Wilfried Yeguete : un gros renfort pour le secteur intérieur de la Roca Team

Wilfried Yeguete : un gros renfort pour le secteur intérieur de la Roca Team



Avec Wilfried Yeguete (27 ans, 2,02m) , l'ASM Basket signe pour deux saisons l'un des meilleurs intérieurs français.
Champion de France avec Le Mans en 2018, international A', Wilfried Yeguete reste sur une saison très convaincante avec le MSB (9 pts, 7,6 rebonds, 1,9 passes en 22,8 minutes).

Pouvant évoluer aux postes 4 et 5, joueur physique et tonique, fort défenseur et capable de scorer, le natif de Pessac (Gironde), qui a évolué à Meaux et Epinal dans les catégories jeunes, s'est fait un nom dans l'élite du basket français dès la saison 2015/2016, année de la révélation sous le maillot de Pau-Orthez après une première saison en LNB au Havre.
   
''Will'' Yeguete n'a jamais eu peur de défis : il avait 16 ans à peine lorsqu'il a quitté l'Hexagone pour intégrer une high school (lycée) aux USA, la Florida Air Academy, une institution militaire connue pour discipline et qui a sorti des joueurs comme Walter Hodge (ex-ASVEL) et Jerome Jordan (Andorre).
   
Yeguete obtenait un visa et se faisait remarquer au point d'intégrer la célèbre université of Florida (les Gators), entraînée par coach Billy Donovan.  Wilfried franchira les étapes et ira au bout de son cursus de 4 ans, participant à l'un des plus grands événements sportifs aux USA, le Final Four NCAA (2014).

Non drafté, il était sélectionné chez les A' et faisait donc ses premières armes en Pro A avec le STB Le Havre, alors entraîné par Eric Bartecheky, son futur coach au Mans.
   
Parfaitement bilingue, après ses 6 années passées dans la culture basket des USA, Wilfried Yeguete est aussi imprégné de ses racines africaines. Il était encore bébé lorsque ses parents, originaires tous les deux de Centrafrique, quittèrent la Gironde pour un poste à Abidjan (Côte d'Ivoire), où Wilfried a grandi jusqu'à ses 10 ans, avant le retour dans l'hexagone en 6e en région parisienne . Son père est un ancien international de l'équipe de basket de Centrafrique des années 80, et son frère cadet, Anatole 22 ans, né en Cote d'Ivoire, évolue en N3 à Saint-Nazaire.

La parole au nouveau Roca Boy, Wilfried Yeguete !



Ce choix de l'ASM correspond à ton envie de jouer les premiers rôles ?
Oui, je pense que c'est une bonne opportunité. J'arrive dans un club qui veut tout faire pour être l'un des meilleurs de France et d'Europe. J'espère jouer le haut niveau avec Monaco. Travailler avec un coach très réputé, c'est une bonne opportunité aussi… J'ai passé trois bonnes années au Mans,  j'ai progressé et j'ai grandi. Aujourd'hui si je veux passer un cap, j'ai envie de changer de cadre et de tester mes limites. L'objectif sera de remporter des titres.

Coach Obradovic a en effet la réputation d'un coach très exigeant ?
Oui c’est vrai. Ce sont les échos que j’ai reçus des joueurs qui l’ont eu en tant que coach. Je pense aussi si tu arrives à faire une bonne saison avec un coach de ce niveau, cela peut t’aider à franchir un pallier et t’ouvrir des portes au niveau supérieur.

Poste 4 ou 5, quelle est ta préférence ?
Cette année au Mans (surtout en fin de saison) dit à des blessures mais aussi à des différents match-ups, j'ai beaucoup joué 4 avec Richard (Hendrix).  Quand j’étais à l’université je jouais 4. Quand je suis arrivé en France, au Havre avec Eric (Bartechecky), j'ai évolué en 5. Mais je suis assez mobile et je peux jouer sur le périmètre, passer, je suis plus costaud et physique par rapport aux 4 classiques. Je pense que je peux apporter à ce poste. J'ai beaucoup travaillé l’année dernière avec Dounia Issa pour développer mon shoot à 3-pts aussi, et mon shoot globalement, et je compte continue à travailler et m’améliorer dans ce domaine. 

Dee Bost, Dylan Ennis, Wilfried Yeguete : les premières recrues de l'ASM font dans le costaud !
Je pense que le coach veut une équipe qui court beaucoup, Dylan Ennis est très athlétique, il va vite, avec beaucoup de jus. Dee Bost, on a joué l'un contre l'autre lorsqu'on était à l'Université, lorsque j'étais à Florida et lui à Mississipi State, on était dans la même conférence, dans la South East Conference (SEC)… Il était hyper talentueux déjà à l' époque mais il n'avait pas cette maturité qu'il a acquise aujourd'hui.

Qu'avait-elle d'aussi spéciale, cette équipe du Mans 2018 ?
Le fait de ne jamais abdiquer, même le dos au mur. On avait des gars qui ne renonçaient jamais.. La gnac, c'est quelque chose qui ne s'apprend pas. La Jeep Elite est un championnat très dense, très difficile, qui ne se joue pas à grand-chose. Ce groupe était spécial, et cette année l’a prouvé. 

Ton côté battant ?
J'essaye d'apporter toujours au moins ça. Si mon intensité n'est pas bonne, je ne peux pas être performant. C’est une de mes qualités et c’est le minimum à apporter sur le terrain chaque jour. 

La sélection en A chez les Bleus ?
Je n'ai pas été appelé dans le groupe élargi, j’avais même fait 2 bonnes campagnes avec les A’ mais bon... C'était pourtant un groupe ouvert, on ne m'a pas appelé, je pense que j'avais le niveau mais c’est comme ça, je ne suis pas celui qui prend les décisions. Je veux juste continuer à m’affirmer comme un des meilleurs joueurs français dans cette ligue et continuer à prouver.

Cette saison prochaine ?
La Jeep Elite la saison prochaine, ça va être la guerre. Je suis très content de disputer pour la 1ère fois l'EuroCup avec Monaco, rencontrer des équipes très fortes, c'est un bon test. L'EuroCup se rapproche beaucoup plus de l'Euroligue que la BCL.  Je suis impatient de rencontrer mes nouveaux coéquipiers et les supporters  de la Roca Team. J'espère que l'on va passer une très belle année tous ensemble.

Le rêve américain ?
J'avais toujours eu le rêve américain en moi. J'avais 16 ans quand je suis parti, j'avais déjà joué en N3. Physiquement, j'étais très fin et je jouais meneur ! A l'Université, j'ai vraiment évolué physiquement. Le côté sport étude aux Etats-Unis, c'est une expérience sportive, sociale et humaine exceptionnelle. Je n'étais pas très connu en France lorsque je suis parti aux USA, je n'étais pas dans les filières et je pense que c'était le bon choix pour moi.  Sans ce choix-là, je ne sais pas si j’aurais eu la chance la chance de devenir pro aujourd’hui. Seul Dieu le sait...