La troisième bataille est perdue mais tout est encore possible

La troisième bataille est perdue mais tout est encore possible

La Roca Team s’est battue jusqu’au bout en puisant très fort dans ses réserves pour remonter un handicap de 15 points dans le dernier quart-temps, et même repasser devant à l’aube du money-time sur un trois points de Paris Lee. Mais au final, l’Olympiakos en costaud a fait preuve de plus de lucidité dans les moments clés, pour aller chercher un précieux succès sur la ligne des lancers-francs (83-87). L’ASM a perdu une bataille intense, mais pas la guerre. Elle est loin d’avoir dit son dernier mot. En cas de succès lors du match 4, la rencontre décisive aura lieu à Athènes mercredi 4 mai.

LE MATCH

Pour cette première de l’histoire en playoffs d’Euroleague dans un Gaston Médecin plein comme un oeuf, Sasa Obradovic doit une nouvelle fois faire sans Alpha Diallo, insuffisamment remis de sa blessure à la cuisse. De ce fait, l’entraîneur monégasque a décidé d’aligner un cinq de départ sans surprise : Mike James, Léo Westermann, Yakuba Ouattara, Will Thomas, et Donatas Motiejunas.

Après avoir récupéré l’avantage du terrain, l’ASM est confrontée au grand d’Europe qu’est l’Olympiakos, et qui arrive sur le Rocher avec la ferme intention de récupérer à minima une des deux manches comme l’a déclaré Georgios Bartzokas en avant-match. Pour cela l’entraîneur grec a aussi fait dans le classique pour débuter avec Walkup, Dorsey, Papanikolaou, Vezenkov, et Fall.

Et ça n’a jamais tapé aussi fort dans les mains, et exulté sur chaque panier monégasque dans le petit mais chaud bouillant cocon de Gaston Médecin. Mike James lance parfaitement cette rencontre avec trois lancers-francs, auxquels Dorsey dans un duel de scoreurs répond instantanément (3-3). Ça se sacrifie sec en défense à l’image de Donatas Motiejunas qui se jette comme un mort de faim, et Léo Westermann en dernier rempart qui provoque un passage en force.

La lutte au rebond est féroce, et sur chaque impact on sent l’importance de ce game 3. Après quatre minutes de jeu, grâce à Will Thomas et Mike James, les Roca Boys sont légèrement devant (7-6) Georgios Bartzokas sort de son chapeau Lountzis qui n’avait pas beaucoup joué lors des deux premières manches en Grèce. Un choix payant avec le meneur qui inscrit 5 points coup sur coup (9-11).

L’Olympiakos s’appuie sur le très grand Moustapha Fall qui comme toujours fait mal à la troupe de Sasa Obradovic sous le panneau, de par sa taille et ses qualités athlétiques (14-18). L’entrée sur le parquet de Donta Hall fait un bien fou, et Monaco domine le rebond avec une agressivité de tous les instants. Sur trois derniers lancers-francs de Mike James, les Roca Boys virent en tête à l’issue du premier quart-temps (23-19).

Le début de second quart démarre avec un alley-oop entre Paris Lee et Donta Hall qui fait bondir les supporters comme un seul homme (25-19). Mais les Grecs corrigent le tir et apportent une plus grosse présence au rebond leur permettant de se gaver sur second ballon. L’atout numéro un visiteur Vezenkov se réveille, ce qui coïncide avec le très bon passage des siens pour reprendre les commandes (28-31).

Will Thomas est au four et au moulin. Son travail est fructifié sur une bombe à neuf mètres de l’inévitable Mike James (33-31). Moment choisi par les Grecs pour signer une série, sanctionnant deux pertes de balle asémistes (33-38). Sans s’affoler, les Roca Boys reprennent leur esprit, avec un Léo Westermann précieux en défense. De l’autre côté du terrain, Donatas Motiejunas est parfaitement trouvé dans la peinture par ses coéquipiers. Mike James sur deux lancers redonnent le lead à l’ASM (41-40). Un lead qui change beaucoup, c’est dire à quel point ce choc est indécis.

L’Olympiakos compte dans ses rangs un diable se nommant Sloukas. Le maître à jouer grec, pionnier de l’Euroleague, joue dans un fauteuil et sanctionne la passivité de la défense monégasque à son encontre. Avec 11 points, il est le meilleur marqueur des pensionnaires d’Athènes et permet aux siens de mener à la pause (41-45). Pour la Roca Team, seulement cinq joueurs ont marqué en première mi-temps, avec un Mike James à 13 unités.

L’entame de deuxième mi-temps est loin d’être idéale avec Dorsey et Papanikolaou qui rentrent deux T3. Sasa Obradovic prend immédiatement un temps-mort sur le plus gros écart du match jusqu'à présent en faveur des Grecs (43-51). Bénéfique puisque Dwayne Bacon régale derrière l’arc avec deux missiles pour répondre. Les fans exultent, Monaco n’a pas eu le temps de douter et recolle immédiatement (51-51).

Une remontée inachevée

On est sur un match qui s’emballe avec des séries de part et d’autre. L’Olympiakos à son tour y va de son 12-0, en se battant comme des guerriers sur chaque action. Moustapha Fall passe constamment devant son adversaire, et Vezenkov assomme un peu plus les Roca Boys sur un trois points (51-63). Monaco se heurte à une très grosse défense grecque, qui est entrée dans la tête des coéquipiers de Danilo Andjusic. A l’aube des dix dernières minutes, l’Olympiakos compte 13 points d’avance (58-71). 71 points marqués c’est autant que sur l’ensemble du match 1, et un de moins que lors de la seconde manche.

Au pied du mur, les Roca Boys n’abdiquent pas à l’instar de Dwayne Bacon en un contre un, suivi par un rebond offensif de Will Thomas, auteur d’une prestation de haut niveau. L’ASM repasse sous la barre des dix points (64-73).

Sur une anti-sportive grecque, Paris Lee ne manque pas la cible avec deux lancers, et Will Thomas dégaine derrière l’arc pour faire exploser Gaston-Médecin. La Roca Team n’est plus qu’à quatre points (69-73). C’est un 11-0 au cours de ce run, avec une défense retrouvée. Malgré Sloukas une fois de plus, Dwayne Bacon par une fois, et Paris Lee par deux fois mystifient la défense visiteuse à trois points. Gaston Médecin est en folie, les Roca Boys ont repris une longueur d’avance (81-80).

Ce fameux money-time est mieux géré par l’Olympiakos qui s’appuie sur les fautes monégasques pour ne pas trembler par la suite sur la ligne avec six lancers-francs consécutifs inscrits (80-85). Malgré un trois points de Dwayne Bacon à six secondes du terme (83-85), la chance asémiste est bel et bien passée. Ce diable de Sloukas auteur de 21 points valide le succès grec (83-87). L’Olympiakos mène 2-1 dans la série, avant que les deux formations ne se retrouvent dès vendredi soir.

ILS ONT DIT

Léo Westermann (capitaine de la Roca Team) : « Comme souvent sur ce genre de match, tout se joue sur des détails. C'est à ça qu'on reconnaît les matchs de playoffs, toujours très intenses. On va se poser, analyser tout ça pour repartir au combat. C'est tout l'intérêt d'une série, pouvoir faire des ajustements pour la rencontre d'après. »

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : « Sloukas est bien évidemment un joueur fantastique, qui a trouvé des bonnes positions de shoot, et bien joué le coup pour ses coéquipiers. Au début on a été trop impatients, mais malgré ça, nous avons montré une grosse force de caractère. Pour revenir, on a montré la façon dont on voulait jouer. On va se présenter avec le plein d’énergie pour le match 4. Forcément il y a beaucoup de frustration, mais ce n’est pas fini. »

Georgios Bartzokas (entraîneur de l’Olympiakos) : « C’était très important pour nous de venir gagner ici pour ce premier duel à Monaco, surtout après avoir perdu le match 2 chez nous. Il a fallu se battre pendant 40 minutes et jusqu’au bout, et s’accrocher très dur mentalement. Toute l’équipe a bien joué offensivement et défensivement pour aller chercher cette victoire. Je suis fier des gars et ce qu’ils ont montré. J’ai un grand respect pour cette équipe de Monaco, c’est une série difficile, peut-être la plus dure d’Euroleague. On devra jouer avec la même mentalité vendredi. »

LA FICHE TECHNIQUE

A Monaco, salle Gaston Médecin, l’Olympiakos bat l’AS Monaco 87-83 (19-23, 26-18, 26-17, 16-25).

Monaco : 29 tirs sur 66 (9/28 à 3-pts), 16 LF sur 21, 31 rebonds (Thomas 8), 15 passes décisives (James 8), 7 interceptions, 8 balles perdues.

La marque : Bacon 23, Thomas 15, James 13, Hall 12, Motiejunas 9, Lee 8, Andjusic 3, Westermann, Ouattara, Motum.

Olympiakos : 28 tirs sur 55 (10/24 à 3-pts), 21 LF sur 29, 36 rebonds (Vezenkov 9), 15 passes décisives (Walkup 6), 5 interceptions, 15 balles perdues.

La marque : Sloukas 21, Vezenkov 17, Walkup 13, Dorsey 11, Fall 9, Papanikolaou 7, Lountzis 5, Jean-Charles 4, Larentzakis, Mckissic, Printezis.