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Zvezdan Mitrovic : "Trouver la meilleure alchimie"

Zvezdan Mitrovic : "Trouver la meilleure alchimie"



A Bormio, Zvezdan Mitrovic, avec sa Roca Team, a retrouvé un camp de base qu'il connait parfaitement.
Le contexte sanitaire, lui, impose de prendre des mesures strictes et inédites. Il n'empêche :  dans les Alpes italiennes, c'est un coach heureux de pouvoir travailler avec son groupe et son staff qui tente de poser les bases d'une très belle saison 2020/21. Coach Z is back, et la Roca Team, à raison de deux entraînements par jour, ne ménage déjà pas sa peine sous les sommets de Bormio.


Coach, après une aussi longue coupure, cette reprise est un peu spéciale et délicate pour les joueurs et le staff...
En effet. Tous les joueurs, pendant le confinement, n’ont pas eu la possibilité de s’entraîner. On a commencé par de petits groupes, avec du travail individualisé surtout. Maintenant à Bormio nous sommes passés à un seul groupe, en faisant attention à toutes les situations. Nous avançons pas à pas. Nous travaillons dur, avec deux entraînements par jour, mais ce gros travail se fait en collaboration étroite avec le staff médical et physio. Chaque jour, nous établissons des programmes, nous les corrigeons, les adaptons en fonction de l'état musculaire des joueurs. Il faut faire très attention, cela requiert beaucoup de patience, de concentration , d'analyse avec les joueurs. Diego (Goncalves, le préparateur physique), Jeff (Turpin, le kiné), le docteur Lisa (Mebarki) sont aux premières loges. On essaye vraiment de faire au mieux. Après la première semaine, nous changerons de braquet pour rentrer dans la phase opposition, avec les premiers contacts.


Le protocole sanitaire prévoit l'obligation de porter le masque pour le coach durant l'entraînement. Comment le vivez-vous ?
Ce n'est pas facile pour le coach, car nous sommes au milieu des joueurs, on se déplace beaucoup sur le parquet, on a parfois l'impression de manquer d'air. On ne devra pas le porter pendant les matches. Il faut s'adapter à la situation. L'essentiel pour tout le monde, les clubs, les joueurs, les fans, c'est le retour au jeu.


Des joueurs polyvalents, un groupe fort athlétiquement, ainsi se dessine le visage de la Roca Team 2020/21  ?
Oui. Nous avons un mélange de jeunesse et d'expérience, des joueurs capables d'évoluer à plusieurs postes. Le côté physique et athlétique, oui, je pense que nous aurons une équipe capable de rivaliser dans ce secteur-là. Nous avons des strong guys. Mais cela dépendra aussi du profil du poste 5 (pivot) qui doit encore nous rejoindre. Nous sommes sur le marché, on cherche, il faut que cela soit un joueur Bosman ou Cotonou.


Le premier adversaire en Jeep Elite, Boulogne-Levallois, semble encore se construire un bel effectif...
Ils ont signé un coach d'expérience (Jurij Zdovc), des joueurs de qualité. C'est un club qui semble grandir chaque année. Si vous y regardez de près, beaucoup ont bien recruté. Regardez Chalon : ils ont probablement le tandem le plus attractif de la Ligue, avec le meilleur passeur (DJ Cooper) et le meilleur rebondeur (Eric Buckner), deux garçons que l'on connait bien ici sur le Rocher. Je pense que la lutte pour les premières places sera assez ouverte dès la rentrée.

Lorsque vous avez débuté à Monaco en Jeep Elite (2015), le club ne faisait pas partie des favoris, et c'était encore le cas les années d'après. Cette saison, la Roca Team sera plus attendue, la pression est-elle donc plus forte sur vos épaules ?
D'une certaine façon, la mission s'annonce plus difficile que lors de mes débuts à Monaco. Le niveau des joueurs n'est pas le même, probablement, et il y a plus d'attente autour de l'équipe. Durant les semaines de coupure, nous avons beaucoup réfléchi à la meilleure façon de construire l'équipe, en fonction de nos moyens. Comme entraîneur, j'essaye toujours de trouver les meilleurs systèmes, les meilleures adaptations. A mes yeux, le plus important est de trouver les meilleurs systèmes, la meilleure alchimie entre les jeunes joueurs et les gars d'expérience. Ceci est la clé. Si je trouve les bons schémas, si l'entente dans le groupe s'effectue comme je l'espère, alors nous aurons de quoi être optimistes. Nous avons la qualité, elle est là.

Le parcours en Euroligue avec l'ASVEL, ces dix victoires face à de grosses écuries, en quoi cela a-t-il nourri votre vécu de coach ?
Je ne pensais pas en débutant la saison que nous arriverions à ces dix victoires, surtout face à des équipes comme l'Olympiakos, le CSKA, Baskonia... Affronter les meilleurs joueurs européens, je pense que tous les coaches souhaitent une telle expérience dans une carrière. Il faut s'enrichir de tout cela pour avancer encore. Ce métier exige de toujours chercher de nouvelles pistes pour faire gagner son équipe. Et croyez-moi, j'ai une très forte envie de faire gagner Monaco.