Sasa Obradovic : "Construire une belle alchimie"

Sasa Obradovic : "Construire une belle alchimie"


Le coach serbe de la Roca Team possède, comme joueur aussi bien que comme entraîneur, un palmarès qui en impose. L'homme à la forte personnalité est avant tout un passionné. S’il a choisi Monaco, c’est qu’il croit très fort au projet. Avant la 24e journée sur le parquet de Châlons-Reims, face au CCRB (lundi à 20h45, en direct sur RMC Sport 2), entretien avec un technicien de renommée internationale qui a déjà largement posé son empreinte sur le Rocher.

Coach Sasa, quel est votre sentiment après plus d’un mois passé dans le club, comment vous sentez-vous ?
Je pense qu’il y a des endroits plus difficile que Monaco pour se sentir bien ! Mais en réalité depuis le premier jour je me sens à l’aise à l’ASM. Je peux m’appuyer sur mes assistants, j’ai d’excellents rapports avec les personnes qui font marcher le club et je sens le soutien de tous mes joueurs, ce qui pour moi en tant que coach est très important.

Quelle était votre motivation pour venir ici, pourquoi Monaco ?
Les dirigeants m’ont donné une chance de bâtir quelque chose sur la durée, j’aurais pu choisir des options en Euroligue mais je souhaitais vraiment un projet constructif. Le discours et la motivation des dirigeants de la Roca Team m’ont séduit, j’ai ressenti que c’était le bon choix.

Quels sont à vos yeux les points forts de votre équipe et ses points faibles ?
Je pense que nous avons des fortes personnalités dans le groupe… Je suis totalement investi dans mon travail pour donner le meilleur de mon groupe. Il y a une bonne impulsion dans mon groupe, je pense que l’on va bien travailler ensemble. Nous essayons de construire un bon équilibre, une bonne alchimie, entre le scoring et les autres aspects du jeu… Le plus important est de voir que les joueurs ont envie de jouer ensemble, il faut s’appuyer là-dessus pour devenir encore meilleurs. En ce qui concerne les points faibles, toutes les équipes en ont, mais il est préférable de trouver les moyens de combler nos lacunes que de les dévoiler pour faciliter la tâche des adversaires.

Dans quel domaine pensez-vous que votre équipe puisse progresser ?
Il faut toujours temps pour progresser, et nous n’en n’avons pas beaucoup. Alors nous allons nous concentrer sur nos points forts qui sont importants et masquer nos points faibles le plus possible.

Depuis 3 saisons, Monaco termine à la première place de la saison régulière mais n’a pas remporté le titre. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
L’ambition est toujours de faire rayonner votre club . Je n’ai pas l’habitude de faire des déclarations fracassantes sur les ambitions. Après chaque victoire, il faut redescendre sur terre et travailler dur. Si vous parlez des favoris, il y a des équipes très compétitives. L’ASVEL a le plus gros budget, la première place et une certaine avance sur les autres équipes. Mais je pense aussi à Strasbourg, Nanterre, la surprise Dijon.. Les play-offs sont une autre compétition, les favoris ne sont pas vraiment les favoris, spécialement en France. Il y aura peut-être des surprises.

Pensez-vous que votre équipe peut le faire pour le titre ?
Vous savez, avant que j’arrive ici, personne ne parlait du titre, loin de là, on disait que l’équipe n’était pas assez bonne… Maintenant, on voudrait presque nous coller l’étiquette de favori numéro 1. Ce n’est pas la bonne méthode, restons outsiders et jouons le coup à fond. Il y a encore beaucoup de travail devant nous, il y aura des moments durs et ce sera à nous de les surmonter. Parfois, vous jouez un très bon basket et le titre n’est pas au bout. Il arrive que les gens ne mesurent le succès qu’à travers les titres, mais ce n’est pas la toujours la vérité. Aujourd’hui, nous partons d’un certain point, la grande idée est de battre les favoris pour tenter une attaque sur le titre.

Quelle est votre opinion à propos de l’ambiance dans la salle ?
Honnêtement, j’ai été surpris, l’engouement et l’enthousiasme des fans sont bien supérieurs à ceux je pensais. C'est une belle chose, c’est important pour l’équipe, la réalité c’est que l’on travaille tous les jours pour le plaisir et la confiance des gens qui se déplacent à la salle.

L’ovation que vous avez reçue du public à la présentation dès le premier match contre Cholet à Gaston-Médecin, cela a dû vous toucher ?
Oui, bien sûr. Une chose importante pour moi, partout où je suis passé, je ne trouve pas une porte close, les gens sont contents lorsque l’on se revoit. En plus du professionnalisme et l'implication dans le travail, c’est important de laisser toujours une belle marque en tant que personne.

Sur la touche, vous dégagez une telle énergie, c’est spectaculaire...
Tous les coaches ont leur style, pour moi, rester assis n’est pas possible ! J’ai besoin d’être actif, de me sentir partie prenante, d’apporter tout mon soutien aux garçons qui se donnent sur le parquet.

Face au Mans, lors du dernier match à domicile, on a eu ce sentiment que votre équipe disputait chaque possession avec la plus grande importance, comme si le but était de ne rien gaspiller...
Oui, c’est notre philosophie. Nous sommes déjà dans le money-time, il faut performer. Pour nous, les play-offs ont déjà débuté. Dans notre situation, on doit jouer notre meilleur basket, il n’y a pas de place pour l’erreur.