Yakuba Ouattara : "les Playoffs, cela n'a rien à voir avec le championnat"

Yakuba Ouattara : "les Playoffs, cela n'a rien à voir avec le championnat"

L’arrière international de l'ASM (1,90 m, 27 ans) a été le détonateur de la victoire monégasque face à Boulazac, qui a permis à la Roca Team de souffler la deuxième place à Nanterre. Interview.

Dimanche dernier, l’équipe de Monaco est restée coincée dans les starting blocks face à Boulazac. Le BBD menait 11-0 après un peu plus de trois minutes. Le moment choisi par Sasa Obradovic pour lancer Yakuba Ouattara et Jarrod Jones. Quelques secondes plus tard, Ouattara inscrivait – enfin - le premier panier monégasque de la soirée. En moins de six minutes, l’ASM se remettait la tête à l’endroit, plaçait un 20-6 et filait vers sa quinzième victoire en seize matches. Le meilleur marqueur de la Roca Team ? Yakuba Ouattara, avec 16 points à 5/7 aux tirs, dont un parfait 4 sur 4 derrière la ligne primée. À tout juste une semaine du début des Playoffs, Ouattara est en grande forme...


Yakuba, tu as eu bel impact en sortant du banc dans votre dernière victoire contre Boulazac. Raconte-nous ta soirée. 
J’ai mis mon premier tir et puis mes coéquipiers ont su bien me trouver. On a fait une très mauvaise entame de match, on s’est pris un 11-0 et j’ai essayé d’apporter de l’énergie, de pousser l’équipe du mieux que je pouvais. 


Tu as pris la relève de Paul Lacombe, qui a été moins performant au scoring sur ce match. C’est la force de votre équipe d’avoir de multiples menaces et de toujours trouver un joueur performant ? 
Oui, on a une des équipes les plus homogènes que Monaco ait eu ces quatre dernières années. Tout le monde est capable d’apporter. Mis à part Kika (Elmedin Kikanovic) qui doit tourner à 15 points par match, on est tous à peu près à 11 points de moyenne (cinq joueurs entre 11,3 et 11,9 points). Cela montre la qualité du groupe. Même si un joueur passe à côté, n’importe qui est capable de prendre sa place et d’apporter. 


D’ailleurs, on remarque que cinq joueurs différents de ton équipe ont été élu DLSIxièmeHomme de la journée cette saison. Sasa Obradovic aime bien changer son cinq - les deux indéboulonnables sont Dee Bost et Paul Lacombe. C’est une bonne chose de ton point de vue, pour impliquer tout le monde ? 
Oui, parce qu’on n’a pas de routine proprement dit. C’est plus difficile à scouter pour nos adversaires. Ils ne savent jamais avec qui on va entamer le match et comment préparer les matches. C’est un choix tactique par rapport à l’adversaire avant tout. 


Personnellement, tu réalises une bonne saison, souvent en sortant du banc. Tu as ton meilleur pourcentage en carrière à trois-points (43,4%). Cela récompense un travail spécifique ?
J’ai beaucoup bossé. Déjà les années d’avant, je bossais continuellement parce qu’au départ j’étais beaucoup dans le drive. J’ai essayé de diversifier mon jeu et pouvoir marquer dans différentes situations. Je récolte le fruit de mes efforts. Et puis physiquement, après un début de saison compliquée avec les petites blessures, avec notre nouveau coach et notre nouveau style d’entraînement, cela va beaucoup mieux. 


Au moment de ta dernière interview sur lnb.fr début mars, Monaco avait commencé sa série de victoires. Aujourd’hui, votre bilan sur la phase retour est de 15 victoires en 16 matches. Vous devez être en pleine confiance…
C’est sûr qu’on est bien mais on se méfie quand même. Le coach est là pour nous le rappeler. On n’est jamais dans la suffisance, on en veut toujours plus. 15 victoires, ce n’est pas une fin en soi. Si demain, on commence les Playoffs et qu’on perd d’entrée, cela ne voudra plus rien dire. Il faut garder les pieds sur terre et ne pas perdre de vue l’objectif. 


Vous avez ravi la deuxième place à Nanterre, ce qui était votre objectif. Est-ce important pour aborder les Playoffs en position de force ?
Il faut mettre le maximum de chances de notre côté. Avoir l’avantage du terrain a un impact très important pendant les Playoffs.  


Si vous gagnez à Antibes ce week-end et que vous terminez deuxième, vous jouerez contre Strasbourg, Limoges ou Le Mans en quart de finale. Ce n’est pas cadeau de tomber sur ces équipes dès le premier tour, surtout au meilleur des trois matches…
Ce sont des matches pièges, surtout que les Playoffs, ça n’a rien à voir avec le championnat. C’est une compétition totalement différente. On a bien vu ces dernières années que ce ne sont jamais les équipes favorites qui l’emportent. Avec Monaco, on a été trois fois premiers de la saison régulière (en 2016, 2017 et 2018), on n’a jamais réussi à gagner. Le Mans l’année dernière termine champion de France alors qu’ils n’étaient pas favoris. Il faut être prêt le jour J.  


Interview réalisée par lnb.fr