Yak Ouattara : "Notre équipe a du caractère"

Yakuba Ouattara a assuré l’intérim en tant que capitaine de la Roca Team en l’absence de Léo Westermann qui était blessé. L’ailier monégasque a su faire son trou et sa place au sein de cet effectif, de par son travail acharné, et cette capacité à toujours donner le meilleur de soi, dans n’importe quelle condition. Il a la pleine confiance de Sasa Obradovic.

L’international français a fait un tour d’horizon des derniers sujets chauds du monde du basket, mais aussi de l’AS Monaco avec le reste de la saison qui s’annonce passionnant pour ses coéquipiers et lui.

Yak, tout d’abord comment est le groupe actuellement avec ces tristes événements ?

Tout le monde est conscient de la gravité de la situation et de l’instant. Les gars sont forcément touchés, on veut prôner la paix dans le monde entier. Voir ce qui se passe actuellement ça fait mal.

L’Euroleague a suspendu les clubs russes. Est-ce la bonne décision pour toi ?

Oui clairement, c’était difficilement envisageable de jouer là-bas, et même les alternatives sur terrain neutre devenaient compliquées avec les pays européens qui ont fermé les accès à la Russie. Il fallait des conséquences et c’est ce qui est arrivé, c’est la suite logique des choses.

En revanche, les décisions sportives ne vous avantagent pas contrairement a des équipes comme le Maccabi et le Bayern…

D’autres équipes profitent de cette situation, et forcément pour nous c’est frustrant. Ces quatre victoires contre des grosses équipes d’Euroleague, on s’est battus pour ça. Et au final, c’est comme si rien ne s’était passé. Ca peut clairement modifier le cours de la compétition et son avenir. Ca peut donner un réel coup de boost à des formations comme le Maccabi et le Bayern qui sont gagnants. Mentalement, il peut y avoir un déclic.

Parlons un peu du terrain... L’équipe est dans une forme étincelante, comment l’expliques-tu ?

Tout ce qui se passe, on le doit à Sasa (Obradovic). Il a effectué un énorme travail en imposant une rigueur à cette équipe. Les joueurs se sentent impliqués, et on a vraiment su trouver notre rythme de croisière. La clé de tout ça, c’est notre défense. C’est ce qui fait qu’on a progressé et ce qu’on est aujourd’hui.

Cette dernière victoire contre Fenerbahce, peut-on parler de match référence ?

Cette rencontre face au Fener, c’est un de nos matchs références sans aucun doute. On ne doit pas s’arrêter là, il faut continuer sur cette lancée et surfer sur la vague. Au-delà de ça, on a montré que notre équipe avait du caractère, parce qu’on était dos au mur après la défaite face à Kaunas. Ca prouve qu’on répond présent dans les gros matchs.

La méthode de travail Sasa Obradovic pour toi ?

Pour moi, c’est un excellent coach. Il y a beaucoup de respect pour lui de par son éthique de travail qui est juste incroyable. C’est quelqu’un qui ne se relâchera jamais et donnera toujours le meilleur de lui-même. Il pousse le groupe à en faire de même. Sasa ne laisse rien passer, tous les détails ont leur importance, et on le voit bien avec ce très haut niveau. Il a su faire en sorte que tout le monde adhère à son discours et sa méthode.

Tu as assuré l’intérim de Léo Westermann en tant que capitaine. Comment ça s’est passé pour toi ?

Ca s’est plutôt bien passé, j’ai essayé de donner le meilleur de moi dans ce rôle pour guider l’équipe en l’absence de Léo. J’ai dû forcer ma nature, car je ne suis pas quelqu’un de très vocal. Je suis plus un leader sur le terrain en voulant montrer l’exemple. C’est une autre expérience personnelle qui m’aide encre plus dans ma progression.

Tu es devenu une pièce essentielle de l’effectif cette saison…

Je pense que c’est grâce à mon travail et à mon sérieux. A chaque entraînement et à chaque rencontre je me donne toujours à fond. Et l’entraîneur valorise ça. J’avais déjà joué pour lui, donc je savais comment j’allais être utilisé. On se comprend tous les deux sans avoir trop à se parler, il y a cette connexion entre nous. Mon rôle est avant tout défensif, et tant que je donne satisfaction, j’aurai du temps de jeu.

On entre dans la dernière ligne droite de la phase régulière d’Euroleague. Comment l’appréhender ?

Tout devient possible et justement c’est le moment où on doit être encore plus rigoureux que par le passé. Tout va se faire sur la fin, il n’y a pas de marge d’erreur, ou alors elle est très faible.

Jeudi, Monaco se déplace sur le parquet du leader barcelonais. Un gros match pour la Roca Team…

Contre Barcelone tu es obligé de faire une grosse partie pendant 40 minutes. Le match aller en est le parfait exemple. Deux trois minutes de relâchement et la sanction est immédiate. Pour gagner on doit se mettre au niveau. Le Barça est très agressif en défense et leur talent offensif est juste incroyable. La menace vient de partout. Maintenant nous sommes en pleine confiance, et on ne doit pas se reposer sur ça. On veut faire un coup.

Enfin Yak, qu’est-ce qu’on peut souhaiter à Monaco pour le reste de la saison ?

Une qualification pour les playoffs d’Euroleague, et un doublé avec la coupe et le championnat, c’est tout ce qu’on peut nous souhaiter. En tout cas, nous avons le potentiel et l’effectif pour y arriver.