Zvezdan Mitrovic, l'aventure continue

Zvezdan Mitrovic, l'aventure continue


Le coach de l’année d'EuroCup et de Jeep Elite va poursuivre sa mission sur le Rocher !

Zvezdan Mitrovic, le génial alchimiste de la Roca Team, l'homme des grands succès qui ont propulsé l'ASM jusqu'aux sommets de l'Europe, reste donc fidèle à sa maison rouge et blanche. Le natif de Podgorica, 51 ans, a signé pour trois années supplémentaire. La parole à coach Z.


Coach Zvezdan, quels ont été les ressorts de votre prolongation à l’AS Monaco ?
Après cette saison totalement inoubliable et la qualification en Euroligue, il était logique et naturel pour moi de continuer avec la Roca Team. Il est vrai que j’ai reçu des offres de différentes équipes, des offres supérieures d’un point de vue financier mais mon parcours à Monaco dépassé le cadre du travail. Il y a autre chose, une dimension supérieure, c’est un peu comme une maison que nous avons construit tous ensemble avec les dirigeants et toutes les composantes du club. On a commencé par poser les fondations en Pro b, nous avons travaillé, nous avons grandi, on a commencé à avoir des rêves, on a gagné des choses. On a connu des peines aussi, mais nous n’avons jamais cessé de bâtir et d’y croire jusqu’à cette saison incroyable, ce titre en EuroCup et cette qualification en Euroligue. Sincèrement, au fond de moi je ne me voyais pas partir avec devant nous un challenge aussi énorme à relever… Quand les choses vont de soi et paraissant naturelles, il ne faut pas trop réfléchir. Signer 3 ans est le signe d’une volonté commune de lier nos destins encore quelque temps et cela compte beaucoup.

La Roca Team 2020-21 restera celle de cette épopée fantastique jusqu’au titre de champion d’Europe, avec un effectif très concentré...
Oui, cela ne sera jamais oublié, les joueurs ont réussi quelque chose d’exceptionnel. La performance s’est située même au delà du jeu, de la tactique, de la maîtrise. Il y a eu un dépassement de soi de la part des joueurs admirable, un supplément d’âme comme on en voit rarement, qui a permis de renverser tous les pronostics. L’effort de tous a été magnifique. Il ne nous a manqué qu’un seul aspect, la chaleur et le soutien de nos supporters… Et ce fut un grand moment de pouvoir partager avec eux lors de du dernier match face à Bourg, c’était en quelque sorte le couronnement de notre saison, voir nos supporters heureux avant de boucler cette saison, c’était important.

Vos joueurs ont tous élevé leur niveau en même temps au point de former un bloc ?
Oui, tous les gars ont tenu un rôle essentiel. Des joueurs ont réussi la plus belle saison de leur carrière , comme Mathias Lessort, Marcos Knight , Rob Gray et Abdou Ndoye, pour sa première saison en EuroCup, qui a beaucoup grandi, tout le monde a très bien travaillé. Ce fut la clé pour nos résultats, pas un joueur dominant et les autres autour. Nous avons eu des leaders successifs  des joueurs qui se sont relayés pour porter l’équipe. C’est le basket que j’aime, quand la star c’est le collectif, que chacun est prêt à se sacrifier pour faire les gestes justes. C’est comme cela que j’ai fonctionné toute ma carrière. Les individualités au service du collectif, et chacun sait qu’il a un rôle important, qu’il sera amené à faire la différence un soir, que ce soit défensivement ou offensivement.

Et Rudy (Demahis-Ballou) titulaire du 5 majeur pour les quarts, les demis, la finale, c’était mieux que dans un film ?
Il nous a vraiment aidé, en quart face à Buducnost, contre Gran Canaria et même contre Kazan, l’apport de Rudy a été très important, son énergie et son implication étaient comme une bouffée d’oxygène avec notre effectif réduit (ndlr : 8 pros seulement en EuroCup).

Comment sortir un match de toute cette épopée ?
Pour nous le match le plus fondateur a été le retour contre Buducnost à Ljubljana (en quart de finale). La défaite de l’aller chez nous avait été une grosse déception. On avait mené avant de se faire rattraper dans les dernières secondes, et Mathias avait eu cette balle de match sur la dernière remise en jeu. Ce fut dur à encaisser Or, nous avons réussi à surmonter cela, à ajuster certaines choses et à gagner avec la maîtrise à Ljubljana. C’était très satisfaisant. Ensuite, quand nous avons remporté cette belle acharnée à Gaston-Médecin , je crois que l’équipe s’est dit, on peut le faire, on peut aller très loin. Tout devenait possible. Gran Canaria restera comme cette fin de match irrespirable aux Canaries, ce scénario fou, le shoot clutch de Rob Gray… Je dirais que le finale contre Unics Kazan à été un haut niveau de performance. Nous n’avons jamais paniqué, les gars ont toujours gardé un haut niveau de confiance au plus fort de la bataille.

Si le coach devait retenir un aspect du jeu parmi tous ces combats européens  ?
Si vous regardez les stats de l’Eurocup, nous sommes l’équipe la plus mauvaise aux pourcentages aux tirs à 3 pts, aux lancers, aussi l’une des plus mauvaises équipes aux passes décisives. Mais nous avons été la meilleure équipe au rebond offensif, avec une implication de tous les joueurs, l’équipe la plus efficace de toutes en transition, c’est le signe de toute l’énergie que les joueurs ont déployée. Et lorsque nous avons été grands en défense, nous avons toujours trouvé des solutions.

Cette fin de saison en championnat ?
Lorsque l’annonce du programme de fin de saison a été fait, j’ai dit que ma priorité serait de protéger la santé de mes joueurs. C’était mon devoir et je m’y suis tenu. Tout le reste, comme la décision finale de nous priver de nos deux pivots Mathias et Ibou, elle appartient à ceux qui l’ont prise.

Cette saison prochaine ?
Nous allons essayer de construire la meilleure équipe possible. Il est encore tôt, on va s’y atteler en essayant de faire du mieux possible par rapport à tous les défis qui vont se présenter. Le basket ne s’arrête jamais, il va encore falloir s’adapter, innover, trouver des solutions… Daghe Monaco !