Léo Westermann débarque sur le Rocher
L’AS Monaco est heureuse d’annoncer la signature du meneur international français Léo Westermann (1m98, 29 ans) en provenance du FC Barcelone. Un renfort de poids pour la troupe de Zvezdan Mitrovic.
La Roca Team tient sa recrue qui vient tout droit de l’Euroleague. Léo Westermann a fait ses premiers pas dans la compétition reine en 2012, pour ne presque plus jamais la quitter. Partizan Belgrade, Limoges, Kaunas, CSKA Moscou, Fenerbahce, Barcelone. C’est avec tous ces grands noms du basket européen que Léo Westermann n’a cessé de s’affirmer comme un véritable métronome de cette compétition. Meneur athlétique et adroit, c’est une très bonne pioche pour l’AS Monaco.
Fils de Marc Westermann, ancien joueur professionnel de Strasbourg, il commence le basket très tôt au CO Haguenau. En minimes, il évolue au club de Gries Oberhoffen, et se trouve très vite surclassé dans les catégories supérieures. Il intègre le pôle espoir d’Alsace à 13 ans, avant de rejoindre le centre de formation du SLUC Nancy.
En mai 2010 il signe son premier contrat professionnel avec l’Asvel, et tout s’enchaîne très vite pour Léo Westermann. Il finit la saison 2011-2012 en étant élu 2ème meilleur jeune de Pro A derrière Evan Fournier, et 3ème plus grosse progression. C’est le moment choisi par Leo Westermann pour prendre son envol et rejoindre le Partizan Belgrade qui dispute l’Euroleague. Il sera élu troisième meilleur jeune européen derrière des grands noms (Valanciunas et Saric), et terminera MVP du Final Four de la Ligue Adriatique.
Par la suite, il évolue deux saisons avec le CSP Limoges (2014-2016). Léo Westermann mène son équipe tout droit vers le titre de champion de France en l’emportant face à Strasbourg en finale. Depuis 2016, l’international français a enchainé avec des grosses écuries d’Euroleague : Kaunas, Moscou, Fenerbahce, Barcelone. Avec un temps de jeu réduit du côté de Barcelone lors de cette dernière saison, il n’a pas pu montrer le meilleur de lui-même. C’est donc pour cela qu’il choisit de rejoindre l’AS Monaco, avec l’ambition de devenir un taulier, et de continuer à écrire l’histoire du club. L’homme aux 28 sélections en équipe de France débarque sur le Rocher, et apportera toute son expérience de joueur affirmé d’Euroleague.
Bienvenue à Monaco Léo Westermann !
Léo, des rumeurs annonçaient que tu souhaitais poursuivre à l’étranger. Finalement ce sera Monaco. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Une chose primordiale pour moi, c’est que le coach m’a appelé. Zvezdan Mitrovic m’a montré son projet, ses intentions, et ce qu’il attendait de moi. Quand un entraîneur te veut et que tu sens qu’il y a une certaine attraction des deux côtés, il n’y a pas à hésiter. Surtout après deux années plus compliquées personnellement, j’avais toujours l’objectif de jouer en Euroleague. J’arrive dans un club de Monaco dont j’entends que du bien depuis tant d’années, et en pleine confiance avec ce titre en EuroCup. Toutes ces conditions ont fait que pour moi c’était la bonne décision pour reprendre du plaisir, tout en jouant avec une équipe qui cherche à gagner le maximum de matchs.
Est-ce que tu as un peu suivi l’évolution du club au fil des années avec ce titre en EuroCup l’an dernier ?
Je suis beaucoup les clubs français dans ce genre de compétition. J’ai regardé les matchs de Monaco surtout à partir des quarts de finale. C’est énorme ce qu’ils ont fait avec une ascension fulgurante. Un club dans l’élite du basket français depuis seulement 2015, et qui atteint l’Euroleague en gagnant l’EuroCup, c’est du jamais vu. Il n’y a pas de secret dans cette réussite. L’environnement autour du club est sain avec des personnes bienveillantes pour le bien du club et de l’équipe, et ça c’est très important.
Tu as eu Zvezdan Mitrovic au téléphone. Qu’est-ce que tu penses de l’entraîneur ?
Zvezdan je le connais déjà depuis quelques années maintenant. Je connais sa philosophie et je la connaissais même avant de signer à Monaco. Je m’étais entraîné avec lui après mon départ du CSKA Moscou. J’étais blessé durant l’été, et il avait accepté que je m’entraîne avec son équipe de Villeurbanne à l’époque. En plus de l’avoir déjà côtoyé, j’ai été séduit par son discours simple et très efficace. Zvezdan est le genre de coach qui a tous les atouts pour faire briller une équipe moins favorite sur le papier comme ce sera le cas en Euroleague.
Cinq ans après ton dernier passage très réussi en France à Limoges avec un titre de champion de France tu reviens cette fois avec Monaco qui ambitionne de remporter cette Betclic Elite…
Je pense avoir pas mal d’expérience maintenant, lorsqu’il s’agit de gagner des titres. J’ai gagné un peu partout où je suis passé. Je sais à quel point c’est difficile. C’est épuisant, éprouvant avec beaucoup de travail derrière. Gagner un titre est un sentiment magnifique. Je vais essayer d’apporter cette mentalité, même si le club l’a déjà. Ils l’ont fait en EuroCup, en espérant que le résultat soit le même en Betclic Elite.
Depuis 2012 tu as connu sept clubs différents ( huit avec Monaco). A chaque fois, tu as disputé l’Euroleague. On peut dire que t’es un vieux routier de cette compétition ?
Oui oui, ça fait de nombreuses années maintenant que je dispute l’Euroleague et que je côtoie le gratin européen. J’ai fait beaucoup de clubs, donc j’ai pu voir à gauche et à droite, les clés qui font qu’une équipe gagne ou pas. Je suis un peu rôdé sur la question, et mon expérience est forcément un atout. Je vais faire en sorte de partager ça au maximum pour gagner avec Monaco.
L’Euroleague en un seul mot pour toi ?
La passion. Ce ne sont que des grandes équipes qui ont un passé magnifique avec des fans passionnés. La difficulté, c’est que chaque détail compte, chaque possession compte. C’est un travail mental et physique de tous les instants. On ne peut pas se permettre d’être mauvais sur une possession surtout quand on ne sera pas les favoris. Le souci du détail et la rigueur seront deux éléments très importants.
L’an dernier avec Barcelone, tu as été finaliste malheureux après avoir perdu face à l’Anadolu Efes Istanbul. Qu’est-ce qui a fait la différence ?
Ca se joue sur des détails tout simplement. Je pense que sur cette finale et la saison en général, l’Anadolu a été meilleure. Nous avons fini premiers de la saison régulière, mais ils nous ont battu deux fois pendant cette période, et après en finale. Ils ont mérité amplement ce titre. Et comme j’ai dit, en finale ce sont des petites choses qu’on ne voit pas forcément qui font la différence. C’est le très haut niveau de l’Euroleague.
Monaco va disputer pour la première de son histoire l’Euroleague. Tu es le seul joueur de l’effectif actuel très expérimenté à ce niveau. Quel sera ton rôle ?
Je pense qu’on attend de moi de partager mon expérience et de tirer le groupe vers le haut à ce niveau. Je vais avoir ce rôle puisque j’ai joué de nombreuses années cette compétition. Mais au-delà de ça, aussi d’être performant sur le terrain et aider Monaco à remporter des titres. C’est un discours simple mais efficace, et qui veut dire beaucoup pour moi. J’ai hâte de pouvoir commencer le travail.
Ton contrat avec Barcelone était valable jusqu’en 2022, mais tu as décidé de partir. Est-ce que tu avais besoin de retrouver un club avec un rôle majeur ?
Oui, c’était vraiment une envie prioritaire. Après deux ans avec la Covid, et les quelques derniers mois où j’ai vraiment peu joué, j’avais besoin de ça. Je voulais faire ce choix, pour rejoindre un club où je vais pouvoir prendre du plaisir, tout en essayant de gagner des titres. Pour moi c’est très important de combiner les deux.
Depuis tes débuts, quel est l’endroit ou tu t’es senti le mieux d’un point de vue basket ?
Sans hésiter à Kaunas. Ce sont les saisons où j’ai été le plus performant. Il y a aussi eu le Partizan Belgrade mais j’étais plus jeune à 20 ans. Je pense que c’est vraiment en Lituanie que j’ai joué le meilleur basket de ma carrière. En Euroleague, nous étions l’équipe qu’on attendait pas avec un petit budget. On avait réussi l’exploit de se qualifier pour les playoffs en finissant la saison régulière par sept victoires, dont la dernière à Madrid. C’était une expérience incroyable, parce que là-bas, le basket c’est une religion. Je vais pouvoir aussi apporter cette expérience, celle d’avoir joué dans des équipes pas toujours favorites.
Au foot, il parait que tu es un supporter inconditionnel du Racing Club de Strasbourg. Tu vas pouvoir aller voir quelques matchs à Louis II ?
J’espère bien ! Je n’ai pas pu aller voir de match à Barcelone l’année dernière à cause de la Covid-19. C’était un peu frustrant. J’espère voir quelques matchs de l’AS Monaco, d’autant plus que j’ai toujours adoré cette équipe dans le championnat. Mais après, si Strasbourg vient à Louis II, ça va être plus compliqué de supporter Monaco (rires).