Zvezdan Mitrovic : "Monaco est ma deuxième maison"
En ce 19 février, Zvezdan Mitrovic fête ses 51 ans. Joyeux anniversaire coach !
À l’occasion de la trêve internationale, coach Z s’est confié sur la forme de la Roca Team, en évoquant la situation actuelle liée à la crise sanitaire avec un regard tourné vers l’avenir. Coach Z est également revenu sur sa manière d’entraîner, lui qui reconnaît être constamment à l’affût de nouvelles méthodes.
On va revenir un peu en arrière, comment s’est passé votre retour à Monaco l’été dernier ?
Zvezdan Mitrovic : C’était un vrai plaisir, ça s’est évidemment bien passé. Vous savez je considère Monaco comme ma deuxième maison. Je me sens très bien ici, particulièrement dans ces moments difficiles pour tout le monde. À Monaco, il fait bon d’y vivre. C’est un coin de quiétude, bien qu’on soit confronté à toutes les incertitudes liées au virus dans nos vies. C’est l’un des meilleurs endroits à être sur terre ! (rires) C’est vraiment très plaisant d’être ici, c’est au-delà du professionnel. Il y a, à Monaco, une partie de ma vie et de mes amis.
Justement, en tant que coach, comme gérer la crise sanitaire et son lot de reports de matches ?
C’est la première fois que l'on travaille dans ces conditions donc c’est forcément compliqué. Effectivement les matches reportés sont le principal problème. Par exemple, jouer trois matches en une semaine puis avoir une longue pause de deux semaines, ce n’est pas viable pour les joueurs. Ce n’est pas qu’un problème pour nous, mais pour toutes les équipes. En tant que coach, c’est difficile de gérer la fréquence et le rythme des entraînements. On doit s’adapter sans cesse. Je pense qu’on a, déjà, beaucoup appris de cette crise. On a déjà tiré beaucoup d’enseignements. Mais évidemment ce n’est pas facile pour mes joueurs ou mon staff. La clé c’est la communication, avec le staff médical, les joueurs, etc.
Malgré ce contexte, la Roca Team carbure. Cette qualité de jeu vous vous y attendiez ?
Pour être honnête, on ne s’attendait pas à ça mais c’est très bien. On est en bonne forme en ce moment, surtout en EuroCup où l’on a fait du très bon travail. En JeepElite, on a seulement disputé neuf matches, c’est un peu plus compliqué de juger malgré notre première place. Bon… C’est bien, mais ce n’est que neuf matches. C’est difficile en championnat, surtout que l’on joue avec un effectif réduit, on a peu de joueurs. La satisfaction est en EuroCup, cette saison on a vraiment fait du bon travail. Battre l’Unicaja ou la Joventut, ce n’est pas rien. Ce n’était une surprise pour moi, mais pas que. Des collègues ou des amis m’ont félicité et étaient encore plus étonnés. (rires)
Parmi ces grosses prestations en EuroCup, on a vu une Roca Team très à l’aise en attaque. Comment expliquer ces progrès offensifs ?
C’est un tout ! Vous le savez, on a la meilleure équipe en défense de la compétition. Une fois arrivés dans le top 16 d’EuroCup, on devait améliorer notre attaque. L’une des explications, c’est la signature de Rob Gray, un joueur très offensif, qui nous a aidé en attaque. Il fait peser une menace constante sur nos adversaires. Il nous aide en attaque mais globalement l’équipe se connaît mieux. Forcément, ça se ressent en attaque où des automatismes ont été créés. Ce temps d’adaptation était inévitable, surtout quand il y a de nouveaux joueurs dans l’équipe. Dans le sport, les joueurs ont besoin de se connaître entre eux pour mieux jouer, plus se trouver en transition, être plus efficace. C’est la principale explication. Mais tous ces bons résultats sont surtout expliqués par notre défense.
Est-ce que c’est la meilleure équipe de l’histoire de l’ASM ?
(Rires) Difficile à dire. Pour vous répondre, il faut qu’on termine la saison. C’est souvent dans ces moments-là qu’on se rend compte de la qualité d’une équipe. Rien n’est impossible mais je ne me mouillerai pas maintenant. On en reparle à la fin de saison !
Le rendez-vous est pris. Comment jugez-vous votre évolution, en tant que coach, depuis vos débuts à Monaco ?
J’ai surtout acquis de l’expérience. Désormais je connais bien le championnat français, c’est plus facile de coacher en JeepElite maintenant qu’à mes débuts. C’est ma sixième saison dans le championnat. Pour l’EuroCup c’est différent, j’y avais déjà coaché avant. Ma carrière est longue, j’ai appris de chaque expérience. Année par année tu essayes de travailler sur différents points car tu dois t’améliorer. Il faut regarder ce qui se fait ailleurs aussi. Là, par exemple, je suis devant un match d’EuroLeague (ndlr : Khimki – Baskonia). Je dois rester à l’affut de ce qui se fait de nouveau. Tout coach qui veut gagner, doit être en mesure de suivre les dernières méthodes de travail. C’est le rôle de l’entraîneur de comprendre le basket moderne, savoir ce qui se fait en Europe, ou en NBA et NCAA aussi évidemment.
Quel est votre plus grand souvenir avec Monaco ?
Peut-être notre premier trophée. Remporter la Leaders Cup quand j’ai commencé à coacher Monaco, c’est mon meilleure souvenir au club. C’était il y a cinq ans mais je m’en souviens encore très bien. Absolument personne ne s’attendait à nous voir l’emporter. C’était incroyable.
Et quelles sont vos ambitions ?
Personnellement c’est bien quand les bons résultats créent des souvenirs, mais pour moi je veux continuer à gagner. Gagner et gagner et pourquoi pas remporter mon troisième trophée de suite avec le championnat. Pour ça il faudrait que l'on conserve notre première place. J’ai toujours envie d’évoluer à haut niveau. Les distinctions déjà reçu de « meilleur entraîneur du championnat » sont des accomplissements mais je cherche toujours à faire mieux.