Au bout du suspense, la Roca Team a cédé et laisse son titre à Villeurbanne

Au bout du suspense, la Roca Team a cédé et laisse son titre à Villeurbanne

La Roca Team ne soulèvera pas le titre de champion de France pour la première fois de son histoire. Malgré deux balles de match, et une avance de 8 points à 4 minutes de la fin de ce game 5 aux allures d’épilogue, les hommes de Sasa Obradovic sont tombés sur une équipe de l’Asvel qui n’a jamais rien lâché et qui est allée se le chercher après prolongation (82-84). La malédiction du fameux match 5 décisif se poursuit. La saison reste tout de même magnifique et historique avec ces playoffs d’Euroleague et cet incroyable affrontement face à l’Olympiakos en quart de finale.

LE MATCH

Pour cet épilogue, celui qui décidera du champion, l’ultime match de la saison, Sasa Obradovic garde le même groupe sur la feuille de match et aligne dans son cinq de départ Mike James, Alpha Diallo, Yakuba Ouattara, Will Thomas et Jerry Boutsiele. En face, dans une Astroballe pleine comme un oeuf et survoltée, TJ Parker débute avec Okobo, Knight, Lighty, Howard et Fall.

Comme lors du game 4, Villeurbanne démarre pied au plancher en prenant à la gorge les Monégasques. Ca défend très fort, et offensivement Knight et Okobo chauffent un peu plus leurs supporters avec deux missiles. Avant que le meneur ne claque un énorme dunk en transition (2-10). L’Astroballe exulte, la salle est à guichet fermé.

La Roca Team n’y est pas et se montre débordée par l’extrême envie de l’Asvel. Marcos Knight une fois de plus fait beaucoup de mal à son ancienne équipe, et Fall est omniprésent sous les panneaux. C’est une domination totale, les Roca Boys ont déjà 14 points de retard après seulement 5 minutes de jeu (6-20).

L’écart grimpe jusqu’à 17 unités, avant que Paris Lee ne sorte de sa boîte en défense pour chiper des ballons précieux. Les Asémistes sont un peu mieux et reviennent à 11 points sur deux lancers de Donatas Motiejunas (13-24). Finalement sur un turnaround de Gist, les Rhodaniens disposent d’un matelas de 13 points (13-26).

Depuis la fin du Q1, la Roca Team a haussé le ton en défense avec des attitudes bien plus convaincantes sur le terrain. Et petit à petit, elle grappille son retard, avec des interceptions encore des inévitables Paris Lee et Will Thomas. Dwayne Bacon et Alpha Diallo sont à la finition (24-31).

L’écart se stabilise entre les deux formations, avec d’un côté Alpha Diallo qui est très difficile à arrêter, et de l’autre Elie Okobo toujours aussi altruiste. Sur un lancer de Will Thomas, l’ASM se rapproche un peu plus à l’aube des deux dernières minutes de cette première période (32-37). Finalement, l’Asvel bascule à la pause avec dix points d’avance après avoir maîtrisé le money-time (33-43). Elie Okobo avec 12 points est pour le moment l’homme fort villeurbannais.

Monaco revient fort dans ce second acte, avec de nouveau une défense qui gêne les locaux, et un Jerry Boutsiele qui se joue parfaitement deux fois coup sur coup de Fall (40-45). Il est l’homme providentiel côté Roca Boys, et prend son shoot tête de raquette qui fait mouche. Monsieur facteur X a frappé. Le suspense est totalement relancé, voilà l’ASM aux basques de l’Asvel à trois petits points (44-47).

Les rivaux ne se lâchent plus d’une semelle, et le mano à mano est bel et bien lancé au meilleur des moments. Donatas Motiejunas et Léo Westermann jouent sur leur avantage de taille, et pour la première fois depuis ce début de rencontre, Monaco égalise sur un rebond offensif d’Alpha Diallo (53-53). Sur un lancer de Lighty, l’Asvel termine ce Q3 avec une toute petite courte tête d’avance (53-54).

Peu en réussite jusqu’à présent, Mike James retrouve de sa superbe au meilleur des moments, tel un grand joueur. Il envoie deux missiles venus d’ailleurs pour refroidir l’Astroballe, et obliger TJ Parker à prendre un temps-mort (59-55). Il est in the zone et provoque une faute à trois points, mais n’inscrit que deux lancers (55-61).

Dwayne Bacon choisit son moment pour devenir très difficile à stopper en un contre un, dans son domaine de prédilection. Il permet aux siens de prendre 8 longueurs d’avance à 4 minutes du terme de l’épilogue de cette finale. L’Asvel avec ses valeurs habituelles n’abdique pas. William Howard d’une pénétration très difficile, et David Lighty à trois points relancent tout alors qu’il reste trois minutes à jouer (68-65). Howard toujours lui intercepte (68-67). C’est irrespirable…

Paris Lee et Chris Jones se répondent (70-69). Ce dernier refait passer l’Asvel devant dans la dernière minute de par son talent. Un talent présent chez Dwayne Bacon qui ne tremble pas avec un excellent move (72-71). Derrière Jones manque son T3, et les locaux sont obligés de faire faute rapidement.

Alpha Diallo ne tremble pas et met les deux. Il reste 14 secondes, balle pour Villeurbanne, et 3 points d’avance pour la Roca Team (74-71). Will Thomas fait ensuite la faute sur Gist qui ne tremble pas aussi. La faute locale est rapide sur Alpha Diallo qui cette fois n’en met qu’un (75-73). Elie Okobo remonte le terrain à toute vitesse et marque avec la faute ! Mais il manque son lancer bonus. Quel scénario incroyable ! On ira en prolongation pour départager les deux meilleures équipes françaises (75-75).

Les Roca Boys ne mettent plus le moindre point dans les 3 premières minutes de cette prolongations, et les deux équipes sont au bout du rouleau physiquement. Mais Howard et Okobo placent sur orbite les leurs en leur donnant 5 points d’avance (75-80).

Will Thomas capte le rebond offensif et monte au panier, avant que Dwayne Bacon ne marque en transition (79-80). Ce match est complètement fou entre les deux représentants Euroleague français qui ne veulent jamais abdiquer. Et Mike James refait passer la Roca Team devant en pénétration, avec une minute à jouer au tableau d’affichage (81-80).

Howard le sniper en chef de Villeurbanne fait chavirer l’Astroballe sur un nouveau T3 plein de sang-froid…(81-83). A 37 secondes de la fin, Mike James ne met q’un seul lancer (82-83). Paris Lee intercepte le ballon, et file au cercle, mais il est incroyablement contré par Howard. C’est ahurissant ce qu’il se passe à Villeurbanne.

Elie Okobo manque trois lancers sur quatre (82-84). Mike James est sorti pour cinq fautes, et la dernière possession n’est pas très bien jouée avec ce diable d’Howard qui intercepte la balle, et qui aura pesé de tout son poids dans cette prolongation. L’Asvel est un beau champion, la Roca Team était si proche du graal et forcément les regrets sont là. Merci pour cette saison historique messieurs…

ILS ONT DIT

Léo Westermann (capitaine de la Roca Team) : « Ca se joue sur des détails a la fin. Ca aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre sur ce game 5. C’était un beau match de basket ce soir. L’Asvel a été plus régulière sur cette série. On a des regrets sur d’autres matchs auparavant, pas sur celui de ce soir. Je suis triste pour les supporters et Monaco qui attend ça depuis longtemps. »

Elie Okobo (meneur de l’Asvel) : « On a joué avec le coeur, on s’est donné à fond pour revenir. Monaco est une formation incroyable, quelle série ! Il a fallu puiser dans nos réserves pour aller chercher ce titre. C’était une finale qui pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. C’est beau de marquer l’histoire du club de l’Asvel de cette manière. »

TJ Parker (entraîneur de l’Asvel) : « On ne pouvait pas rêver mieux pour un game 5. C’était un match incroyable vraiment et c’est beau de faire ça devant nos supporters. Les joueurs ont tout donné et sont allés au bout d’eux-mêmes. »

LA FICHE TECHNIQUE

A Villeurbanne, l’Asvel bat Monaco 84-82 AP (26-13, 17-20, 11-20, 21-22, 9-7).

Asvel : 29 tirs sur 62 (8/22 à 3-pts), 18 LF sur 29, 37 rebonds (Howard 9), 14 passes décisives (Okobo 9), 5 interceptions, 17 balles perdues. 

La marque : Okobo 20, Howard 15, Fall 14, Lighty 9, Jones 8, Knight 8, Osetkowski 5, Gist 4, Strazel 1, Lacombe.

Monaco : 27 tirs sur 72 (4/21 à 3-pts), 24 LF sur 33, 39 rebonds (James 10), 15 passes décisives (James 4), 7 interceptions, 11 balles perdues.

La marque : James 16, Diallo 14, Bacon 14, Motiejunas 11, Boutsiele 9, Thomas 8, Lee 8, Westermann 2, Ouattara.