Monaco remporte un match 1 complètement fou

Monaco remporte un match 1 complètement fou

À 40 minutes (ou plus si prolongation) d’un bonheur immense, d’une joie indescriptible, d’une euphorie exceptionnelle. Monaco a fait la moitié du chemin en dominant 89-87 les Russes de Kazan.

Malgré 10 points de retard au milieu du 3e quart-temps, la Roca Team a fait preuve d’un mental à toute épreuve pour revenir, passer devant et garder cette marge au buzzer. Décidément cette équipe est énorme sur le parquet et sur le plan émotionnel.

La rencontre démarre de la meilleure des manières avec un 5-0 et même un 13-2 après un peu plus de 3 minutes. Mathias Lessort met son équipe sur orbite avec un énorme dunk dès la première action.

Les artilleurs sont déjà de sortie avec Marcos Knight, Dee Bost et le toujours plus surprenant Rudy Demahis.

Kazan répond par un 9-0. Le pivot Klimenko se signale tout comme Canaan de loin (13-11, 6e).

Monaco ne lâche pas le scoring grâce à une défense toujours aussi solide. L’intensité est au rendez-vous dans ces 10 premières minutes. Quel début de finale !

En sortie de banc le magicien Rob Gray est utile avec 4 points en une minute (21-16, 9e).

Le dernier ballon monégasque met en lumière Abdoulaye Ndoye qui contre d’un côté du parquet et vient finir son action ensuite. Wolters conclut le QT1 pour les Russes (23-18).

Les Russes accélèrent d’entrée de QT2 avec un 6-0 et prennent l’avantage pour la première fois du match (23-24, 13e).

C’est un jeu de passe-passe qui a lieu dans le deuxième quart-temps. Chaque équipe prend l’avantage puis le perd dans la foulée.

Le capitaine Dee Bost met ses qualités en avant : vitesse et acrobatie pour finir un panier assez incroyable (32-32, 16e).

Le pivot remplaçant Klimenko (Morgan forfait pour la finale, touché au genou) fait mieux qu’un simple intérim (12 points à la pause, meilleur marqueur). Servi par Theodore, il claque même un énorme alley-oop (35-39, 18e).

Dee Bost, en patron, prend ses responsabilités pour ne pas voir l’écart grimper trop haut. Il est bien secondé par le bulldozer Marcos Knight (5 points et 2 rebonds à la pause).

Kazan entre aux vestiaires avec un avantage de deux points (42-44) mais Monaco est au contact et c’est bien cela le plus important.

Si Mathias Lessort est le meilleur marqueur monégasque, Rob Gray, lui, affiche une belle ligne de statistiques avec 9 points en 12 minutes sur le parquet.


L’entame de QT3 est délicate côté Roca Boys. Holland aligne à trois points et le MVP de la compétition Jamar Smith inscrit enfin son premier panier (42-49, 22e).

L’international français, Mathias Lessort, habitué de ces gros matches, garde la main chaude.

Klimenko, lui aussi, ne rate rien ou presque et se dirige vers son record en EuroCup (14 points à la fin du QT3). L’écart passe à 9 puis 10 points, le plus gros du match (45-55, 24e).

Rob Gray n’avait pas encore inscrit un panier à 3 points, c’est chose faite. Et il fait un bien fou.

Monaco ressert sa défense, monte le curseur intensité d’un cran et fait déjouer Kazan qui ne trouve plus la clé durant plus de 3 minutes.


Les hommes de Coach Mitrovic infligent un sublime 11-0 et passent devant (61-59, 28e). Marcos Knight et Rob Gray inscrivent chacun 4 points durant cette période faste.

Les fautes s’accumulent des deux côtés (Yeguete 4, Holland 3) mais Monaco est imperturbable sur la ligne.

À 10 minutes du buzzer final, Monaco a une petite longueur d’avance (65-64).


La tension monte encore d’un cran à Gaston Médecin. La Roca Team est dans le match et joue les yeux dans les yeux avec un cador du championnat russe.

Brown, peu en vue depuis le début du match, sort de sa boite et inscrit 6 point de suite. Mais Rob Gray lui répond avec le panier + la faute (70-70, 34e).

Comme souvent, JJ O’Brien est l’homme du money time. Le Californien est impressionnant avec deux paniers longue distance en deux minutes pour passer devant (79-78, 37e) !

Jamais l’écart jusqu’à la fin du match ne passera au-dessus des trois points, c’est dire le stress qui s’empare des corps monégasques sur place et devant la télévision.

Theodore règne en maître sur ce QT4 avec 6 points et des caviars en veux-tu, en voilà. Klimenko, encore lui, est l’auteur d’un dunk énorme en mode All Star Game (81-82, 38e).

Si le Russe Klimenko bat son record de points dans la compétition (22 points au final), la Roca Team s’appuie sur son chef Dee Bost qui ne flanche pas.

À 1 minute et 20 secondes de la fin, le lutin Rob Gray, auteur du tir vainqueur à Gran Canaria, inscrit un 3 points pour égaliser (84-84). Quel joueur !

Mathias Lessort répond sur la ligne des lancers à Klimenko qui ne fait que 1/2. Monaco passe devant (86-85).

Theodore continue son récital et permet à son équipe d’entamer la dernière minute en tête (86-87).

L’action suivante est totalement dingue et improbable. Monaco obtient 4 opportunités de tirs après 3 rebonds offensifs en haute altitude. Marcos Knight récupère une faute, ne tremble pas et réalise un 2/2. La Roca Team mène 88-87 et il reste 27 secondes.

L’action du match, celle dont beaucoup se souviendront, est signée Abdoulaye Ndoye ! Le jeune tricolore gratte un ballon importantissime dans les mains de Theodore. Rob Gray se présente sur la ligne pour boucler le match. Il met un seul lancer mais la dernière action russe ne donnera rien (89-87).

Rob Gray termine meilleur marqueur du match avec 23 points. Mathias Lessort se contente de la meilleure évaluation (28) avec 17 points, 5 rebonds, 2 contres et 6 fautes provoquées.

Monaco mène 1-0 dans cette finale d’EuroCup ! Monaco a été grand, très grand.

Clément Bigois


Les réactions


Zvezdan Mitrovic (entraîneur de l'AS Monaco) : « On s'attendait à ce genre de match, très physique. Leur entraîneur l'avait annoncé, cela s'est réalisé. On mène 1-0. On est heureux mais rien n'est fait. À Kazan, ce sera un très bon match à jouer. Il y aura de la tension et une salle avec un public. Ce sera bien. Les deux équipes ont dépensé beaucoup d'énergie sur ce match. Jusqu'au bout, on est resté très concentrés sur le plan défensif. Oui les joueurs sont allés au bout d'eux-mêmes. Mais à ce niveau, si on veut gagner des trophées, il faut savoir aller au bout de soi-même. »

Mathias Lessort (pivot de l'AS Monaco) : « On a été bons mais il ne faudra rien lâcher en Russie, peut-être jusqu’au troisième match. Rien n’est fait ! »

Dee Bost (meneur de l'AS Monaco) : « Je ne suis pas content de mon match mais ravi de la performance de toute l’équipe ! On a vraiment une équipe géniale ! »

Wilfried Yeguete (ailier fort de l'AS Monaco, au micro de RMC Sport) : « On a fait un très bon match. On a bien commencé et forcement ils allaient répondre. Kazan est une très bonne équipe qui nous a fait mal offensivement. Rien n’est acquis, on fera tout là-bas pour prendre un match et être sacré ».

Dimitris Priftis (coach de Kazan) : « Lorsque nous menons de 10 points dans le QT3, nous faisons des mauvais choix, le match se joue là. Nous remettons Monaco dans le match. Ils ont retrouvé du moral et O'Brien a rentré de gros shoots. Nous sommes menés 1-0, on va essayer de renverser la vapeur chez nous ».


La fiche technique


À Monaco, Salle Gaston Médecin, AS Monaco bat Kazan 89-87 (23-18, 19-26, 23-20, 24-23)

Monaco : 29 tirs sur 58 (8/20 à 3 points), 23 LF sur 29, 30 rebonds (Knight 6), 13 passes décisives (Bost 6), 6 interceptions, 8 balles perdues, 4 contres (Ndoye et Lessort 2).

La marque : Gray 23, Lessort 17, Bost 16, Knight 14, O’Brien 11, Ndoye 4, Demahis 3, Inglis 1, Yeguete.

Kazan : 35 tirs sur 66 (5/14 à 3 points), 12 LF sur 17, 31 rebonds (Canaan, White et Klimenko 5), 16 passes décisives (Theodore 8), 4 interceptions, 10 balles perdues.

La marque : Klimenko 22, Theodore 15, Holland 14, Canaan 12, Brown 10, White 6, Wolters 4, Antipov 2, Smith 2.