Paul Lacombe : "Les moyens de déployer un vrai beau basket"

Paul Lacombe : "Les moyens de déployer un vrai beau basket"


MVP contre le Monténégro en amical à Paris, 11 points à 5/8 contre la Finlande à Montpellier, 13 points à 6/9 avec 21 d’éval face à la Bulgarie (7 rebonds, 2 passes, 4 interceptions) : sous le maillot de l’équipe de France, en ce mois de septembre (matches amicaux et qualifs pour la Coupe du monde 2019 en Chine), Paul Lacombe a une nouvelle fois démontré un impact grandissant. « Paul Lacombe est clairement un élément essentiel pour nous maintenant », a commenté Nicolas Batum. Bel hommage. 
De retour sur le Rocher, ''Paulo'' nourrit encore de grandes ambitions pour son club rouge et blanc. Avant la reprise de la Jeep Elite, et cette très belle affiche contre l'ASVEL,dimanche à Gaston-Médecin (18h30), il nous a confié ses impressions.
   (Photo Manu Vitali, Dir/Comm)
 
Paul, décidément, ce maillot de l’équipe de France semble t’aller de mieux en mieux ?
Disons que j’essaye de m’adapter à toutes les situations. Ma polyvalence a toujours été ma plus grande force, alors je me donne à fond, en fonction des besoins de l’équipe, des souhaits du coach.
 
Cette tunique représente beaucoup pour toi ?
Bien sûr, énormément. Je crois que pas un gars dans ce groupe France ressent le contraire. On est tous investis par rapport à ce maillot, c’est sûr et certain. L’équipe de France est une fierté, une ambition, un sentiment à part….
 
Tu as rendu un bel hommage à Boris Diaw, juste après l’annonce de sa retraite...
Oui, j’ai peu connu Boris en équipe de France, mais cela a été un vrai plaisir, et une chance inouïe de l’avoir côtoyé.. Boris Diaw, tout le monde connaît son très grand talent. J’ai découvert une personnalité archi humble, d’une modestie incroyable par rapport au joueur qu’il était.
 
Que t’inspire la perspective de pouvoir participer à des grands événements, comme la Coupe du monde, ou les Jeux Olympiques avec l’EDF  ?
Ce serait l’occasion de vivre quelque chose de grand, de monter encore de niveau. Ce ne serait pas non plus un coup d’arrêt si ça n’arrivait pas. C’est un rêve bleu que je garde dans un coin de ma tête.
 
Venons-en à notre Roca Team. Cette fin de préparation à Olbia et Antalya que tu as vécue loin de tes coéquipiers, équipe de France oblige, c’est un contexte particulier et pas évident à gérer ?
Nous avons rencontré uniquement des adversaires de haut niveau, sans l’effectif au complet, c’est compliqué. Et surtout quand tu joues sans meneur. Le meneur, c’est le cerveau de l’équipe, quand il n’est pas là sur le terrain, c’est difficile de gérer. Meneur, c’est un métier à part entière, sûrement le métier le plus compliqué dans le basket. J’ai suivi les matches, j’ai pris des nouvelles tous les jours avec Diego (Goncalves, le prépatateur physique), j’étais en contact avec les gars. Je sais que cela n’a pas été évident à tous les niveaux, physiquement et dans les têtes… Avec Kika et Dereck (Needham), on revient juste avant le départ du championnat, mais moralement, je pense que c’est important pour le groupe de se retrouver enfin au complet (ndlr : interview réalisée avant la dernière rencontre de préparation face à Tofas Bursa).
 
L’arrivée du nouveau meneur - Lazeric Jones  - va faire du bien ?
Oui, complètement. Le club m’a tout de suite informé dès que l’arrivée du nouveau meneur s’est précisée. J’apprécie la démarche. Jones a un profil très intéressant, c’est rassurant pour l’équipe de savoir qu’il arrive pour guider le jeu, avec une capacité à scorer. On ne vas pas se mentir, on perd un gars (Cooper) qui était assez unique en son genre, et on ne pourra pas le remplacer tel quel. Il ne faut pas que Jones vienne pour remplacer Cooper, mais pour être le meneur de l’équipe, avec ses propres forces et atouts. Quand Coop est parti, ça m’a attristé, car on avait une belle complémentarité sur le terrain. Je me retrouvais énormément avec lui sur le parquet. Voilà, un nouveau chapitre s’ouvre. J’espère que l’on va tous bien s’entendre avec notre nouveau meneur, on va travailler du mieux possible pour qu’il s’intègre rapidement.
 
Malgré ces soubresauts, la Roca Team reste ambitieuse ?
Forcément, cela n’enlève rien à ce que l’on a fait et a ce que l’on veut réaliser. On a encore un effectif bien dense. Ce serait une erreur pour les autres de nous sous-estimer. C’est comme ça, il y a toujours des coups durs, la préparation a été tronquée, mais on n’est pas champions en préparation, ça sert à rien d’être fin prêts à ce moment de la saison. Il faut juste arriver à trouver d’autres ressources en début de saison et progresser, tous ensemble, afin de monter en puissance jusqu’aux grosses échéances. Le coach en demande beaucoup. Le temps que tout le monde intègre les schémas, ça va prendre un peu de temps, un peu plus de temps, sans doute, que l’année dernière. Mais je garde excellent espoir que le résultat soit concluant à l’arrivée.
 
La méthode du coach Filipovski est-elle radicalement différente de celle de Mitrovic ?
Oui, quand même. Le nouveau coach a beaucoup d’attente, offensivement. Le jeu de Mitrovic était rigoureux en défense et dans le même temps il nous laissait beaucoup plus de libertés en attaque. Sur ce plan, Filipovski est très minutieux, il a le souci constant du détail. C’est vachement intéressant. Avec Vincent Collet à la SIG, c’était un peu la même philosophie, ça nous a permis de déployer un très beau jeu durant des années… Je pense que si l’on arrive à comprendre ce que désire le coach et jouer ensemble, on aura les moyens de déployer un vrai beau basket. Mais forcément, cela requiert du temps. J’ai déjà eu l’impression en quelques semaines de progresser sur certains trucs. C’est important.
 
Il y a Gerald (Robinson), Amara (Sy), Kika, Yak (Ouattara), Georgi (Joseph), qui sont toujours là...
Oui, ce qui faisait notre force la saison passée, c’était les individualités fortes qui arrivaient à s’intégrer dans le collectif et ça on ne va pas le perdre, c’est sûr et certain !
 
Ce premier match contre l’ASVEL coach Z à la maison, ce sera forcément spécial ?
Oui, bien sûr, il y aura de l’émotion, de l’attente, c’est certain… On sait tous tout ce que coach Mitrovic a apporté à l’ASM. Maintenant, il ne faut pas se tromper d’enjeu. Face à l’ASVEL, ce sera une très belle affiche nous aurons forcément à coeur de remporter ce premier match surtout devant notre public, qui je pense est impatient de retrouver son équipe. Mais nous sommes encore au début de saison et pour une fois, je dirais que la manière sera quasiment aussi importante que le résultat.
 
Enfin, cette saison, tu vas retrouver le parfum de l’Eurocup (il fut finaliste de l’épreuve avec la SIG en 2016)…
Cela me réjouit. Je pense que l’Eurocup est d’un niveau supérieur à la Champions League. Nous allons tenter de franchir le stade des poules, nous en sommes capables. D’un point de vue personnel, j’aspire un jour disputer Euroligue. L’Eurocup se situe bien dans cet objectif.