La Roca Team passe au travers et s'incline face à la SIG
La Roca Team est tombée de haut lors de cette première manche face à Strasbourg (87-100). Jamais dans le coup offensivement, apathique défensivement, elle n’a été que très peu dans le rythme. Sans Mike James blessé au doigt, le manque de créativité du meneur s’est fait ressentir. Il faudra vite rebondir samedi en Alsace, pour tenter de décrocher une belle.
LE MATCH
Pour cette première rencontre des playoffs de Betclic Elite et la réception de Strasbourg, la Roca Team joue avec son maillot jersey édition limitée. Sasa Obradovic peut compter sur le retour de blessure d’Alpha Diallo absent depuis plus d’un mois, après avoir été touché lors du game 1 face à l’Olympiakos. L’entraîneur monégasque a décidé d’aligner dans son cinq de départ Paris Lee, Yakuba Ouattara, Alpha Diallo, Will Thomas, et Donatas Motiejunas. Manque à l’appel sur la feuille de match Mike James touché au doigt, Danilo Andjusic et Brock Motum.
La SIG est un adversaire redoutable qui a posé de nombreux problèmes cette saison aux Roca Boys, avec à sa tête Lassi Tuovi. Les Sigmens ont terminé 7ème de ce championnat de phase régulière, après avoir perdu lors de la dernière journée à Nanterre, suite à un shoot à trois points invraisemblable encaissé au buzzer.
Et ce sont bel et bien les Strasbourgeois qui entrent le mieux dans ce quart de finale. Les visiteurs mettent une énorme volonté et font preuve de jeu rapide, pour ne pas avoir à faire à la défense asémiste souvent très bien en place. Ca fonctionne bien avec Roberson et Morin (0-8). Malgré un premier panier de Diallo au forceps, Sasa Obradovic prend son premier temps-mort après moins de 3 minutes (2-10).
Paris Lee en bon soldat sonne la révolte avec des exploits individuels à répétition en inscrivant 7 points coup sur coup (9-14). La SIG trouve des solutions face à une défense aémiste légèrement attentiste. Sans Mike James, Monaco a du mal à la création et à poser ses systèmes de jeu.
Le capitaine Léo Westermann fait du bien dans ce domaine dès son entrée sur le terrain avec deux passes décisives successives pour Ibou Fall Faye et Donta Hall. Le secteur intérieur monégasque fait du bien avec un bon passage également de Donatas Motiejunas. Alpha Diallo fidèle à lui-même bondit en transition, et conclut ce quart-temps avec trois lancers (24-24). Les deux formations sont dos à dos.
L’ASM défend bien plus dur et se montre plus agressive à l’image de cette faute offensive récoltée par Léo Westermann. En attaque, les Roca Boys ont clairement ciblé le maillon faible strasbourgeois en défense. Léo Westermann et Alpha Diallo profitent de leur avantage de taille pour marquer chacun leur tour sur la tête de Roberson (30-26).
Après un temps-mort pris par Tuovi, Strasbourg s’en remet une fois de plus à du jeu très rapide, et la réussite de Taylor derrière l’arc (30-31). Ibou Fall Faye ligne de fond réplique tout de suite avec un and one (33-31). C’est un véritable chassé croisé.
Le pivot sénégalais fait preuve d’une grosse activité des deux côtés du terrain, et se régale sur une offrande de Dwayne Bacon, suivie d’un énorme dunk (37-31). Avec beaucoup plus de grinta et d’énergie, Monaco a appuyé sur l’accélérateur. C’est une véritable opposition de style avec des Monégasques qui usent du jeu dans la peinture, et des Strasbourgeois qui n’hésitent pas à beaucoup tenter à trois points.
Sur du jeu une nouvelle fois dans la raquette, Donatas Motiejunas donne 8 points d’avance aux siens (39-31). C’est le moment choisi par la SIG pour réaliser une série afin de rester plus que dans les clous. Sur un 12-0, avec deux T3 de Noua, elle reprend les commandes (39-43).
Alpha Diallo très en vue pour son retour de blessure stoppe l’hémorragie, et Léo Westermann y va de son trois points d’un shoot très compliqué (44-45). Ce premier acte est très offensif avec pas moins de 93 points marqués. Ce sont les Strasbourgeois qui virent en tête et compétent cinq unités d’avance (44-49).
Dès le retour des vestiaires, Strasbourg fait encore preuve d'une grosse adresse à trois points avec Noua et Roberson. Le danger est bien présent pour les Roca Boys qui comptent neuf points de retard (46-55). Le plus gros écart de cette partie jusqu’à présent. L’ancien villeurbannais Amine Noua a la main chaude et continue de rentrer ses shoots ouverts (50-57).
La Roca Team a beaucoup de mal et ne met pas un total engagement pour espérer s’en sortir, notamment en défense. Paris Lee, leader défensif tente de sonner la révolte en interceptant la balle et en provoquant deux lancers (52-59). Mais Monaco n’y est pas, et ne parvient pas a engendrer un run pour tenter de remonter (54-63).
La Roca Team n’abdique pas pour autant, et en met enfin un peu plus. En jouant par séquence, et sur les épaules d’un Alpha Diallo au four et au moulin, elle revient à six petits points à l’aube des dix dernières minutes (63-69). Tout va se jouer dans ce fameux quatrième et ultime quart.
La SIG est solide et se donne même 14 points d’avance grâce à deux énormes trois points de Roberson (65-79). La tâche se complique de plus en plus et Sasa Obradovic est obligé de prendre un temps-mort.
Sans idée et en manque de solution collective, Monaco est touché. Il faut s’en remettre aux prouesses individuelles d’Alpha Diallo mais ça ne suffit pas, puisqu’en face il y a du répondant. Le sursaut d’orgueil est là, et à cinq minutes du terme, la Roca Team relance le suspense sur un T3 de Léo Westermann pour repasser sous la barre des dix unités (75-84).
Les Monégasques défendent tout-terrain pour jeter leurs dernières forces dans la bataille. Sur deux lancers de Will Thomas, et un panier de Donatas Motiejunas, ils reviennent à cinq points (81-86). Malheureusement, les hommes de Sasa Obradovic partent de trop loin, et Strasbourg va finalement assurer son succès aux lancers-francs et dans le money-time (87-100). Monaco est mené 1-0 et devra arracher une belle samedi après-midi dans l’antre du Rhénus.
ILS ONT DIT
Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « A ce moment-là de la saison, la motivation doit être tout autre. Toute l'année, on a travaillé dur pour en être là, on ne peut pas jouer de cette manière. On ne peut pas être à 100% en Euroligue et à 50% en championnat de France, il faut le respecter. Strasbourg est une très bonne équipe, très physique, et ils ont joué exactement comme on pouvait s'y attendre. De notre côté, on a pas été assez tueurs, il n'y avait pas assez de motivation, de volonté. Au premier quart temps, on ne concède qu'une seule faute, on doit faire beaucoup plus, se battre sur chaque ballon, ce n'est même pas de la tactique. Il faut jouer pour son identité, sa réputation. Au prochain match, on doit montrer un tout autre visage, c'est évident. »
Léo Westermann (capitaine de la Roca Team) : « 100 points encaissés, c’est beaucoup. Au prochain match, on doit vraiment montrer un autre visage et entrer « en mode playoffs ». C’est évident qu’on n’y était pas, alors que Strasbourg était bien présent. C’est surtout mentalement que ça a pêché pour nous. En play-offs, on doit être extrêmement concentré, être vaillant et se battre sur chaque possession, et on n’a pas montré cela. Au match 2, au Rhénus, ce ne sera pas évident de gagner. On va voir de quel bois on est fait. »
LA FICHE TECHNIQUE
A Monaco, salle Gaston Médecin, Strasbourg bat l’AS Monaco 100-87 (24-24, 20-25, 19-20, 24-31).
Monaco : 30 tirs sur 56 (4/16 à 3-pts), 23 LF sur 26, 26 rebonds (Hall 7), 18 passes décisives (Westermann 6), 6 interceptions, 16 balles perdues.
La marque : Diallo 22, Lee 17, Westermann 12, Fall Faye 9, Thomas 8, Motiejunas 8, Ouattara 5, Hall 4, Bacon 2, Demahis.
Strasbourg : 37 tirs sur 63, (12/21 à 3-pts), 14. LF sur 20, 26 rebonds (Taylor 8), 22 passes décisives (Udanoh 4), 9 interceptions, 12 balles perdues.
La marque : Roberson 20, Morin 17, Noua 16, Lansdowne 14, Taylor 9, Udanoh 8, Cavaliere 5, Curier 5, Mitchell 4, Maille 2.