Monaco terrasse Strasbourg au buzzer

Monaco terrasse Strasbourg au buzzer

Et Dwayne Bacon a fait exploser le banc de touche monégasque et tout Gaston-Médecin d’un shoot ahurissant au buzzer, enfermé près de la touche, la ligne médiane à peine franchie. Grâce à cette prouesse, Monaco l’emporte après prolongation face à la SIG (105-103 AP). C’est à se demander qu’est-ce qui peut bien faire que la Roca Team ne retombe pas sur ses pieds ? Pas dans son match et en manque d’intensité pendant 28 minutes, face à une formation de Strasbourg auteur d’une grosse prestation collective, la troupe de Sasa Obradovic bien que malmenée a trouvé les ressources nécessaires pour toujours recoller au score. La fin de rencontre appartient déjà à l’histoire. Celle d’un joueur qui ne cesse de nous bluffer match après match de par sa facilité déconcertante.

LE MATCH

Pour débuter cette rencontre du haut de tableau de Betclic Elite face à Strasbourg, Sasa Obradovic à décidé d’aligner dans son cinq de départ Mike James, Alpha Diallo, Yakuba Ouattara, Ibrahima Fall Faye et Donatas Motiejunas.

Strasbourg est en confiance après sa qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Et les Sigmens poursuivent sur cette lancée dès les premiers instants de cette partie avec un Cameron Taylor impérial. Malgré une supériorité de taille dans la raquette sur laquelle s’appuient les coéquipiers de Donatas Motiejunas, ils font la course derrière (5-11).

Les Roca Boys comment souvent disposent de suffisamment de cartouches à leur arc pour ne pas se faire distancer, et réagissent immédiatement avec deux gros shoots derrière l’arc de Yak Ouattara et Ibrahima Fall Faye. Ils sont suivis de la très bonne entrée de Dwayne Bacon sur le parquet, qui joue de ses qualités athlétiques et de un contre un pour faire passer les siens devant (16-15).

L’ASM s’est remise de quelques premières minutes difficiles. A la fin de ce Q1, les deux équipes sont à égalité parfaite, et proposent un jeu plaisant de part et d’autre du parquet (21-21).

Les visiteurs ne baissent pas d’intensité et jouent dans le sillage de leur point fort sur le terrain Gaylor Curier. Il a la main chaude, et ça offre aussi des espaces à ses coéquipiers qui ne manquent pas l’occasion de prendre sept unités d’avance (23-30). Comme toujours, Monaco relance immédiatement la machine, et cette fois avec Alpha Diallo. L’ailier monégasque montre l’étendue de son talent et de sa polyvalence avec un T3 et un panier en pénétration (28-30).

La Roca Team inflige un 7-0 à la SIG pour recoller et ne pas laisser de place au doute (30-30). Mais les Strasbourgeois sont très bien en place, et prouvent qu’ils sont venus sur le Rocher pour faire un coup, à l’image de Mitchell deux fois coup sur coup en isolation (32-36). Sans oublier Gaylor Curier qui en est déjà à 15 points la pause, et se trouve à six pions de son record en carrière face à Gravelines (21 pts).

L’ASM s’en remet à Dwayne Bacon qui évolue dans son domaine de prédilection et fait mal au scoring avec 16 points en l’espace de 12 minutes. Sans lui le score serait tout autre. Cependant, la qualité de jeu collective de Strasbourg est supérieure lors de cette mi-temps initiale, et ça se ressent au tableau d’affichage à la pause (41-48). La troupe de Sasa Obradovic va devoir trouver des solutions.

La SIG revient des vestiaires avec les mêmes intentions et poursuit sa prestation collective de grande envergure. Udanoh est partout sur le terrain, et distribue les caviars pour ses coéquipiers. Et quand ce n’est pas le cas il se permet de dominer au rebond et de finir en transition, pour créer le plus gros écart du match (44-59, +15). La Roca Team manque de jus pour rivaliser jusqu’à présent.

Et même quand les Asémistes en mettent un peu plus en défense, les Strasbourgeois parviennent à rentrer des shoots difficiles à trois points, avec ses artilleurs Taylor et Maille. Les deux équipes sont dans la pénalités pour ces quatre minutes restantes du Q3. Dwayne Bacon encore lui fait la différence et replace les Roca Boys à dix unités (57-67).

Les Roca Boys n'ont jamais lâché

Monaco met bien plus d’intensité, et l’effet est immédiat. La défense est retrouvée, ce qui donne des ballons de transition à négocier. Dans ce domaine, les Monégasques excellent. Jerry Boutsiele montre les muscles pour faire mal dans la peinture, Yak Ouattara est adroit à trois points, et Mike James distille les caviars. Il n’y a plus que trois points de retard à dix minutes du terme de cette rencontre (68-71). Comme par magie.

Le meneur américain a pris les choses en main en finissant le troisième quart par un T3, et il commence le Q4 de la même manière pour égaliser et apporter une grosse dose de suspense (71-71). Le mano a mano entre les deux formations est lancé, et c’est Strasbourg qui garde les devants d’une courte tête (76-78). Il reste cinq minutes aux Roca Boys pour tenter d’aller décrocher cette victoire, alors qu’ils ont été menés la majeure partie de ce match.

L’ASM et la SIG se rendent coup pour coup, et alors qu’il reste trois minutes à jouer, le capitaine Léo Westermann d’un tir primé, refait passer devant son équipe (83-82). Une fin de rencontre totalement indécise. Mitchell impérial jusqu’à présent pour les pensionnaires du Rhénus perd un ballon important, et Mike James en transition est envoyé sur la ligne des lancers-francs (85-82).

Yak Ouattara pousse Udanoh à marcher. + 3 pour la Roca Team et 60 secondes à disputer. Strasbourg ne s’affole pas et Mitchell prend un rebond offensif, avant que Dwayne Bacon ne perde la balle, et envoie Udanoh marquer seul en transition. Et avec la faute en plus… La SIG a deux points d’avance à 18 secondes du terme (87-89).

Le ballon arrive entre les mains de Mike James qui profite parfaitement des écrans pour égaliser en lay-up (89-89). La dernière possession du temps règlementaire sera pour les Alsaciens avec 7 secondes au chronomètre. Cameron Taylor écope de la gonfle mais Léo Westermann défend bien en l’obligeant à prendre un tir difficile. C’est manqué et on file en prolongation.

Udanoh, un des meilleurs joueurs strasbourgeois, présent dans tous les domaines, marque les premiers points de cette prolongation, mais sort dans la foulée pour cinq fautes après en avoir commises deux coup sur coup face à l'expérience et la roublardise de Donatas Motiejunas.

Personne ne veut céder un pouce de terrain, et la décision se fera sur des petits détails. La SIG est dure au mal, et DeAndre Lansdowne peu en réussite jusqu’à présent envoie deux missiles pour faire vaciller Monaco (94-99). Sasa Obradovic est obligé de prendre son temps-mort alors qu’il reste 1’35.

Les joueurs du Rocher n’abdiquent jamais et reviennent pour la énième fois à hauteur grâce à des interceptions et du jeu de transition hypersonique. Avant que chaque équipe ne se rende la pareille dans les dernières possessions. Lansdowne pense donner la victoire aux siens avec un sublime fadeaway (102-103). Sasa Obradovic n’a plus de temps-mort disponible et il reste deux secondes de jeu… Léo Westermann envoie la balle sur Dwayne Bacon peu après le milieu de terrain, enfermé à gauche près du bord de touche. Ce n’est pas un problème pour le natif de Lakeland qui pulvérise cette bombe et ce shoot au buzzer dans le panier avec l’aide de la planche. Il parachève son oeuvre du soir (24 points, 8 rebonds, 21 d’évaluation) et offre une victoire presque inespérée à cette Roca Team décidément insubmersible (105-103 AP).

ILS ONT DIT 

Dwayne Bacon (ailier de la Roca Team) : " Ce soir, Dieu était de mon côté. Je savais que j’étais capable de mettre ce tir, alors je demande à Léo de me donner la balle. Même si j'étais dos au panier, je savais où et comment je devais tirer. Le match a été difficile, mais on a eu l’opportunité de gagner, et on l’a saisie. Un peu plus tôt, j’avais perdu un ballon qui aurait pu nous faire perdre. Alors je suis heureux d’avoir rattrapé le coup. " 

Sasa Obradovic (entraîneur de la Roca Team) : " Tout d’abord, on ne méritait pas de gagner. Ils ont mieux joué que nous aujourd’hui, c’est clair. Certes on peut dire qu’on s’est battus en 2MT et dans le 4QT. Mais c’est toujours le même scénario dans ce genre de match. Les joueurs doivent comprendre que chaque rencontre est une chance de se montrer et de prouver sa valeur, de respecter les fans et d'affirmer notre statut d’équipe de l'Euroligue. Il y a un niveau en dessous duquel on ne doit pas descendre, et qui doit nous permettre de dominer en championnat de France. Finalement, ce soir, on a vu toute la beauté du basket, où tout peut basculer en quelques secondes. Il y a encore du travail, la saison est encore loin d'être terminée. "

Lassi Tuovi (entraîneur de la SIG) : " A la fin du 4QT, on avait le tir pour gagner et on le rate. Paradoxalement, on met celui à la fin de la prolongation mais Monaco en rentre un derrière. Bravo à eux. Je suis très fier de mon équipe. Ils ne m’ont jamais trahi, et se sont montrés exceptionnels aujourd’hui. On a tout donné, on peut être satisfait de notre combat. Si on joue la peur au ventre contre ce genre d’équipe, on est assurés de perdre. On doit y aller sans douter, à fond. Ce soir, on a joué une grande équipe, avec de grands joueurs. Je souhaite bonne chance à Monaco pour l’Euroligue. "

Gaylor Curier (ailier de la SIG) : " On a vu ce que c’est l’Euroligue ! On aurait dû tuer le match, on ne l’a pas fait, c’est le seul petit bémol. La déception pour nous n’est que sur ce dernier tir, pas sur notre performance. Je suis très fier de mon équipe, dans l’engagement, la cohésion, la combativité. On espère que le public à la maison est fier de nous. "

LA FICHE TECHNIQUE

A Monaco salle Gaston Medecin, l’AS Monaco bat Strasbourg 105-103 AP (21-21, 20-27, 27-23, 21-18, 16-14).

Monaco : 34 tirs sur 68 (10/27 à 3-pts), 27 LF sur 36, 38 rebonds (Bacon 8), 21 passes décisives, 5 interceptions, 14 balles perdues.

La marque : Bacon 24, Diallo 18, James 17, Motiejunas 12, Ouattara 11, Boutsiele 6, Fall Faye 5, Motum 5, Westermann 5, Gray 2.

Strasbourg : 40 tirs sur 68 (13/28 à 3-pts), 10 LF sur 12, 30 rebonds (Udanoh 9), 27 passes décisives, 8 interceptions, 18 balles perdues.

La marque : Mitchell 20, Udanoh 19, Curier 18, Lansdowne 15, Taylor 13, Maille 9, Cavaliere 6, Pietrus 3.