Un nouveau thriller et la Roca Team vient à bout du Pirée

Un nouveau thriller et la Roca Team vient à bout du Pirée

Décidément, ces Monaco - Olympiakos continuent d’écrire l’histoire de l’Euroleague. Une nouvelle fois, ce fut un sommet d’intensité et d’engagement. Poussée par un Gaston-Médecin en ébullition, la Roca Team a fini par prendre le meilleur sur les joueurs du Pirée au terme d’un immense combat (64-60). Avec en prime, un Yoan Makoundou qui a signé sa première dans le grand bain européen. Et le moins que l’on puisse dire, c’est prometteur pour la suite.

LE MATCH

Pour ce choc entre deux des cinq co-leaders d’Euroleague que sont la Roca Team et l’Olympiakos, Sasa Obradovic a décidé d’aligner dans son cinq de départ Mike James, Elie Okobo, Jaron Blossomgame, John Brown et Donatas Motiejunas. En face c’est aussi du grand classique avec Walkup, Canaan, Papanikolaou, Vezenkov et Fall. De quoi se remémorer le quart de finale dantesque de la saison dernière, conclu au bout des cinq manches dans l’enfer du Pirée.

Le meilleur départ est clairement pris par l’Olympiakos qui est bien plus dur sur l’homme en défense et qui met à mal des Monégasques qui n’ont que très peu de solution en attaque. De l’autre côté du terrain, les Grecs sont cliniques avec leur leader Vezenkov et Papanikolaou qui se régale à trois points et en transition. Fall ajoute deux lancers, et permet à ses coéquipiers de prendre neuf points d’avance (2-11).

Les Roca Boys sont pris face à un collectif grec tout simplement impressionnant dans ce premier quart-temps. La défense est intraitable, lit parfaitement le jeu monégasque, et Fall poursuit son chantier dans la peinture pour porter l’avance du Pirée à 12 unités (4-16). Le seul asémiste à avoir marqué en huit minutes est Donatas Motiejunas. Au final, après dix premières minutes à sens unique, Monaco court nettement après le score (8-20).

La Roca Team ne parvient pas à faire bouger correctement le ballon, et tombe face à un mur rouge et blanc imperméable. Mike James tente de sonner la révolte avec trois tirs primés consécutifs incandescents dont lui seul a le secret. Gaston-Médecin exulte et pousse ses protégés en sentant que le vent est peut-être en train de tourner (19-27). John Brown manque un lay-up tout fait pour rapprocher un peu plus les siens.

L’Olympiakos n’en demandait pas tant et ne se fait pas prier pour se redonner un peu d’air grâce à deux trois points de Peters, à chaque fois parfaitement décalé et en bonne position (22-34). Yoan Makoundou entre sur le parquet sous les acclamations de Gaston-Médecin et réalise un très bon passage. Il s’arrache sur tous les ballons, avant que le talent de Mike James et d’Elie ne permette à Monaco de revenir à six points (28-34).

La tension monte un peu plus sur le terrain entre deux équipes qui se sont construit une véritable rivalité. John Brown doit sortir sur saignement suite à un coup de Venzenkov. Peu importe, les Roca Boys restent sur leur lancée et Mike James poursuit son festival en se jouant des Grecs. À la pause, tout est relancé avec seulement trois points de retard pour Yak Ouattara and co (31-34).

Au retour des vestiaires, Sasa Obradovic décide de revenir sur le terrain avec Mike James, Yakuba Ouattara, Alpha Diallo, Yoan Makoundou et John Brown. En face, c’est un cinq de départ identique au début de rencontre avec Wallkup, Canaan, Papanikolaou, Vezenkov et Fall.

Yoan Makoundou met les deux formations dos à dos pour la première fois dans cette rencontre, avant que Yakuba Ouattara ne fasse mouche à trois points dans le corner pour faire passer devant la Roca Team (37-34). Le momentum a peut-être changé de camp, avec cette fois l’Olympiakos qui a du mal à se trouver offensivement.

Le combat est bel et bien lancé, avec une intensité digne des playoffs. Ca se rend coup pour coup, et la Roca Team garde une courte tête d’avance grâce à un Alpha Diallo au four et au moulin (41-39). Quant à Yoan Makoundou il est tous simplement aussi aérien que Donta Hall et fait des ravages à l’image de cette claquette dunk tout simplement ébouriffante (43-39). Gaston-Médecin se lève comme un seul homme.

Elie Okobo sert parfaitement Donatas Motiejunas qui s’en donne à coeur joie avec un dunk, fait assez rare pour le pivot lituanien. L’Olympiakos n’a marqué que 6 petits points en 9 minutes dans ce troisième quart-temps. Mais les Grecs restent dans les clous à 5 points des Roca Boys (45-40). A l’aube des dix dernières minutes, Monaco mène finalement de 4 points (46-42). C’est une rencontre très défensive.

C’est toujours aussi indécis, et dans ces moments-là, les grands joueurs font la différence. Alpha Diallo est sur un nuage dans cette seconde période et ne cesse de dégager une énergie débordante. Sur un trois points avec la faute, il donne sept points d’avance à la Roca Team, mais Peters réplique derrière l’arc (52-48).

C’est un jeu d’échecs, et c’est clairement à celui qui sera le plus solide. Sur un 6-0, les pensionnaires du Pirée reviennent à un tout petit point et forcent Sasa Obradovic à demander le temps-mort alors qu’il reste 5 minutes au tableau d’affichage (52-51). Les nerfs des joueurs vont être mis à rude épreuve jusqu’au bout.

Yoan Makoundou ne met qu’un lancer sur deux, tandis que Sloukas ne tremble pas pour égaliser alors qu’il reste 3’24 à jouer (53-53). Monégasques et Grecs sont dans la pénalités. Monaco est poussé par un public en ébullition. Alpha Diallo et Yoan Makoundou s’en nourrissent pour faire mouche à trois points (59-53): Peters une fois de plus répond et garde le suspense intacte (59-56). C’est le moment tant attendu avec le money-time de ce choc.

La pression de Walkup permet à l’Olympiakos de récupérer la balle sur la mise en jeu, et Mckissic égalise juste derrière d’un trois points dans le corner (59-59). C’est irrespirable à Gaston-Médecin alors qu’on entre dans la dernière minute. Mike James qui a juste mis un lancer dans ce second acte met un panier crucial avec un petit flotteur (61-59). Juste derrière Sloukas se manque à mi-distance, et Alpha Diallo est envoyé sur la ligne des lancers.

L’ailier de la Roca Team met le premier mais manque le deuxième (62-59). Il se précipite pour faire faute sur Sloukas afin d’éviter le trois points. Le Grec loupe volontairement le second mais le rebond est monégasque, et Mike James scelle l’immense succès de la Roca Team d’un dunk qui fait chavirer les supporters (64-60).

IL ONT DIT

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : " Bravo à mon équipe. C'est une grande performance.  C’était un match en mode playoffs, avec beaucoup d’énergie, d’intensité, de tactique aussi. On a gagné avec le cœur. Une mention pour spéciale Yoan (Makoundou), qui a été fantastique à partir du moment où il est rentré, ses rebonds offensifs ont changé la face du match. "

Yoan Makoundou (intérieur de la Roca Team) : " C’était une très grande soirée. Pour ma première en Euroligue, je suis satisfait ! Quand je suis entré, je voulais tout donner. C’était un match très physique, alors j’ai voulu apporter de l’énergie, du rebond, de l’impact physique… ça s’est gagné en défense, dans l’intensité. Pour finir, Mike a été décisif avec son floater. C’est un tout, une très belle victoire d’équipe. Je suis vraiment content qu’on ait réussi à aller chercher la victoire, au vu des enjeux au classement. "

LA FICHE TECHNIQUE

A Monaco, salle Gaston-Médecin, l’AS Monaco bat l’Olympiakos (8-20, 23-14, 15-8, 18-18)

Monaco : 22 tirs sur 56 (9/28 à 3-pts), 11 LF sur 17, 41 rebonds (Motiejunas 8), 11 passes décisives (Okobo 7), 7 interceptions, 19 balles perdues.

La marque : James 19, Diallo 16, Makoundou 9, Okobo 6, Motiejunas 6, Ouattara 3, Brown 2, Hall 2, Blossomgame 1.

Olympiakos : 20 tirs sur 55 (8/29 à 3-pts), 12 LF sur 21, 36 rebonds (Fall 7), 16 passes décisives (Walkup 7), 10 interceptions, 15 balles perdues.

La marque : Peters 12, Sloukas 10, Fall 9, Papanikolaou, Black 7, Mckissic 6, Vezenkov 4, Canaan 3, Larentzakis 2, Walkup.