Fin de saison haletante pour les fans de la Roca Team

Fin de saison haletante pour les fans de la Roca Team


Ce mardi à huis clos, l’AS Monaco Basket reçoit Kazan en finale de l’EuroCup. Orphelins de leur Gaston-Médecin et de leur équipe phare, les supporters livrent leur avis sur une saison inédite.

La Roca Team est sur un petit nuage. Ses supporters aussi, même éloignés des travées de Gaston-Médecin par la crise sanitaire. Finaliste de l’EuroCup, bon premier du championnat de Jeep Élite avec 15 victoires et 2 défaites, admise au gotha du basket européen (lire ci-dessous), l’AS Monaco amorce sereinement sa dernière partie de saison.

Il y a une décennie tout pile, le club végétait en Nationale 2. Désormais, ses joueurs vont affronter les grosses cylindrées européennes et tenter de rafler le doublé « EuroCup / Jeep Élite » pour garnir une armoire à trophées où reposent déjà trois Leaders Cup.

Chez les fans, on mesure avec une fierté non feinte le chemin accompli en seulement dix années. Et, forcément, on rage de suivre les exploits de la Roca Team par écrans interposés. Avant le premier match de la finale d’EuroCup contre Kazan, ce mardi à Monaco, la parole est donnée aux supporters, dont certains clamaient déjà leur amour pour les Rouge et Blanc avant l’arrivée du riche et providentiel Ukrainien, Sergei Dyadechko. Témoignages.

1. Younes Essabri-Biancheri, Monégasque de 25 ans
« Le doublé, j’y crois ! »


« Il y a toujours une crainte que le scénario de ne pas gagner le titre de Jeep Élite se répète. Mais au regard de l’effectif actuel, je n’ai aucune crainte. Ils ont les armes, ainsi que la fraîcheur et la profondeur de banc. Les joueurs ont le mental pour aller au bout. Par rapport à l’ère 2015-2018, Zvezdan Mitrovic est différent. Il arrive mieux à gérer ses hommes, le temps de jeu et les moments forts d’un match. Un doublé championnat-EuroCup est tout à fait possible. Franchement, j’y crois ! C’est l’une des meilleures équipes qu’on ait pu avoir dans l’élite. »

2. Christine Mathieu, 56 ans, Beausoleil, fan depuis1984:
« Le coach, un vrai sixième homme »


« On est heureux d’affronter Kazan en finale d’EuroCup. Bologne, contre qui on a perdu à deux reprises, aurait été une autre paire de manches. Cette saison, c’est pour nous. Les joueurs sont tous méritants, y compris les jeunes. On sent la niaque et la cohésion d’équipe même si, parfois, ils nous font peur dans le 3e quart-temps. Le coach porte ses joueurs, c’est un vrai sixième homme. Il ne faudra pas s’enflammer contre Kazan, car on n’a pas l’avantage du terrain. Mais sans public dans les tribunes, c’est comme être à terrain égal. On sera devant notre télévision. Et s’ils gagnent, tant pis pour les voisins. Il faut bien se défouler en attendant un retour à Gaston-Médecin »

3. Mandy Ayache, 31 ans, chef de file des Roca Girls 
« Si on ne pleure pas, c’est qu’on est insensible »

« Après la qualification en finale d’EuroCup, la fierté dominait. Qui, en 2014, aurait imaginé qu’on arrive à ce niveau ? Mais, une fois l’euphorie retombée, j’ai ressenti un goût amer de frustration. C’est la première année qu’on arrive aussi loin et qu’on ne peut pas le partager. Alors, certes, on suit les matchs à la télévision mais ça n’a pas la même saveur. La famille Roca Team nous manque. L’EuroLigue l’an prochain, c’est un truc de fou. Le jour où l’on retrouvera le club, les joueurs et les supporters, si on ne pleure pas, c’est qu’on est insensible (rires). La situation devient longue. Heureusement, on avait vécu cette courte parenthèse enchantée de quelques matchs à l’automne. »

4. Guillaume Giordano, 40 ans, Monégasque et sup- porter de longue date
« On revient de loin »

« Cette fin de saison va être excitante. C’est incroyable quand on sait d’où on vient. Au dernier mercato estival, on n’avait plus d’entraîneur, très peu de joueurs sous contrat. D’autres écuries françaises étaient bien mieux surarmées que nous pour performer. On revient de loin. Pour l’EuroCup, Kazan a une équipe similaire à l’AS Monaco Basket : une grosse défense et de grosses individualités. Ce sera un gros combat.

Pour la Jeep Élite, si les playoffs sont privilégiés, j’ai peur que l’armada villeurbannaise soit au-des- sus. Si ça se joue à la saison régulière, vu l’avance et le rythme que l’on a, on sera champion. On va vivre cette fin de saison à fond. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Chaque année, notre équipe change énormément. »


5. Fabrice, 49 ans, fan turbiasque depuis les années quatre-vingt 
« Gaston-Médecin me manque »

« Il y a une décennie, c’était impensable de nous imaginer à ce niveau de compétition. Les Ukrainiens ont su gérer intelligemment le club, tout en conservant son esprit familial. Année après année, l’équipe s’est étoffée avec le recrutement de joueurs au bon état d’esprit, qui ne sont pas dans le calcul des statistiques personnelles. Autant je pense que gagner la Jeep Élite sera délicat face à l’effectif de l’Asvel, autant on a toutes nos chances en EuroCup. Je suis presque en dépression de ne pas aller à Gaston- Médecin (rires). Cette salle, avec ses tribunes proches du banc des joueurs, a un charme. Aller voir la Roca Team était une sortie en famille. Le bruit de la balle sur le parquet, l’ambiance, les engueulades de Mitrovic pendant les temps morts, le public qui prend feu dans les moments chauds... Tout cela me manque. »

THIBAUT PARAT

Article Monaco-Matin