même au-delà. »