Dylan Ennis : "L'envie de toujours prouver quelque chose"

Dylan Ennis : "L'envie de toujours prouver quelque chose"




Né à Ontario (Canada) de parents tous les deux originaires de Jamaïque, Dylan Ennis (1,88m, 29 ans) a grandi avec le basket dans la peau. La saison passée, depuis une autre Principauté (Andorre), il a rempli les highlights de l'EuroCup et éliminé l'ASVEL en quart de finale. Lui qui a connu 3 universités disputa le Final Four NCAA avec Oregon en 2017, à 25 ans. En Europe, c'est au KK Mega Bernax (Serbie) qu'il a démarré. Il rejoignit rapidement l'Etoile Rouge de Belgrade, où il a découvert l'Euroligue pour quelques mois. La saison dernière, il a brillé à Andorre dans le championnat espagnol (13,4 points à 43,6% de réussite aux tirs, 3 rebonds et 2,7 passes décisives en 25 minutes). Il a terminé dans le deuxième cinq de la saison de l'EuroCup (12,2 points à 36,4%, 3,9 rebonds et 3,5 passes en 25 minutes). Arrière très vif, physique mais aussi adroit, il va former avec Dee Bost une paire d'arrières du genre plutôt explosive. La parole à Dylan Ennis, nouvelle recrue de l'AS Monaco.


Dylan, ta décision de signer à Monaco, c'est un nouveau pas important dans ta carrière ?
Oui, j'en ai parlé avec mon agent. La première chose, il y a un grand coach à Monaco. On a pu déjà échanger au téléphone. Je pense qu'il peut m'apprendre beaucoup de choses, m'aider à améliorer mon jeu. Je vais entamer seulement ma 3e saison professionnelle, tous mes choix ont été faits jusqu'à présent dans cette idée de grandir en tant que joueur. J'ai beaucoup d'envie. vois des joueurs de 22 ans qui ont plus de saisons professionnelles derrière moi, c'est un peu fou, je veux juste les rattraper.

Tu fais partie de ces joueurs qui mettent beaucoup d'intensité dans leur jeu...
C'est vrai, j'aime jouer avec la passion, l'énergie, voir mes équipiers qui donnent tout aussi, le public qui pousse son équipe. Quand la folie gagne les fans, que ça vibre dans l'équipe, j'adore ça.

Connais-tu Dee Bost, ton futur coéquipier ?
Oui, je sais tout ce qu'il a apporté à Monaco. On a échangé un peu sur Instagram, je lui ai demandé quelques petits trucs. Il m'a félicité, il m'a dit qu'il est impatient que l'on joue ensemble car je suis agressif comme lui. D'après ce que je vois, les fans sont plutôt impatients de nous voir aussi. Je pense que l'on va mettre pas mal d'énergie sur le parquet et que cela risque de très bien fonctionner entre nous. On va tout faire pour. En tout cas c'est très encourageant.

Tu t'es imposé comme 2e arrière depuis le début de ta carrière en Europe (Mega Bernax, Etoile Rouge Belgrade, Saragosse, Andorre), mais en Université, tu avais cherché aussi à jouer meneur ?
C'est exact, j'ai cherché à élargir ma palette, mais en Europe ce sont plutôt mes qualités de scoreur qui m'ont permis de me distinguer. Je suis en mesure d' échanger la balle et de glisser en meneur pour donner un coup de main, c'est une chose que je peux faire.

Tu arrives dans une Roca Team dont l'objectif sera de gagner des titres ?
Oui, c'est assurément mon objectif. J'ai disputé la demi-finale de l'EuroCup la saison dernière (NDLR : avec Andorre, il a été élu dans le 2e meilleur Cinq de l'EuroCup). En championnat, on n'a pas réussi à se qualifier pour les play-offs, ce fut une déception. Je veux remporter la french League avec Monaco et aller le plus loin possible en EuroCup. On ne peux pas encore se projeter trop loin, vu que la préparation n'a pas encore commencé, mais c'est normal d'avoir de gros objectifs. L'équipe a été très proche du titre ces deux dernières saisons, le club a beaucoup d'ambition.

Tu as franchi un palier à Andorre, avec coach Ibon Navarro ?
Oui, je pense, c'est un coach avec un grand esprit offensif, il est rigoureux et en même temps donne beaucoup de liberté, je lui dois beaucoup dans l'évolution de ma carrière professionnelle et je lui suis reconnaissant.

Pour revenir à tes débuts, quand tu jouais au lycée, il paraît que tu mesurais à peine 1,50m à 14 ans !?
Tout à fait, j'étais tellement petit que je pensais que je ne grandirai jamais, et c'était d'ailleurs l'avis de tout le monde. J'avais de grands pieds et de très long bras, mais j'étais tout petit. Et puis j'ai vraiment poussé d'un coup vers l'âge de 16-17 ans (ndrl : il mesure 1,88m), j'ai aussi gagné des kilos… Aujourd'hui, c'est un peu resté dans ma tête et quand je joue face à des arrières plus petits que moi, j'en retire toujours un certain plaisir personnel, je l'avoue.

Peut-être est-ce à cause ou grâce à cette petite taille que tu as développé très tôt des qualités de vitesse et d'adresse ?
En effet, quand tu es aussi petit, tu dois être meilleur que les autres dans les autres aspects, shooter, gagner sur la vitesse… Je crois que j'ai gardé cette mentalité maintenant. Dès que je suis sur le parquet, je suis toujours à la recherche de prouver quelque chose, de m'imposer dans l'adversité. Je ressens les choses comme ça.

On le voit notamment sur les gros contres, l'une de tes spécialités !
Je crois que les fans aiment beaucoup ça (sourire). On m'en parle souvent…

Tu as grandi dans une famille où le basket est une sorte de religion ?
C'est le cas ! Mon frère aîné (Brandon) a joué en Université, mon petit frère (Tyler) a joué en NBA et la saison passé à Fenerbahce… On s'aide beaucoup. Mon frère aîné fut mon premier coach, le soir après l'école à la maison, on refaisait les gammes. On a toujours joué ensemble avec mes frères, et plus tard, on a même joué les uns contre les autres à la fac. Ma femme, Megan, est aussi une ancienne basketteuse, elle a joué en Université, où l'on s'est rencontrés. Elle peut analyser mes matches et me dire ce que je n'ai pas bien fait. Bien sûr, mon épouse et notre petite fille de 3 mois qui est née en Andorre vont m'accompagner à Monaco. Pour le cadre familial, c'est aussi un bon choix.