Monaco, star des années 80

Monaco, star des années 80

Grâce à son mécène ukrainien Sergueï Dyadechko, Monaco retrouve de sa superbe ces dernières années. De quoi raviver les souvenirs des années phares du club dans les années 80.

Les shorts étaient courts, mais les souvenirs sont grands. Monaco est de retour dans l'élite cette saison après avoir végété dans les divisions inférieures depuis 1991. Avec trois montées successives depuis 2011, la «Roca Team» joue mardi soir son premier match de Pro A à domicile face à l'Elan Béarnais dans son atypique salle Gaston-Médecin. Retour sur les plus belles heures de cette place forte du basket français des années 80.

Une salle historique...

La salle Gaston-Médecin est une arène atypique. Construite en 1981 en même temps que le stade Louis-II, elle est située en sous-sol, juste en dessous de la pelouse. On pourrait presque y entendre les clapotis de l’eau du bassin olympique Prince-Héréditaire Albert, placé quelques mètres derrière les tribunes. D’une capacité de 2500 places, cette salle omnisports a accueilli en 1992 l’équipe nationale américaine de basket qui allait devenir la Dream Team. Michael Jordan, Magic Johnson, Patrick Ewing et consorts y ont battu la France en amical (111-71), et y ont sué dans des séances d'entraînements très compétitives en préparation des JO. Après la médaille d'or, Michael Jordan avait même dit, chambreur: «Nos matches les plus durs auront été nos scrimmages (oppositions internes) à Monaco».

... difficile à remplir

«Mignonne, sympa, confort», l’ancien joueur et coach Jacques Monclar aime bien cette salle et rappelle également que c’est la seule en Pro A avec Marcel-Cerdan à Levallois qui est climatisée. Mais à l’image du football qui n’a pas souvent joué à guichets fermés juste au-dessus, le basket n’a pas souvent rempli ses tribunes. L’ancien joueur et actuel président de Limoges, Frédéric Forte, confirme: «C'est un très bon souvenir de compétiteur car c’était chaud d’aller jouer là-bas. Mais on jouait dans une salle où il n'y avait parfois que 50 spectateurs».

Des joueurs flamboyants...

De nombreux joueurs ayant évolué à Monaco ont marqué l’histoire du basket français, dont l'un est particulièrement resté dans les mémoires collectives: Robert Smith. Le meneur de poche (1,80 m) aux sept saisons NBA est arrivé à Monaco en 1985 avant de partir à Antibes de 1989 à 1992. «Le "Petit" Robert ? Un dictionnaire du jeu, s'amuse à rappeler Jacques Monclar, avec qui il a remporté le titre de champion de France à Antibes en 1991. Il avait une vision du jeu excellente, une technique irréprochable et c’était un tireur de lancers-franc hors-pair.»
 
D’autres Américains de renom et internationaux français de premier rang se sont succédé sur le Rocher. Philippe Szaniel (191 sélections en équipe de France), Eric Beugnot (212 sélections), George Bosterhous (96 sélections), Georgy Adams (73 sélections) entre autres… Mais aucun n’a réussi à apporter un premier titre à l'ASM.

... qui n'ont jamais rien gagné

Monaco a marqué les esprits, mais n’a jamais rien gagné. Une finale de championnat en 1950, une finale de Coupe de la Fédération en 1983... Ils n'ont atteint le stade des demi-finales qu'une seule fois en version play-offs. La densité d'équipes de bon niveau de l’époque, avec notamment Limoges, Orthez, Le Mans et l'ASVEL qui luttaient pour la suprématie nationale, explique pour beaucoup cette pénurie.

Disparu de l’élite en 1991, Monaco a retrouvé des couleurs avec l’arrivée du mécène ukrainien Sergueï Dyadechko en 2011. Grâce à lui et aux moyens financiers conséquents qu’il a mis à disposition du club, les Monégasques ont enfin pu à nouveau connaître la saveur du succès. Champion de Nationale 1 en 2014, et champion de Pro B en 2015, l’ASM ouvre maintenant un nouveau chapitre de son histoire.

James ABBOTT

Le lien original :
http://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Pro-a-monaco-star-des-annees-80/596719

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